vendredi 12 février 2010

Blocus de Gaza : un crime contre l’humanité

Publié le 11-02-2010
Ziad Medoukh, professeur de Français à Gaza tire la sonnette d’alarme. Le manque d’électricité lié au siège israélien, dont se rendent complices nos gouvernement, est en train de faire de nombreuses victimes que personne ne comptabilise !

"Les coupures permanentes d’électricité pèsent lourdement sur la vie des Gazaouis
La situation actuelle dans la bande de Gaza est dramatique à tous les niveaux :
Blocus, fermeture des frontières, difficultés de déplacement, difficultés économiques et souffrance continue pour plus d’un million et demi de Palestiniens emprisonnés sur leur territoire ; comme si cela n’y suffisait pas, depuis plus d’un mois, et notamment depuis le 1er janvier 2010, nous assistons à une aggravation catastrophique de la pénurie d’électricité dans la bande de Gaza. Dans chaque quartier, les habitants ont le droit à six heures d’électricité par jour et cela depuis plus de quarante jours ; ils subissent donc dix-huit heures de coupures d’électricité quotidiennes, quelques fois le jour, quelques fois le soir et la nuit, avec des conséquences très graves sur la vie des Gazaouis.
L’origine de cette nouvelle épreuve est liée à la politique israélienne de réduction des quantités de fioul autorisées à entrer dans la bande de Gaza via les passages israéliens souvent fermés depuis le début du blocus inhumain, il y a maintenant plus de 4 ans, imposé à la population civile.
Dans la bande de Gaza il n’y a qu’ une seule centrale électrique qui ne fonctionne qu’à 30% de sa capacité. En effet, cette centrale a été bombardée à plusieurs reprises , notamment en 2006, 2007, et bien sûr en 2009, lors de la dernière agression israélienne contre la bande de Gaza . Aux destructions causées aux installations qui provoquent à elles seules de trop nombreuses pannes en l’absence d’équipement de maintenance du fait du blocus israélien, s’ajoute maintenant l’interdiction d’entrée d’une quantité suffisante de fioul par les autorités israéliennes pour faire fonctionner cette centrale ; alors que déjà, il ne faut pas l’oublier, une seule centrale électrique est insuffisante pour fournir de l’électricité à tous les foyers sur une base régulière .
Pour pallier cette situation très difficile, les Palestiniens de Gaza, déjà soumis à de si rudes épreuves, mais entraînés de gré ou de force à la patience et à la nécessité de s’adapter, essaient tant bien que mal, entre bougies et générateurs, de trouver des solutions pour continuer à vivre au quotidien.
Les hôpitaux, les universités, les écoles et les principales institutions dans la bande de Gaza, ont toutes été équipées de générateurs pour faire face à la pénurie, mais ce ne peut être qu’une solution provisoire et qui ne peut pas régler le problème de la vie des familles, lourdement pénalisées par la situation. .
Des générateurs privés qui fonctionnent à l’essence sont utilisés actuellement dans beaucoup de maisons et d’immeubles, pour avoir un peu d’électricité, surtout la nuit . Mais l’essence et les générateurs à bas coûts, qui passent par les tunnels, sont de mauvaises qualité et provoquent des drames... ! Depuis l’aggravation de la pénurie d’électricité, nous avons déjà à déplorer 15 morts dans des explosions de générateurs : les Gazaouis continuent de mourir des conséquences du blocus et des destructions israéliennes !
Devant cette situation de black-out électrique et de drames surajoutés très pénible pour les Gazaouis, la communauté internationale et notamment l’Union européenne ont la responsabilité de faire pression sur les autorités israéliennes afin qu’elles fournissent les quantités suffisantes de fioul pour le fonctionnement de notre unique centrale électrique et que tous les matériaux de maintenance et de réparation pour cette centrale entrent dans la bande de Gaza.
Combien de temps encore ce blocus inhumain continuera-t-il d’étouffer et de tuer les Palestiniens ? La communauté internationale et l’Union européenne ont le devoir moral d’imposer à Israël la levée du blocus de Gaza."
Ziad Medoukh
CAPJPO-EuroPalestine