mercredi 30 décembre 2009

Les enfants de Gaza vivent avec leur traumatisme

lundi 28 décembre 2009 - 12h:20

Ma’an News Agency

Un an après l’agression d’Israël contre Gaza, les enfants revivent toujours leurs moments de frayeur, les scènes sanglantes et le bruit des bombes.
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Amira Al-Qarm, 14 ans, avec Emad Eid, de Ma’an
(MaanImages)

Près de la moitié de la population de la bande de Gaza a moins de 18 ans. La grande majorité des enfants de Gaza (98% selon une étude) a subi un traumatisme ou été témoin de violence.
Le père d’Amira Al-Qarm, 14 ans, et deux de ses frères, ont été tués sous ses yeux par une roquette israélienne qui a explosé sur sa maison familiale à Gaza, dans le quartier Tel Al-Hawwa. Bien que touchée par des éclats, elle a réussi à ramper jusqu’à un abri, dans une autre maison, où elle est restée baignant dans son sang pendant quatre jours.

Amira se rappelle les premiers moments de la guerre : « Lors de la première attaque, le bâtiment de la Sécurité préventive qui était près de chez nous à Tel Al-Hawa a été bombardé, et je suis allé chercher mes frères qui étaient à l’école au moment du bombardement. »

« Nous avons vécu la guerre sous tous ses aspects dans la maison, jusqu’aux derniers jours, quand mon père et deux de mes frères ont été tués. J’ai été blessée par un éclat au pied. Je n’ai rien pu faire tant que la guerre n’a pas été finie, c’est là qu’on m’a emmenée à l’hôpital. »
Sur les 1 455 personnes qui ont été tuées pendant la guerre, 430 sont des enfants. Ensemble, femmes et enfants représentent 48% des 5 300 personnes qui ont été blessées.

Luay Subuh, 11 ans, a perdu la vue, touchée au visage par des fragments d’un missile israélien, lors d’un bombardement de Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza.

« Les avions israéliens ont lancé des tracts nous ordonnant d’évacuer nos maisons, alors nous sommes allés à l’hôpital Kamal Edwan puis à l’école des Nations unies où nous sommes restés pendant quinze jours, » dit-il.

« Quand Israël a déclaré une trêve de deux heures, je suis retourné avec mon père à notre maison pour prendre certaines choses, des vêtements et de la nourriture. A ce moment-là, des avions israéliens ont lancé une roquette qui m’a touché directement et personne n’a pu me secourir pendant des heures et, à cause de cela, j’ai perdu la vue et suis paralysé de ma main droite. »

Nezar Al-Yazeji, 9 ans, lui, a vu son oncle et son cousin tués sous ses yeux, dans le centre de la bande de Gaza.

« J’ai vu mon oncle et son fils réduits en pièces et j’ai vu leurs funérailles. J’ai vu ma mère, mon père et mes frères et sœurs, pendant qu’ils pleuraient et qu’ils criaient, » dit-il.

« Nous dormions tous dans la même pièce. Nous n’allions même pas dans les couloirs de la maison. Nous étions réveillés chaque nuit à cause du bruit des tirs et des bombardements. Les fenêtres de notre maison avaient été brisées par le bombardement, » ajoute-t-il.

« Ils veulent faire de nous des analphabètes »

Safiyah Al-Masri, 11 ans, a raconté à Ma’an comment son école avait été bombardée.

« Ils ont bombardé notre école parce qu’ils veulent faire de nous des analphabètes, pour que nous ne connaissions pas nos droits et que nous ne sachions pas qui est notre véritable ennemi ».

Elle dit que les bombardements ne l’arrêteront pas dans ses études : « Nous apprendrons et étudierons, et nous n’abandonnerons pas notre droit à vivre ici et à l’éducation. Nous nous instruisons pour savoir comment défendre nos droits, ».

Des psychologues indiquent qu’à cause de la violence à laquelle ils ont été exposés, de nombreux enfants de la bande de Gaza montrent des signes de stress post-traumatique et d’autres des problèmes mentaux. Les séquelles du traumatisme comportent des symptômes physiques, comportementaux et psychologiques, dont les troubles de sommeil, l’anxiété et les cauchemars.

28 décembre 2009, Gaza - Ma’an News Agency - traduction : Info-Palestine.net

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7880