mercredi 9 juin 2010

Le Caire et Washington coordonnent leurs positions

Le président Moubarak a reçu lundi dans la station balnéaire de Charm Al-Cheikh le vice-président américain, Joe Biden. Les deux hommes ont évoqué les pourparlers indirects entre Palestiniens et Israéliens.
Les pourparlers indirects entre Palestiniens et Israéliens vont-ils se poursuivre après l’assaut israélien meurtrier contre la flottille internationale d’aide destinée à Gaza la semaine dernière ? C’est la question que l’on se posait après cette attaque qui a déclenché un déluge de critiques dans le monde. L’Egypte, qui déploie des efforts intenses pour relancer les efforts de paix dans la région, craignait que l’assaut israélien ne remette tout en cause. Et c’est dans ce contexte que s’inscrit la visite lundi du vice-président américain, Joe Biden, qui s’est entretenu avec le président Moubarak. Quel fut l’objet de la rencontre exactement ? « L’assaut israélien contre le navire turc qui transportait de l’aide humanitaire a entraîné une faible réaction des Etats-Unis. Or, Le Caire craint que cet assaut ne menace les fragiles pourparlers de paix indirects menés entre Israéliens et Palestiniens sous l’égide des Etats-Unis », analyse Amin Al-Mahdi, politologue. Et d’ajouter : « L’administration américaine n’exerce pas une vraie pression sur Israël ». Malgré l’indignation internationale après l’assaut israélien, l’administration américaine s’est abstenue de condamner cet assaut. Joe Biden, lui-même, avait déclaré dans un premier temps qu’Israël avait le droit absolu de défendre sa sécurité, tout en soulignant qu’il fallait trouver une solution à la mauvaise situation à Gaza. Le Caire aurait reçu des assurances de Washington que les pourparlers indirects ne sont pas remis en cause après l’assaut israélien.
Biden est arrivé lundi à Charm Al-Cheikh, en compagnie de hauts responsables de la Maison Blanche et d’officiels de la sécurité nationale, afin de discuter de la tension qui est montée dans la région. Le vice-président américain devait initialement se rendre en Egypte en mars, mais la visite avait été annulée à la suite de l’hospitalisation du chef de l’Etat égyptien. « L’Egypte et les Etats-Unis devraient coordonner leurs positions envers Israël après cet assaut meurtrier s’ils veulent tous les deux que les pourparlers indirects entre Palestiniens et Israéliens se poursuivent en tant qu’étape devant mener à des négociations directes », explique Amin Al-Mahdi. L’Egypte aussi a mesuré sa réaction par rapport aux Israéliens. « L’Egypte a utilisé la formule briser le blocus israélien sur la bande de Gaza et s’est abstenu de recourir à des déclarations plus fermes comme Israël doit lever immédiatement le blocus imposé à Gaza utilisées par l’Arabie saoudite », ajoute Al-Mahdi. Le chef de la diplomatie, Ahmad Aboul-Gheit, a déclaré que les pourparlers indirects se poursuivraient. « Toute suspension des pourparlers indirects porterait atteinte aux espoirs palestiniens de voir la création d’un Etat », a-t-il ajouté.
Chérif Ahmed