mercredi 23 février 2011

Jawad Siyam, directeur du Centre d'Information Wadi Hilweh, à nouveau arrêté

Jérusalem - 22 février 2011
Par Wadi Hilweh Information Center
Jawad Siyam a été à nouveau arrêté par la police israélienne à 17h30 hier lundi 21 février. Il a été emmené à la prison Maskubiya, à Jérusalem Ouest où il est toujours détenu. Il doit comparaître aujourd'hui devant un tribunal israélien pour déterminer l'extension ou l'annulation de son assignation à résidence. Les autorités d'occupation ont refusé qu'il rencontre son avocat avant l'audience.
Jawad Siyam, directeur du Centre d'Information Wadi Hilweh, à nouveau arrêté
L'arrestation de Siyam, hier après-midi (photo Silwanic)
Une manifestation a eu lieu hier en fin de journée devant la prison Muskubiya pour soutenir Siyam et pour protester contre le harcèlement et les persécutions dont lui et les autres activistes du village de Silwan sont l'objet. La police a brutalement dispersé les manifestants et a pris des photos des personnes présentes.
La police prétend que Siyam n'a pas respecté les conditions de son assignation à résidence, ce que ses parents et amis dénoncent comme un mensonge et une accusation fabriquée de toutes pièces.
D'autre part, le quotidien israélien Maariv a publié hier un article diffamatoire contre Jawad Siyam. Intitulé "Double boulot", l'article accuse Siyam de participer à des manifestations contre les autorités israéliennes à Silwan tout en acceptant l'argent de la municipalité de Jérusalem. L'article prétend que Siyam est employé par la municipalité de Jérusalem en tant que travailleur social, ce qui est faux. L'auteur de l'article affirme également que Siyam serait impliqué dans des rassemblements violents contre les forces israéliennes à Silwan et qu'il incite la population à participer à ces rassemblements.
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L'arrestation de Siyam, hier après-midi (photo Silwanic)
Le moment de parution de cet article n'est pas une coïncidence. Siyam comparaît aujourd'hui pour une prétendue attaque malveillante dont l'accuse la police de Jérusalem. L'audience doit déterminer si l'assignation à domicile, dont il fait l'objet depuis un mois, est prolongée ou annulée. Il est clair que la publication sort au moment opportun pour couper l'herbe sous les pieds de la défense de Siyam pendant l'audience et le dépeindre comme un homme capable de violence.
L'auteur de l'article dit parler au nom de ce qu'il appelle "les responsables de la sécurité" dans le secteur, à savoir les agents de sécurité des colonies israéliennes à Silwan et accuse Siyam de recruter des enfants du village pour jeter des pierres sur les colons et sur la police, y compris un complot pour inciter les enfants à caillasser la voiture du directeur d'Elad, David Beeri, lorsque Beeri a foncé sur eux en voiture.
L'article prétend également que la police israélienne avait cru que Siyam avait prévu de filmer l'incident, mais qu'elle n'a pu trouver aucun lien entre Siyam et les prises de vues de l'action de Beeri, qui ont été diffusées par satellite ensuite.
Siyam a répondu à l'article en affirmant : "l'article est constitué d'un nombre incroyable de mensonges et de pures fabrications. C'est une attaque dangereuse non seulement contre moi, mais contre ma famille, qui peut être visée par les affirmations malveillantes contenues dans cet article."
Siyam a également dénoncé le recours scandaleux à des "documents juridiques secrets" sur son affaire qui ont été évoqués devant son propre avocat, qui a été empêché d'avoir connaissance de nombreux documents depuis le début de l'affaire. Siyam a conclu avec inquiétude : "Je ne peux pas exclure que les autorités fassent usage de violence physique contre moi à l'avenir, si ces persécutions continuent."
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Des enfants de Silwan remettent à Jawad Siyam une lettre de remerciements pour son travail au sein de la communauté et pour tout ce qu'il a apporté à leur enfance. (photo d'archives)
Traduction : MR pour ISM