jeudi 26 novembre 2009

Les prisonniers à Marwan Barghuti : Nous n’accepterons de marché que si tu en fais partie

Ben Caspit, Amit Cohen & Maya Bengal – Maariv

Alors que les médias continuent d’évoquer les prisonniers dont le cas retarde la conclusion d’un accord sur Guilad Shalit, des prisonniers du Hamas de premier plan ont adressé un message au chef du Tanzim emprisonné, Marwan Barghouti : Il n’y aura pas d’accord sans toi.

Barghouti, qui purge actuellement cinq condamnations à perpétuité en Israël, a de son côté adressé un message à la conférence des prisonniers qui se tenait hier à Jéricho : « Il est regrettable que les négociations et les accords sur la libération de prisonniers aient échoué », a-t-il dit avant d’appeler les Palestiniens à boycotter les tribunaux qui font partie, selon lui, du dispositif d’occupation israélien. Il a aussi appelé le peuple palestinien à s’unir et à parvenir à une réconciliation nationale.

Hier une délégation de hauts responsables du Hamas, dirigée par Mahmud a-Zahar et le chef de la branche militaire, Ahmed Jaabri, a rencontré au Caire le médiateur allemand. Etaient également présents des représentants de la direction du Hamas à Damas. Les responsables du Hamas sont ensuite partis pour Damas pour y poursuivre leur concertations. Selon le journal londonien al-Hayat, Ahmed Jaabri, qui mène les négociations face au médiateur, est lui resté au Caire.

Le journal cite une source au Hamas selon laquelle Israël est prêt, pour la première fois, à libérer des prisonniers condamnés à de longues peines de prison. Toutefois, il y a certains prisonniers qu’Israël refuse absolument de libérer, même s’ils sont expulsés vers l’étranger.

Selon les journal, parmi ces prisonniers « non libérables » figurent Ibrahim Hamed et Abdallah Barghouti qui sont responsables de la plupart des attentats-suicides de grande envergure commis durant la deuxième Intifada.

« Les prochaines vingt-quatre heures seront déterminantes quant à la réussite de l’accord. Il y aura des débats, mais on ne pourra éviter de prendre une décision », a déclaré cette source au Hamas.

Selon les médias arabes, la balle se trouve à présent dans le camp du Hamas qui doit décider s’il accepte les conditions israéliennes et l’échange pourrait avoir lieu la semaine prochaine.

Le Premier ministre Netanyahu tentait hier encore de calmer les esprits. « Il n’y a pas encore d’accord et je ne sais pas s’il y en aura un », a-t-il déclaré lors d’une visite au quartier général de la police. Netanyahu a réitéré sa promesse qu’en cas d’accord, il permettrait un débat public et politique au sein du gouvernement. « Nous n’éviterons pas un débat public et n’agirons pas à la dérobée. Nous permettrons aux ministres, et aux Israéliens de manière générale, de débattre du sujet. Pour l’heure cependant, il n’y a pas lieu de décider de ce qui n’a pas été convenu. Il n’y a ni accord ni marché », a-t-il déclaré.

Le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Emploi, Binyamin Ben Eliezer, s’est lui montré optimiste : « Mon sentiment est que nous n’avons jamais été aussi proches de la conclusion de l’affaire Shalit ». a-t-il affirmé. Lors d’une conférence de presse conjointe qu’il a tenue hier avec son homologue allemand, Guido Westerwelle, le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Liberman, a refusé de dire quelle position il adoptera quand l’accord sur Guilad Shalit sera soumis au gouvernement : « Je ne peux m’engager, surtout pas publiquement. Je me prononcerai sur le fond quand je verrai ce qui est en jeu. Chacun des ministres d’Israël Béteinou votera en son âme et conscience. Il s’agit d’une décision qui n’a rien de facile et qui est très personnelle ».

« En tant que commandant d’une armée qui envoie ses soldats effectuer des missions dangereuses, nous faisons tous les efforts pour bien les préparer et les équiper, afin qu’ils rentrent chez eux sains et saufs. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas », a déclaré le chef d’état-major, Gaby Ashkenazi, qui, lors d’une rencontre avec des lycéens à Sdérot, était interrogé sur la politique de l’armée quant à des soldats qui seraient faits prisonniers à l’avenir. « En tant que futures recrues, vous devez savoir que Tsahal n’abandonne pas ses prisonniers et ses blessés. C’est ainsi que nous avons agi par le passé et c’est ce que nous ferons à l’avenir. Il ne sert à rien d’entrer aujourd’hui dans les détails. En tant que commandant de l’armée, celui qui a envoyé Guilad en mission, je vous regarde droit dans les yeux et vous dis que nous ferons tout pour le ramener chez lui et que jusque là, notre mission ne sera pas accomplie ».

http://ambafrance-il.org/spip.php?article7311