13.04.11
  Le monde, ou ce qu’on appelle la communauté internationale, n’a pas  fini de faire son tri dans le traitement des affaires internationales.  Une partie, pour ne pas dire l’écrasante majorité, en est tenue  éloignée, souvent par manque d’éléments d’appréciation et ensuite de  moyens pour se faire entendre, tandis qu’un autre segment y est  totalement impliqué de différentes manières et sur au moins deux points  qui ont marqué, ces derniers jours, la question palestinienne. Alors que  le monde avait les regards braqués sur la Libye et la Côte d’Ivoire,  deux autres points chauds de la planète, Israël a mené contre la bande  de Ghaza la plus sanglante agression depuis celle de décembre 2008. Plus  grave, devrait-on relever, certains n’ont voulu relever et condamner de  ce grave épisode que l’attaque palestinienne contre un bus israélien.
  Une manière, toujours la même d’ailleurs, d’escamoter les termes mêmes  de ce conflit en en inversant les données, faisant des Palestiniens les  agresseurs et évidemment, dans un tel cas de figure, Israël devient la  victime à qui est reconnu le droit à la légitime défense. Rien de plus  faux, car il s’agit d’une guerre d’occupation imposée aux Palestiniens,  victimes aussi d’une guerre non conventionnelle qui leur est infligée  par Israël. Il y a bien dans ce conflit un déséquilibre dans les moyens  contre lequel avait justement mis en garde Kofi Annan peu avant de  quitter ses fonctions de secrétaire général des Nations unies. Le monde  s’y est montré terriblement sourd, laissant le champ libre à Israël et  ses armes prohibées comme les bombes au phosphore ou à fragmentation.
  L’émotion seule ne règle absolument rien, surtout quand elle est de  circonstance et quand elle est intégrée dans un exercice d’équilibrisme  tout simplement dangereux car il renforce Israël dans son  intransigeance.
Pour la première fois dans l’histoire de ce conflit, la Ligue arabe cherche à impliquer davantage le Conseil de sécurité de l’ONU en lui demandant de faire pour les Palestiniens ce qu’il a fait il y a moins d’un mois pour les populations libyennes, d’autant plus que la similitude des situations est réelle, même s’il ne s’agit pas de conflits de même nature. Il s’agit d’instaurer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la bande de Ghaza pour empêcher les attaques de l’aviation israélienne. L’appel n’a pas encore été formalisé, mais il est très peu probable qu’il franchisse le labyrinthe de la procédure onusienne.
Pour la première fois dans l’histoire de ce conflit, la Ligue arabe cherche à impliquer davantage le Conseil de sécurité de l’ONU en lui demandant de faire pour les Palestiniens ce qu’il a fait il y a moins d’un mois pour les populations libyennes, d’autant plus que la similitude des situations est réelle, même s’il ne s’agit pas de conflits de même nature. Il s’agit d’instaurer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la bande de Ghaza pour empêcher les attaques de l’aviation israélienne. L’appel n’a pas encore été formalisé, mais il est très peu probable qu’il franchisse le labyrinthe de la procédure onusienne.
  Enfin, c’est ce qui se dit pour dissimuler les oppositions auxquelles  se heurte la question palestinienne. Tout est fait pour en empêcher  jusqu’à la simple évocation, alors même que l’ONU met constamment à jour  ses analyses, laissant entendre qu’Israël fait tout pour s’opposer au  règlement de cette question. Se pose alors encore et toujours, avec la  même pertinence, cette même question de justice que le monde a trop  longtemps esquivée ou plus simplement qu’il a été rendu incapable de  régler.
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