dimanche 7 février 2010

L’aveu d’Obama

publié le samedi 6 février 2010

Massoud Al-Hennawi

Le fait que le président américain Barak Obama a avoué être incapable de résoudre le problème du Moyen-Orient a été en soi choquant. Cela a suscité de nombreux doutes, suspicions et déceptions dans les milieux politiques et médiatiques. Cependant, cela n’a absolument rien changé dans la diplomatie arabe.

Deux mois après avoir reçu le prix Nobel de la paix pour ses promesses illusoires concernant la cause palestinienne, Obama a reconnu avec courage et franchise avoir surestimé ses capacités de convaincre les Israéliens et les Palestiniens de reprendre le processus de paix et sous-estimé la difficulté de résoudre le conflit dans la région. Le plus étonnant est que cet aveu est survenu alors que son envoyé spécial pour la paix au Moyen-Orient effectue une tournée, probablement la 10e, dans la région sans réaliser un quelconque résultat. Cet aveu a été accompagné d’une confirmation que cet échec ne l’empêcherait pas de poursuivre ses efforts pour réaliser l’objectif suprême d’instaurer les deux Etats.

Cependant, les efforts qu’Obama fait et l’intention de poursuivre n’aboutiront à rien s’il continue à se plier aux tergiversations d’Israël et aux pressions du lobby sioniste et si son administration continue à chercher le contentement de Tel-Aviv à chaque fois qu’est prononcée une déclaration suggérant des pressions sur Israël.

La position américaine est peut-être justifiée. Cependant, je ne vois aucune justification à ce silence arabe honteux face à cet aveu d’Obama. Aucune action diplomatique n’a été prise, aucun commentaire arabe n’a été prononcé comme si la question ne nous concernait pas.

La question ne nécessite ni miracle ni génie. Elle a plutôt besoin d’une franchise et d’une volonté après l’aveu américain. Les alternatives sont claires devant nous et pourtant, nous ne voulons pas les voir. A mon avis, elles se résument en deux points :

— Ou Washington change sa politique actuelle et sort ses griffes pour imposer la paix, ou qu’elle laisse ce dossier épineux après son échec flagrant tout au long des dernières années.

— Ou les Arabes cherchent une autre alternative que cette paix qu’ils ont adoptée comme choix stratégique depuis dix ans. Ils ont aussi le choix d’accepter de continuer à vivre cette comédie absurde appelée les efforts de paix et qu’ils s’arrêtent alors de tromper leurs peuples.

publié par al-Ahram hebdo en français

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahra...