dimanche 30 mai 2010

Assad: "Je ne perderai pas mon temps sur ce que pensent les Israéliens"

29/05/2010  
Le président syrien Bachar elAssad a déclaré que les agissements israéliens déstabilisent la sécurité de la région. "Ni le Hezbollah ni n'importe quel autre mouvement de défense sont responsables de cette instabilité", a affirmé Assad dans une interview avec le journaliste Sharlie Rose sur la chaine télévisée américaine BBC. "Lorsqu'il n'y a ni agression israélienne ni occupation des terres, tous les problèmes seront résolus définitivement", a-t-il ajouté, soulignant que l'Iran a soutenu la décision de la Syrie de poursuivre les négociations de paix indirectes avec Israël, et que Damas est prête à le faire.  
Abordant les allégations israéliennes sur les missiles Scud, Bachar elAssad a dit: "l'affaire des Scud est une bonne histoire. Mais nous avons interrogé les Israéliens: Où est la preuve? Vous contrôlez la frontière libano-syrienne et vous survolez le  Liban 24 heures par jour. Ne pouvez-vous pas alors détecter un missile énorme comme le Scud? C'est irréaliste! Si vos renseignements ou les renseignements israéliens possèdent des preuves, présentez-les alors. Mais si vous croyez simplement que le Hezbollah possède des missiles Scud, je ne voudrai pas perdre mon temps sur ce que vous croyez et sur ce que vous ne croyez pas".  
"Le Hezbollah est une organisation forte et non pas faible. Tout le monde sait qu'elle possède des missiles, et c'est vrai. Israël doit savoir que seule la paix peut le protéger, au lieu de lancer des propagandes et de fabriquer des allégations erronées ou controversées", a-t-il poursuivi.  
A la question de savoir si Israël veut vraiment la paix, Assad a répondu: "Je pense que le peuple qui élit un gouvernement extrémiste ne veut pas de paix. Mais ceci ne veut pas dire que nous allons cesser de travailler pour la paix", se disant favorable à la médiation turque pour parvenir à une paix globale au Proche-Orient.
Evoquant la relation de son pays avec l'Iran, Bachar elAssad a rappelé que l'Iran avait soutenu les efforts syriens pour recouvrer sa terre en 2008 par le biais des négociations indirectes avec Israël, et avec la médiation de la Turquie. Les Etats-Unis ne comprennent ni l'Iran ni les pays de la région. "C'est une culture différente, mais après le 11 septembre, ils doivent savoir ce qui se passe au-delà de l'océan. Il ne s'agit pas de ce qu'ils pensent, mais de ce que nous pensons", selon lui.  
Et d'ajouter, l'Iran ne cherche pas à posséder l'arme nucléaire. "Le fait de refuser le dernier accord tripartite Iran-Turquie-Brésil compliquera encore plus les choses et empêchera de parvenir à une quelconque solution. Il est inconvenable de se concentrer sur l'Iran. Israël est le vrai problème, il est le seul pays qui possède la bombe atomique dans la région".