Pierre Barbancey  
De nouvelles sanctions pourraient être  décidées contre Téhéran. Une question jamais posée s’agissant d’Israël,  alors que la colonisation défie les résolutions internationales.
Même si le dossier nucléaire  iranien n’a jamais quitté l’agenda international, la concomitance entre  le voyage du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, à  Washington, et la promptitude de l’administration américaine à replacer  Téhéran au centre des préoccupations internationales n’est sans doute  pas dénuée d’arrière-pensées, alors qu’Israël met en avant le « danger  iranien » et se dit prêt à intervenir militairement. Les six puissances  chargées du dossier nucléaire iranien ont discuté, mercredi, de  nouvelles sanctions contre l’Iran.
Celles-ci, rédigées par les États-Unis, appuyées par  leurs alliés occidentaux, ont été soumises à la Russie et à la Chine il y  a plusieurs semaines. Mais aucune discussion de fond n’a encore eu  lieu, essentiellement à cause du refus de la Chine de s’y engager. Pékin  et Moscou étant membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU,  toute résolution qui se veut coercitive nécessite leur approbation pour  éviter tout veto et donc tout flop politique. Les sanctions envisagées  visent essentiellement le corps des gardiens de la révolution, proches  du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad.
« La Chine est fermement attachée au régime de  non-prolifération nucléaire. Une solution doit être trouvée par la voie  de discussions et de négociations pacifiques. La Chine a toujours été en  faveur de la diplomatie. Nous travaillons maintenant avec d’autres  États membres pour trouver une solution pacifique », a cependant précisé  le nouvel ambassadeur de Chine à l’ONU, Li Baodong.
La Turquie, dont le rôle politique et diplomatique dans  la région ne cesse de se préciser – Ankara est le seul pays musulman à  avoir signé des accords militaires avec Tel-Aviv et, surtout, contrôle  les sources du Tigre et de l’Euphrate –, a déclaré vouloir défendre une  solution diplomatique sur le nucléaire iranien. Une téléconférence est  prévue la semaine prochaine entre les États-Unis, la France, la Russie,  la Chine, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Netanyahou sait jouer de  cette corde. Si Barack Obama n’a fait aucune déclaration à l’issue de  leur entretien, il s’est immédiatement rapproché des responsables  européens. L’attitude d’Israël, qui défie la communauté internationale  par la poursuite de la colonisation, s’en trouve ainsi minimisée.
publié par l’Humanité
 
 
