samedi 7 août 2010

Réactions aux menaces de Netenyahu: "Pas besoin de verbes, il faut des actes"

06/08/2010  
Les propos menaçants et belliqueux du premier ministre israélien Benjamin Netenyahu contre le Liban n'ont pas tardé à s'effondrer devant les inquiétudes israéliennes d'une nouvelle guerre non calculée.
Les derniers affrontements entre l'armée de l'occupation israélienne et libanaise ont ravivé la polémique entre les classes politique, médiatique et sécuritaire sionistes, la majorité exigeant d'éviter une "aventure non calculée" avec le Liban, dont les frontières ne ressemblent à aucune autre frontière.    
Selon le quotidien Haaretz, Israël ne doit pas commettre d'erreurs ni faire de calculs étourdis. "Ce n'est pas le temps de défendre la souveraineté israélienne jusqu'au denier millimètre.  L'armée israélienne pouvait reporter le déracinement des arbres pour éviter des dangers non calculés".  
Ces déclarations s'opposent aux propos de Netenyahu qui a adressé hier une sévère mise en garde au Liban de ne pas mettre à l'épreuve la détermination israélienne à défendre les civils et les soldats.  "Notre politique est claire", a-t-il encore déclaré, assurant qu' « Israël répond et continuera à répondre avec force à toute attaque contre ses civils et ses soldats ». 
Dans un communiqué séparé en anglais, il s'est aussi adressé à la communauté internationale : « Tirer des missiles sur des civils est un crime de guerre, et des attaques délibérées contre des soldats sont de flagrants actes d'agression. Israël attend que la communauté internationale condamne de telles attaques dans les termes les plus fermes possible. Au sein de la communauté internationale, tous ceux qui veulent la paix devraient soutenir le droit d'Israël à se défendre contre ceux qui attaquent les innocents et cherchent à détruire la paix ». 
L'analyste militaire à la télévision israélienne Alone ben David a réagi contre les menaces de Netenyahu: "Ces propos ne servent pas l'intérêt d'Israël, surtout qu'ils ne correspondent pas à l'action sur le terrain. Il n'y a pas eu de riposte au bombardement d'Eilat, et la riposte contre le Liban était relativement limitée. Nous avons besoin d'acte et non de verbes".  
Sur un autre plan, les Israéliens poursuivent leur campagne contre l'armement de l'armée libanaise, profitant des derniers affrontements au Sud Liban.
A ce sujet, le spécialiste dans les affaires libanaises D. Omri a affirmé: "Tout le monde sait que les armes en possession de l'armée libanaise et le Hezbollah seront utilisées contre Israël. Nous ne devons pas oublier que cette armée (libanaise: ndlr) a combattu Israël lors de la seconde guerre, et que 49 soldats libanais y ont été tués".  "Ces incidents sont très influents sur la campagne menée par Israël au Conseil de sécurité et auront des répercussions sur la livraison d'armes au Liban de la part des Etats-Unis et la France", a renchéri Or Hiller, correspondant à la télévision israélienne.  
Pour le  journaliste au Haaretz Gideon Livi, les demandes israéliennes de permettre à l'armée libanaise d'assumer ses responsabilités au Sud Liban ne sont plus valables. "Nous exigeons que la livraison d'armes au Liban cesse, parce que son armée n'a pas accepté de jouer le rôle d'entrepreneur en faveur d'Israël, mais au contraire, elle a agi en tant qu'armée d'un pays souverain, ce qui est interdit pour Israël", a-t-il conclu.