jeudi 26 novembre 2009

Une nouvelle guerre israélienne, une réalité ou une simple menace en l’air ?

[ 26/11/2009 - 03:30 ]
Gaza – CPI

Les avis sont mitigés envers les nouvelles menaces proférées contre la bande de Gaza par des personnalités politiques et militaires israéliennes. Des analystes disent qu’en effet, les Israéliens préparent le terrain et l’opinion publique internationale pour une nouvelle agression contre la Bande. D’autres voient dans ces menaces une façon d’absorber les critiques faites, sur le niveau mondial, contre les occupants israéliens, notamment après la publication du rapport de Goldstone. Ces menaces font partie d’une guerre psychologique visant à mettre les habitants de la bande de Gaza sur le qui-vive et à leur faire perdre tout sentiment de sécurité.

Les déclarations et les menaces sionistes sont montées en puissance récemment, après la nouvelle répandue par les occupants prétendant que la résistance palestinienne possède des armes de qualité dont des roquettes pouvant toucher la ville de Tel Ar-Rabi (Tel-Aviv).

Gabi Ashkenazi, chef de l’état-major de l’armée israélienne, prend part dans l’affaire et ne se prive pas d’ajouter de l’huile sur le feu. Il dit que la prochaine guerre sera dans Bande où son armée sera « obligée » de combattre dans des quartiers résidentiels, près de mosquées et de maisons.

Sérieuses menaces

Mokhaymer Abu Saada, professeur en sciences politiques à l’université égyptienne d’Al-Azhar, dit qu’il faut prendre au sérieux les menaces profilées par les occupants israéliens. Il ne faut pas les prendre à la légère, surtout qu’on sait que Netanyahu et Liberman veulent absolument mettre en échec le mouvement de la résistance islamique Hamas. L’Entité sioniste veut à tout prix adresser une attaque, une guerre sans merci, dans le dessein de dire au peuple palestinien et à ses résistants qu’ils ne peuvent aucunement faire face aux Israéliens. Il faut alors, dit le professeur, que la résistance et le gouvernement palestiniens prennent toutes les mesures possibles afin de baisser l’étendue des pertes.

Dans une interview donnée au journal Al-Raï, Abu Mokhaymer dit que si les menaces israéliennes se vérifient, la guerre contre la Bande essayerait de ne prendre en cible les civils, rapport de Goldstone oblige. Il viserait surtout les chefs du mouvement du Hamas et la résistance palestinienne.

Et pour ce qui est de ces roquettes qui pourraient toucher plusieurs villes de l’Entité sioniste, Abu Saada croit que le directeur du service des renseignements de l’armée israélienne Amous Yedin a lancé une telle allégation simplement pour préparer l’opinion publique locale et internationale à une telle guerre contre Gaza.

En effet, Amous Yedin, directeur du service des renseignements de l’armée israélienne, avait prétendu que le mouvement du Hamas avait réussi l’expérimentation d’une roquette d’une portée de 60 kilomètres. Ainsi, elle pourrait atteindre la ville de Tel Ar-Rabi (Tel-Aviv), au centre des territoires palestiniens occupés en 1948.

Un état d'incertitude

Pour sa part, le penseur politique Tayssir Mhissin trouve que les menaces sionistes sont émises pour plusieurs raisons.

Premièrement, l’Entité sioniste vit un état d’incertitude totale, aussi bien sur le niveau local qu’international. Il y a de fortes pressions sur elle afin qu’elle stoppe la colonisation en Cisjordanie. C’est une condition préalable à toute volonté de reprendre les négociations.

La deuxième affaire reste la volonté primordiale des Israéliens de mettre fin au projet nucléaire iranien. Ils veulent pousser la communauté internationale à travailler pour le déraciner, en lui faisant croire que le projet iranien pose un vrai danger non seulement à l’Entité sioniste, mais aussi à ses alliés. "Israël" voudrait se montrer comme quelqu’un en danger qui n’a aucun autre choix que de se défendre.

Troisièmement, sur le niveau international, dans une dizaine de pays du monde, des plaintes sont déposées contre les criminels de la dernière guerre israélienne menée contre Gaza. Le rapport de Goldstone y est pour quelque chose. "Israël" continue à proférer des menaces pour brouiller les pistes devant les Européens.

