mardi 9 novembre 2010

Netanyahu aux USA, la colonisation continue

09/11/2010
La municipalité de Jérusalem a approuvé, hier, un projet de construction de 1 300 nouveaux logements pour des familles juives dans la partie arabe de la ville, au moment même où Benjamin Netanyahu se trouve aux États-Unis pour parler notamment du processus de paix.
La municipalité israélienne de Jérusalem a approuvé la construction de plus de 1 300 nouveaux logements dans le secteur oriental de la Ville sainte, à majorité palestinienne, a annoncé hier l'ONG israélienne anticolonisation La Paix maintenant. « Il y a trois nouveaux plans qui ont été publiés pour enquête publique », a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'organisation, Hagit Ofran. Selon la porte-parole, la grande majorité des nouveaux logements à construire est située dans le quartier de colonisation juive de Har Homa, où résident plus de 7 000 habitants. Mme Ofran a qualifié cette décision de « grande provocation ». Provocation d'autant plus grande qu'elle intervient alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est en visite aux États-Unis où il doit notamment parler du processus de paix, relancé par Washington le 2 septembre dernier. Processus dans l'impasse en raison du refus israélien de proroger le moratoire sur la colonisation en Cisjordanie qui a pris fin le 26 septembre dernier. L'annonce intervient, en outre, au lendemain d'une rencontre entre Netanyahu et le vice-président américain Joe Biden. Biden dont la visite en Israël, il y a quelques mois, avait été marquée, déjà, par un feu vert des autorités à la construction de 1 600 logements pour des colons à Jérusalem-Est.
Hier, les États-Unis se sont dits « profondément déçus » par cette annonce qui « est contre-productive vis-à-vis des efforts pour reprendre des négociations directes entre les parties ». « Nous espérions que Netanyahu allait aux États-Unis pour arrêter la colonisation et reprendre les négociations, mais il est clair pour nous que Netanyahu est déterminé à détruire les négociations. Il a fermé toutes les portes des négociations et nous le tenons pour responsable de leur destruction », a réagi le négociateur palestinien Saëb Erakat. Netanyahu, de son côté, a affirmé qu'Israël ne cédera pas aux pressions extérieures. « Les dirigeants palestiniens désirant sincèrement la paix doivent arrêter de mettre des conditions préalables, et entamer des négociations de paix », a-t-il déclaré devant des organisations juives à La Nouvelle-Orléans.
Parallèlement, le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a affirmé hier qu'Israël commettrait une « erreur tragique, historique et stratégique » s'il acceptait de discuter des frontières d'un futur État palestinien « avant d'avoir achevé les discussions sur la sécurité ». Or, sur ce sujet, le Haaretz révélait hier que la liste des Palestiniens recherchés par l'armée israélienne en Cisjordanie était quasiment vide. Un résultat que le quotidien israélien attribue précisément à la coopération accrue en matière de sécurité entre Israël et l'Autorité palestinienne. L'armée n'a pas voulu confirmer ces chiffres, mais un porte-parole militaire a indiqué que la situation sécuritaire était « largement meilleure que les années précédentes ».
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