lundi 8 février 2010

Des ONG humanitaires visées par Israël

dimanche 7 février 2010 - 19h:17
Pierre Barbancey
L’Humanité
Le gouvernement veut avoir les coudées franches à Jérusalem-Est occupée et ne délivre plus de permis de travail aux ONG internationales.
Certainement encouragé par l’attitude des gouvernements européens et américain qui, à l’exception de quelques timides déclarations, n’osent même pas envisager la moindre sanction pour faire respecter le droit international, Israël poursuit son annexion totale de Jérusalem. Outre la poursuite de la colonisation dans la partie orientale de la ville occupée depuis 1967, les autorités israéliennes mettent en place un certain nombre de mesures visant à s’affranchir complètement de toute action internationale sur les territoires qu’elles considèrent comme leurs, même si aucune grande puissance (y compris les États-Unis) ne reconnaît Jérusalem comme capitale d’Israël.
Le gouvernement israélien vient ainsi de prendre la décision de ne plus accorder de permis de travail pour les organisations non gouvernementales (ONG) internationales opérant dans les Territoires palestiniens. Seul un visa de touriste sera dorénavant délivré à leurs équipes sur place. Ce type de visa interdit le travail en Israël et ne l’autorise pas formellement dans les Territoires palestiniens. Il est de plus délivré avec des durées allant d’une semaine à un an, et ce de façon totalement aléatoire. Une centaine d’ONG sont directement concernées. Cette nouvelle mesure israélienne remet en cause leur mission humanitaire dans les Territoires palestiniens et aura bien sûr une influence désastreuse sur le sort des populations déjà durement touchées.
Jérusalem est directement visée. L’interdiction de travailler en Israël signifie pour les ONG internationales l’impossibilité de mener toute forme d’action humanitaire depuis et à Jérusalem-Est. L’objectif israélien est clair  : pousser ces organisations vers Ramallah et sceller ainsi l’isolement de Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie. « Le gouvernement israélien entretient le flou face aux demandes de clarification », expliquent les ONG, dont le Secours catholique, Enfants du monde ou encore le CCFD. Selon l’article 55 de la 4e convention de Genève, Israël, en tant que puissance occupante, a l’obligation « d’assurer l’approvisionnement de la population en vivres et en produits médicaux  ; elle devra notamment importer les vivres, les fournitures médicales et tout autre article nécessaire lorsque les ressources du territoire occupé seront insuffisantes ». Depuis quarante-deux ans, cette obligation qui n’a jamais été respectée a été prise en charge par les ONG palestiniennes et internationales, qui rencontrent déjà d’énormes difficultés. « Mais, en l’absence de toute indication écrite, la situation des équipes sur place reste extrêmement précaire et tributaire des soldats israéliens présents aux check-points », dénoncent les organisations humanitaires. Mais que fait le « french doctor », Bernard Kouchner  ?
2 février 2010 - Le web de L’Humanité
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