mercredi 23 février 2011

Procès BDS du 17 mars : MAM à la barre !

mardi 22 février 2011
La défense des militants de la campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) contre Israël, qui passent en procès le 17 mars prochain à Bobigny (Seine-Saint-Denis) a cité la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie à comparaître comme témoin lors de cette audience.

« Si MAM a l’honnêteté de se présenter, elle aura l’occasion de s’expliquer sur ses déclarations et décisions pour le moins contradictoires en matière de boycott des produits israéliens », estime Olivia Zémor.
Présidente de l’association EuroPalestine, Olivia Zémor a été mise en examen avec trois autres militants BDS pour des actions dans des hypermarchés de la région parisienne (93 et 92) au début de l’année 2009, juste après les massacres de l’armée israélienne dans la bande de Gaza.
Intervenant à l’Assemblée Nationale en mai 2009, MAM, qui était alors ministre de l’Intérieur, avait fermement démenti les mensonges colportés par le lobby israélien en France, selon lequel la campagne BDS s’attaquait à d’hypothétiques « produits casher ». Elle avait en outre indiqué que ses services de police, dépêchés sur les lieux des interventions de la campagne BDS, dans des hypermarchés Carrefour notamment, n’y avaient pas constaté autre chose que l’exercice d’une liberté d’expression, garantie par la loi.
Mais quelques mois plus tard, début 2010, changement de décor : cédant au chantage du CRIF et de ses officines spécialisées, dont le mal nommé BNVCA (Bureau de Vigilance Contre l’Antisémitisme), Michèle Alliot-Marie, devenue dans l’intervalle ministre de la Justice, s’empare publiquement du mensonge des « produits casher ». Elle ordonne dans la foulée à tous les parquets de France de lancer des poursuites contre les militants et personnalités favorables au boycott, (dont fait partie l’ancien résistant et déporté dans les camps nazis Stéphane Hessel).
Le BNVCA, présidé par un spécialiste de la désinformation au service du gouvernement israélien nommé Sammy Ghozlan, se vante d’avoir déposé une centaine de plaintes contre les militants du BDS, ce qui est déjà un hommage rendu au développement de cette campagne lancée par la société civile palestinienne, dès lors que les gouvernements des principales puissances, dont la France, refusent de prendre les sanctions adéquates à l’encontre d’ Israël pour ses multiples violations du droit humanitaire et international.
Fondée sur les principes de la non-violence, la campagne BDS s’inspire de la lutte menée dans les années 1970 et 1980 contre le racisme du régime sud-africain, qui avait contribué à mettre à bas l’odieux système d’apartheid dans ce pays. Outre ses actions appelant le public à ne pas acheter de produits étiquetés « made in Israel », et bien souvent produits dans les colonies des territoires palestiniens, la campagne BDS vise également à faire reconnaître par les tribunaux l’illégalité d’une série d’activités économiques liées à l’Occupation : des procès sont ainsi en cours, visant l’entreprise agro-alimentaire israélienne Agrexco, la chaîne de boutiques Sephora qui commercialise les cosmétiques israéliens Ahava, ou encore les entreprises Veolia et Alstom qui collaborent au « tramway de l’apartheid », à Jérusalem-Est.
A ce jour, une demi-douzaine de procès de militants BDS sont pendants devant des tribunaux en France, notamment à Bordeaux, Créteil, Perpignan, Mulhouse, Pontoise, Paris et Bobigny.
Si elle vient à la barre, MAM aura aussi l’occasion de s’expliquer sur sa conception, à géométrie apparemment très variable, du boycott : licite dans le cas du Mexique, puisqu’elle y a elle-même appelé à titre personnel pour protester contre la condamnation de la citoyenne française Florence Cassez par la justice de ce pays, mais passible de sanctions quand cela concerne Israël.

CAPJPO-EuroPalestine
Lien