mercredi 15 décembre 2010

Les rabbins racistes d’Israël : « Hais le gentil! »

Mardi 14 Décembre 2010
Les Juifs ne doivent pas louer des maisons à des « Gentils ». C’est le décret religieux qui a été édicté cette semaine par au moins 50 proéminents rabbins d’Israël la plupart employés par l’état comme dirigeants religieux municipaux. Les Juifs devraient d’abord avertir puis «bannir » leur coreligionnaires juifs qui ne respectent pas la directive ont déclaré les rabbins.
Ce décret est le dernier de toute une série de décisions racistes de la part de la plupart des rabbins proéminents d’Israël.
En Octobre, Shmuel Elyahu, le chef rabbin de Safed a publié un édit signé par 17 autres rabbins de la ville disant aux habitants juifs de ne pas vendre ou louer de biens à des membres de la minorité arabe palestinienne qui constitue 1/5 de la population de cette ville.
Ses disciples ont mis ses paroles en pratique en attaquant des étudiants arabes dans la ville et en menaçant de brûler la maison de propriétaires juifs qui louent à des étudiants arabes.
Des édits identiques ont récemment reçu le soutien de douzaine de rabbins à Tel Aviv et à Bnei Brak tout prés, une ville de 150 000 juifs majoritairement ultra orthodoxes. Ils ont menacé de révéler le nom des Juifs qui louent à des « étrangers » - - dans ce cas là une référence à des travailleurs émigrés et des réfugiés africains qui s’entassent dans des zones à l’abandon dans le centre du pays.
Après de nombreuses semaines de silence sur ces déclarations le premier ministre Benjamin Netanyahou a été finalement obligé de publier une condamnation hier décrivant l’appel des rabbins comme non démocratique et en contradiction avec la Bible qui dit-il demande aux Juifs « d’aimer l’étranger ».
Néanmoins, le racisme en Israël bénéficie de plus en plus du soutien des secteurs les plus influents de l’institution religieuse.
Le dernier décret a été signé par Shlomo Aviner, un dirigeant spirituel du camp national religieux d’Israël ; Yosef Elyashiv, un rabbin senior ultra orthodoxe ; et Avigdor Neventzal, un rabbin de la vieille ville de Jérusalem.
Ces sentiments ont également trouvé écho chez Ovadia Yosef, ex grand rabbin d’Israël et dirigeant spirituel du Shas, un parti politique religieux important qui fait partie du gouvernement de Mr Netanyahou.
« Vendre à des non juifs même pour beaucoup d’argent n’est pas autorisé. Nous n’allons pas accepter qu’ils aient le contrôle sur nous ici » a dit récemment Mr Yosef.
Il y a deux mois Mr Yosef a expliqué la logique derrière ses points de vue et ceux de rabbins ayant le même état d’esprit.
« Les Non Juifs sont nés seulement pour nous servir ». Expliquant pourquoi Dieu a donné une longue vie aux Non juifs il a ajouté : « imaginez que votre âne meurt vous perdriez votre revenu. (L’âne) est votre serviteur… C’est pourquoi il - le Non Juif- a une vie longue pour bien travailler pour les Juifs ».
Les remarques faites par Mr Yosef contre les Juifs ont été reçues par les responsables israéliens et la plupart des médias par un silence respectueux. C’est au gouvernement des US et de l’ADL ( Anti Diffamation Ligue ) basée à New York qu’a échu la tache de les dénoncer publiquement. Abraham Foxman, directeur d’ADL*, a accusé les rabbins de diffuser des « idées haineuses semant la division ».
L’utilisation par les rabbins de la théologie en soutien à la discrimination raciale s’applique bien au-delà du domaine du logement.
Cet été, Yosef Elitzur et Yizhak Shapira qui dirigent un séminaire influent dans la colonie d’Yitzhar en Cisjordanie ont publié un livre « The King’s Torah » - « Le Torah du Roi » un guide de 230 pages pour dire aux Juifs comment ils doivent traiter les Non Juifs.
Les deux rabbins concluaient que les Juifs avaient obligation de tuer quiconque posait un danger, immédiat ou potentiel, au peuple juif, impliquant que tous les Palestiniens devaient être considérés comme une menace. Sur ces bases la paire de rabbins justifiait de tuer des civils palestiniens et même leurs bébés.
Le mois dernier Mr Shapira a aussi soutenu l’utilisation de Palestiniens comme boucliers humains un crime de guerre selon la 4ème Convention de Genève, et une pratique que la Court Suprême d’Israël a déclaré illégale.
Le livre « The King’s Torah « loin d’être condamné par les rabbins modérés a été accueilli dans un silence général et soutien enthousiaste d’un certain nombre de notables dirigeants religieux.
