mardi 3 août 2010

Le Conseil des relations extérieures US prédit une guerre au Liban dans les 18 mois

03/08/2010
Une troisième guerre est à prévoir au Liban dans les dix-huit prochains mois, selon un rapport du Conseil américain des relations extérieures, un Think Tank américain, cité hier par le quotidien koweïtien al-Qabas.
L'auteur du document, Daniel Kurtzer, ancien ambassadeur des États-Unis en Israël et en Égypte, exhorte ainsi l'administration américaine à se préparer à un éventuel conflit.
Selon Kurtzer, deux éléments portent à penser qu'une guerre pourrait avoir lieu au pays du Cèdre : l'inquiétude croissante d'Israël concernant les armes du Hezbollah, qualifiées par le rapport de « grande menace », d'une part ; et la tension latente entre l'État hébreu et le Hezbollah, d'autre part.
À plusieurs reprises, les officiels du Hezbollah ont en effet affirmé être prêts à faire face à un conflit avec Israël après que le chef d'état-major israélien, Gabi Ashkenazi, eut déclaré que la situation le long de la frontière libano-israélienne pourrait se détériorer suite à la publication d'ici à la fin de l'année de l'acte d'accusation du Tribunal spécial pour le Liban.
Le rapport, qui a été rédigé avant les rumeurs circulant au sujet du TSL, juge également peu probable que le Hezbollah initie lui-même une action contre Israël, estimant que le scénario le plus plausible est que l'État hébreu fasse entrer de force le pays du Cèdre dans un conflit ou qu'il tente d'affaiblir le parti en bombardant ses bases au Liban.
Israël ne parviendra pas à détruire ou à affaiblir le Hezbollah, ajoute Kurtzer, précisant que les efforts américains seront limités pour prévenir une nouvelle guerre au Liban.
Kurtzer estime que le renouvellement du conflit aura de lourdes conséquences, notamment sur le Liban qui risque d'en payer le prix. L'auteur soutient par ailleurs qu'Israël, qui commence à se sentir isolé sur le plan international, mettra en péril sa position sur l'échiquier international, sans pouvoir pour autant anéantir le Hezbollah. Ce cas de figure finira par se répercuter négativement sur les États-Unis également, qui risquent d'encourir trois défaites majeures au niveau de leurs objectifs au Proche-Orient, à savoir le programme nucléaire iranien, le retrait de leurs forces d'Irak et l'impasse dans laquelle se trouvent les efforts de paix.
Tout en proposant des mesures concrètes que les États-Unis pourraient prendre en vue de barrer la voie à une éventuelle attaque israélienne, ou du moins à réduire son extension au cas où elle aurait lieu, l'auteur reconnaît que les complications de la politique partisane aux États-Unis et l'influence du lobby israélien entraveront l'action de l'administration US et l'empêcheront d'exercer une pression quelconque sur Israël, encore moins d'essayer d'impliquer l'Iran et la Syrie dans le processus ou d'ouvrir un dialogue avec le Hezbollah en vue de réduire la tension.
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