mercredi 30 décembre 2009

Lettre ouverte au Président Moubarak

publié le lundi 28 décembre 2009

Gaza Freedom March
Monsieur le Président, Nous, représentant 1362 individus de 43 pays arrivant au Caire pour participer à la Gaza Freedom March, faisons appel aux Egyptiens et votre sens de l’hospitalité.

Lettre ouverte au Président Moubarak de Gaza Freedom March 26 décembre 2009

« Monsieur le Président, Nous, représentant 1362 individus de 43 pays arrivant au Caire pour participer à la Gaza Freedom March, faisons appel aux Egyptiens et votre sens de l’hospitalité. Nous sommes des partisans de la Paix. Nous ne sommes pas venus en Egypte pour semer le trouble ou créer des conflits. Au contraire. Nous sommes venus parce que nous croyons que tous les peuples – y compris les Palestiniens de Gaza – devraient avoir accès aux ressources dont ils ont besoin pour vivre dignement. Nous nous sommes rassemblés en Egypte car nous croyions que vous accueilleriez et soutiendriez notre noble cause et nous aideriez à rejoindre Gaza via votre territoire. En tant qu’individus qui croyons à la justice et aux droits de l’Homme, nous avons dépensé de notre argent, parfois durement acquis, pour acheter des billets d’avion, réserver des chambres d’hôtels et organiser nos transports juste pour manifester notre solidarité aux Palestiniens de Gaza qui vivent sous un blocus israélien écrasant. Nous sommes médecins, avocats, étudiants, universitaires, poètes et musiciens. Nous sommes jeunes et vieux. Nous sommes musulmans, chrétiens, juifs, bouddhistes et athées. Nous représentons des groupes de la société civile de nombreux pays qui se sont réunis et ont coordonné ce grand projet avec la société civile de Gaza. Nous avons réuni des dizaines de milliers de dollars pour de l’aide médicale, les fournitures scolaires et vêtements d’hiver pour les enfants de Gaza. Mais nous sommes conscients qu’en plus du matériel humanitaire, les Palestiniens de Gaza ont besoin de notre soutien moral. Nous sommes venus pour offrir ce soutien au moment de l’anniversaire douloureux d’une invasion qui leur a fait subir tant de souffrances. L’idée de la Gaza Freedom March – une marche non violente jusqu’au carrefour israélien d’Erez – a émergé lors d’un de nos voyages à Gaza au mois de mai, un voyage qui fut aimablement facilité par le gouvernement égyptien. Depuis que cette idée a émergé, nous avons discuté avec votre gouvernement via vos ambassades d’outre-mers et directement avec vos ministères des Affaires étrangères. Vos représentants ont été aimables et nous ont montré leur soutien. Il nous a été demandé de fournir les informations concernant les participants – passeports, dates de naissance, activités -, ce qui a été fait en toute loyauté. Nous avons répondu à toutes les questions, donné suite à toute requête. Pendant des mois, nous avons travaillé selon l’hypothèse que votre gouvernement nous faciliterait le passage, comme cela a été le cas à d’autres occasions. Nous avons attendu, et attendu encore, une réponse. En parallèle, le temps pressait et nous devions nous organiser. Voyager pendant la période de Noël n’est pas simple dans les pays où beaucoup d’entre nous vivons. Les billets devaient être pris des semaines, voire des mois à l’avance. C’est ce que 1362 individus ont fait. Ils ont dépensé de leurs propres poches ou collecté l’argent dans leur entourage pour payer leur voyage. Ce à quoi il faut ajouter le précieux temps, l’effort et le sacrifice de toutes ces personnes pour être loin de chez elles et des leurs pendant la période de fêtes. A Gaza, des groupes de la société civile – étudiants, syndicats, femmes, paysans, réfugiés – ont travaillé non-stop pendant des mois pour organiser la Marche. Ils ont organisé des ateliers de travail, des concerts, des conférences de presse, de nombreuses rencontres… tout cela avec leurs propres maigres ressources. Ils ont tenus grâce à la perspective de tous ces nombreux citoyens du monde venant les épauler dans leur juste cause. Si le gouvernement égyptien décide d’empêcher la Gaza Freedom March, tout ce travail est perdu. Et ce n’est pas tout. C’est impossible, pratiquement parlant, à cette étape, d’empêcher ces personnes de venir en Egypte, même si nous le voulions. De plus, la plupart n’ont pas d’autre programme en Egypte que d’arriver à un point de rendez-vous déterminé pour aller ensemble à la frontière de Gaza. Si ces plans sont annulés, il y aura beaucoup de souffrance injustifiée pour les Palestiniens de Gaza et plus d’un millier d’internationaux qui n’avaient rien d’autre en tête que de nobles intentions.

Nous vous demandons de laisser la Gaza Freedom March continuer pour que nous puissions rejoindre les Palestiniens de Gaza et marcher ensemble le 31 décembre 2009. Nous espérons sincèrement que nous recevrons une réponse positive de votre part. Nous vous savons gré de votre aimable attention et de votre compréhension.

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