Arik Asherman, qui dirige Rabbis for Human Rights en Israël a dit que la montée de l’extrémisme de l’institution religieuse orthodoxe en Israël reflète l’atmosphère virant de plus en plus à l’extrême droite en Israël qui fait que c’est permis d’exprimer des points de vue ultra nationalistes.
Dans le climat actuel a-t-il dit les rabbins modérés répugnent à dénoncer leurs collègues. Un grand nombre de ces rabbins appartiennent aux mouvements conservateur et réformiste du Judaïsme qui ne sont pas officiellement reconnus en Israël.
« Le soutien religieux fourni à l’extrême droite politique par ces rabbins est dangereux. Cela rend leurs opinions plus acceptables » a-t-il dit.
Les sondages d’opinion reflètent cela car de nombreux Juifs israéliens expriment leur soutien pour des opinions anti arabes. Un sondage réalisé par l’Israeli Democracy Institute publié la semaine dernière montre que 46% des Juifs israéliens ne voulaient pas vivre auprès de citoyens arabes et 39% ressentaient la même chose vis-à-vis des travailleurs émigrés.
Même plus de 53% voulaient qu’on encourage les citoyens arabes à quitter Israël et la moitié croient que les Arabes ne devraient pas avoir les mêmes droits que les Juifs. C’est parmi le public religieux que les sentiments racistes sont les plus développés.
Pendant ce temps là, les procureurs israéliens ont fermé les yeux sur le refus de plusieurs de ceux qui ont endossé « The King’s Torah » de se présenter devant la justice dans le cadre d’une enquête. « Notre torah sacrée ne doit pas être le sujet d’une enquête ou d’un procès de chair et de sang » ont dit les rabbins.
Finalement l’institution rabbinique promeut de plus en plus ouvertement sa vision d’un état juif répondant à la loi religieuse selon Zvi Barel un commentateur du quotidien israélien Haaretz. Il a écrit récemment que :
« Eux et leurs supporters transforment le fondamentalisme des zélotes en courant dominant via leur livre honteux « The King’s Torah »
La tendance générale vers l’extrémisme ne s’est pas développée par hasard selon Rafi Rachelevsky un écrivain israélien de renom critique du rabbinat orthodoxe. Les caisses de l’état d’Israël paient les salaires de certains de ces rabbins extrémistes et l e ministère de l’éducation tombe régulièrement sous le contrôle politique des partis religieux comme celui du Shas.
Mr Shapira, qui prône de tuer les bébés non juifs reçoit de vastes sommes d’argent du ministère de l’éducation pour sa yeshiva - - un séminaire où il répand son message de haine. Les étudiants religieux reçoivent aussi des aides supplémentaires dont ne peuvent bénéficier les étudiants normaux pour encourager leurs études dans ces yeshivas.
Les rabbins exercent leur influence sur les plus jeunes et aussi les plus impressionnables. Quand la nouvelle année scolaire a démarré en Septembre on a comptabilisé que 52% des enfants juifs en primaire fréquentent des écoles religieuses.
Mr Rachelevsky fait remarquer qu’on enseigne aux écoliers dans certaines des écoles les plus religieuses que les Juifs sont au dessus de la nature qui comprend 4 catégories :
« l’inanimé » « le végétal » « l’animal » et les »détenteurs de la parole» - - or les Non Juifs y sont considérés tout au plus comme des animaux parlants
Jonathan Cook 10-12/12/2010
Article en anglais
Jonathan Cook est écrivain et journaliste base à Nazareth. Ces derniers livres : “Israel and the Clash of Civilisations: Iraq, Iran and the Plan to Remake the Middle East” (Pluto Press) et “Disappearing Palestine: Israel's Experiments in Human Despair” (Zed Books). Son site internet www.jkcook.net.
*L’ADL est une officine sioniste - l’équivalent américain en beaucoup plus puissant du CRIF en France - qui fait la chasse à tous les anti sionistes les accusant d’être « antisémites ». Ce que Foxman fait là c’est du « dommage control » sachant les répercussions extrêmement négatives des dérives théocratiques fascistes du régime sioniste pour « l’image de marque » d’Israël à l’étranger.
Ces décrets sont les signes avant coureurs du durcissement de ce type de Fascisme qu’est le Sionisme. Et quand Foxman parle de «division» ce n’est pas entre Juifs et Non Juifs mais entre Juifs et Juifs. Bref ce qu’il défend c’est le Judéo Sionisme dont il est l’un des adeptes des plus fervents.
Pour défendre le Sionisme -y compris en diffamant sous couvert d’anti diffamation- il a perçu un salaire de 563 024 $ en 2009 soit une augmentation de + 5,76% par rapport à 2008.
Défendre le Sionisme c'est payant non ?!  
Myriam Abraham