samedi 11 septembre 2010

Une mère palestinienne empêchée depuis 14 ans de voir son fils en prison

jeudi 9 septembre 2010 - 06h:50
M.E.M
Un travailleur palestinien des droits humains a signalé que les forces israéliennes continuent à empêcher Oum Ibrahim, une femme dans la 70taine de rendre visite à son fils depuis 14 ans sous prétexte qu’elle pose une menace pour la sécurité d’Israël. 
Oum Ibrahim n’a eu d’autre choix que de faire adopter son fils par une famille palestinienne du voisinnage qui lui rend visite en son nom comme cela a déjà été fait pour d’autres prisonniers arabes.
Abdel Nasser Farwana, chercheur spécialisé dans les affaires des prisonniers, a ajouté que Oum Ibrahim Baroud, du camp de réfugiés de Jabalia dans le nord de la bande de Gaza, est parmi les milliers de Palestiniens interdits de visite à leurs fils en détention dans les prisons israéliennes sous plusieurs prétextes. L’interdiction est motivée par de prétendues raisons de sécurité invoquées par les autorités israéliennes pour punir les prisonniers et leurs familles.
Farwana a souligné que la mesure de sécurité interdisant les visites aux prisonniers n’est plus une pratique exceptionnelle et que le phénomène est préoccupant depuis le déclenchement de l’intifada de Al Aqsa. L’interdiction est devenue une pratique courante interdisant aux familles de milliers de détenus de voir leurs fils. Les « raisons de sécurité » sont le prétexte et on a prétendu que l’accès des familles aux prisons est une menace pour la sécurité d’Israël. Aussi, près d’un tiers des prisonniers palestiniens ne peuvent pas recevoir de visite familiale pour différents motifs.
Farwana a aussi dit que Oum Ibrahim est vitime d’une politique injuste qui n’a rien à voir avec la sécurité. Cette pratique incorpore plutôt dans son essence même et dans son application la mentalité de l’occupation israélienne caractérisée par la revanche qu’elle prend sur les prisonniers et leur famille. Elle vise à punir, à empêcher les retrouvailles familiales et la communication avec la famille et à rendre les choses aussi difficiles que possible pour exacerber les souffrances.
Farwana a demandé à toutes les organisations internationales, avant tout au Comité international de la Croix-Rouge, d’intervenir d’urgence pour faire lever l’interdiction sécuritaire de visite aux prisonniers afin que ces visites puissent reprendre et que les familles puissent voir leurs fils incarcérés.
Il a aussi précisé que le fils aîné de Oum Ibrahim, Ibrahim Baroud, 48 ans, a été arrêté le 9 avril 1986 et condamné à 27 ans de prison - dont il a purgé 24 ans jusqu’ici - période au cours de laquelle il a été transféré d’une prison à l’autre. Il est actuellement détenu à la prison de Ashkelon
6 septembre 2010 - Middle East Monitor - Cet article peut être consulté ici :
http://www.middleeastmonitor.org.uk...
Traduction : Anne-Marie Goossens
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