mardi 3 août 2010

Coups bas de la police égyptienne : Des matériaux de construction destinés à Ghaza saisis

3 août 2010

Les populations de Ghaza ne souffrent pas uniquement du fait du blocus imposé par Israël. Elles subissent également les coups des autorités égyptiennes.Ainsi, la police égyptienne a saisi, à Rafah, de grandes quantités de bois, aciers et ciments, matériaux destinés à la bande de Ghaza lors d’une opération menée dans un entrepôt à la frontière entre l’Egypte et le territoire palestinien, ont rapporté, avant-hier, les agences de presse. Aucune arrestation n’a été effectuée lors de cette opération, selon la police égyptienne. En outre, les services de sécurité égyptiens ont bloqué dix ouvertures de tunnels secrets aux frontières avec la bande de Ghaza, ajoutent les mêmes sources. Depuis qu’Israël impose le blocus sur la bande de Ghaza et ferme tous les passages menant à l’enclave palestinienne, les Palestiniens creusent des centaines de tunnels sous la frontière entre Ghaza et l’Egypte pour faire passer des marchandises et ainsi briser le blocus imposé à la population de Ghaza. Cette opération intervient au moment où le président égyptien, Hosni Moubarak s’entretenait avec son homologue israélien, Shimon Pères, sur les moyens de reprendre des négociations israélo-palestiniennes directes pour remplacer les pourparlers indirects infructueux. Sur le front sécuritaire, la situation n’est pas stable. Curieusement, la station balnéaire israélienne d’Eilat a essuyé, hier, des tirs de roquettes à Aqaba, le port jordanien voisin.
Les tirs semblent provenir de la péninsule égyptienne du Sinaï, selon des indications de la police israélienne. Mais, visiblement désireux de ne pas embarrasser l’Egypte, avec laquelle Israël coopère dans le contrôle de la frontière, les dirigeants israéliens se sont abstenus d’en faire mention. « Deux roquettes sont tombées dans la mer », deux autres « apparemment sont tombées en territoire jordanien » et les débris d’une cinquième roquette sont recherchés dans le nord de la ville d’Eilat, a indiqué un responsable de la police israélienne, le commandant Moshe Cohen, a rapporté l’AFP. Il a estimé que les tirs à 7h45 « venaient du sud » en allusion à la péninsule égyptienne du Sinaï, à une dizaine de kilomètres au sud. Un responsable de la sécurité égyptienne dans la région du Sinaï a assuré que « les roquettes ne venaient pas du Sinaï ». « Tout tir de ce genre depuis le Sinaï impliquerait une logistique et des équipements qui ne sont pas envisageables, compte tenu de l’importance du dispositif de sécurité dans cette péninsule », en particulier le long de la frontière avec Israël, a-t-il déclaré. Le maire d’Eilat, Méir Yitzak Halevy a, lui, mis en cause à la radio publique des « fondamentalistes musulmans qui agissent » dans le Sinaï égyptien. Il a tenu à rassurer les touristes nombreux dans la ville soulignant que « le calme régnait et qu’aucune mesure d’urgence n’avait été prise ». Une roquette de type Grad a atteint, au même moment, le port d’Aqaba, tout proche. Elle est tombée, selon le ministre de l’Intérieur Nayef Qadi, « sur une rue d’Aqaba, proche de l’hôtel Intercontinental ». Ce tir a fait cinq blessés de nationalité jordanienne dont un grave, et a détruit trois voitures, selon un responsable de la sécurité. « L’enquête a prouvé que la roquette Grad a été tirée du sud-ouest d’Aqaba, hors du territoire jordanien », a déclaré à l’AFP ce responsable. Ces attaques n’ont pas été revendiquées. Des sources sécuritaires israéliennes les ont attribuées à des réseaux djihadistes, actifs, selon elles, dans le Sinaï, liés à des groupes de contrebandiers et en conflit avec les autorités égyptiennes.
Par R. I. Agences
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