Tayssir Mhissin remarque que les menaces visent deux fronts : la bande de Gaza et le Hezbollah libanais, une guerre perpétuelle contre toute sorte de résistance. Cette fois, croit-il, la guerre serait militaire et non politique comme c’était le cas la dernière fois, le but ayant été d’éliminer le mouvement du Hamas. La prochaine fois, l’objectif serait de paralyser la puissance militaire de la bande de Gaza.

La prochaine guerre viserait la résistance palestinienne et toutes ses logistiques. Elle viserait tout ce qui pourrait aider la résistance : les tunnels et les bases d’entraînement. Les traîtres donneront à l’ennemi les renseignements nécessaires pour les découvrir. Les chefs de terrain seraient également visés. Tout est bon pour perturber la résistance palestinienne, de son intérieur. Ainsi, les occupants israéliens mettraient la main sur les règles du jeu de la guerre et éradiqueraient la résistance.

Et pour ce qui est des allégations visant à faire croire que la résistance possède des missiles anti-aériens et des roquettes pouvant atteindre la ville de Tel Ar-Rabi (Tel-Aviv), Tayssir Mhissin ne voit en elles que des excuses pour justifier sa prochaine guerre contre la bande de Gaza.

Des menaces médiatiques

Le spécialiste des affaires sionistes Saleh Al-Noami ne voit que des objectifs médiatiques, pour échapper aux conséquences du rapport de Goldstone.

"Israël" veut que le monde entier se concentre sur « l’axe de mal », en attirant son attention sur l’interception d’un bateau porteur d’armes. C’est pour cette raison qu’elle voudrait commencer une nouvelle guerre. Mais elle a déjà mené une guerre pour la même raison, en vain.

A cause du rapport de Goldstone et de ses conséquences, "Israël" mènerait sa prochaine guerre de côté de l’Iran et du Hezbollah.

Mais, toujours selon Saleh Al-Noami, les occupants israéliens pourraient entamer une guerre s’ils pouvaient localiser le soldat Shalit et le récupérer sain et sauf. Ils pourraient aussi mener leur guerre si les roquettes de la résistance palestinienne affluaient de façon intense. Ils pourraient le faire aussi si le président égyptien Mobarek disparaissait de la scène politique. Tout cela est au conditionnel.

Le gouvernement de Haniyeh

Pour sa part, le gouvernement de Haniyeh prend au sérieux les menaces sionistes de mener une nouvelle guerre contre la bande de Gaza. Elles sont sérieuses, ces menaces, surtout que le gouvernement israélien n’a réussi son coup dans sa dernière guerre. Il n’a pu en tirer aucun résultat stratégique.

Dr. Mohammed Awad, secrétaire général du conseil des ministres, dit que ces menaces reflètent l’entêtement du gouvernement israélien qui se voit au-dessus de toute loi. Au moment où l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies adopte le rapport de Goldstone, les chefs sionistes profèrent des menaces contre Gaza, le Sud du Liban et l’Iran.

Ces menaces reflètent un état de crise dans laquelle se trouve la direction militaire israélienne, après l’échec de deux guerres, une au Liban et une autre à Gaza. "Israël" a perdu sa puissance et ses chefs sont poursuivis.

Puis les plans de « paix » sont dans des impasses et "Israël" n’a plus la patience d’attendre des solutions politiques au dossier iranien.

Le gouvernement palestinien de la bande de Gaza n’a rien pour faire face à une nouvelle guerre. La Bande n’a pas encore digéré les conséquences de la dernière guerre. Le blocus continue à faire le reste.

La chance du gouvernement palestinien reste le soutien international, islamique et arabe donné au peuple palestinien. Il y a aussi l’endurance du peuple palestinien et son soutien au gouvernement et à la résistance.

Le gouvernement palestinien travaille aussi avec la communauté internationale pour que les occupants israéliens ne mettent en exécution leurs menaces.

En tout cas, le gouvernement prendra toutes les mesures qui sont en son pouvoir pour servir le peuple en temps de guerre comme en temps de paix.