jeudi 29 octobre 2009

La proposition de réconciliation égyptienne prend en compte uniquement les conditions du Fatah !

[ 29/10/2009 - 02:55 ]
Gaza – CPI

Le mouvement du Fatah avait réussi à influencer les Egyptiens pour qu’ils changent la proposition de réconciliation et pour laisser croire qu’elle est cette fois définitive et indiscutable, soit la version déformée. Ainsi, tous les efforts pour arriver à une vraie réconciliation s’envolent et entrent encore une fois dans une impasse.

Le Fatah remue terre et ciel pour dire que toutes les factions palestiniennes se sont mis d’accord sur cette nouvelle proposition et que le Hamas est le seul mouvement qui entrave cette réconciliation. Cependant, les factions palestiniennes n’arrêtent pas de noter leurs réserves sur la feuille de route modifiée sous l’influence du Fatah.

Un champ de mines

Jamil Mizhar, membre du Front populaire pour la libération de la Palestine, dans un communiqué dont notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a reçu une copie, dimanche 18 octobre 2009, met en garde contre ces points imposés par le Fatah, avertissant que ce sont mines qui pourraient exploser à tout moment, surtout s’ils deviennent effectifs.

Mizhar ajoute que son organisation n’avait pas reçu le nouveau document égyptien, mais que c’est par les médias qu’elle a connu ses détails.

Ce document ne parle pas du droit au autour des réfugiés palestiniens, ni du droit de notre peuple à la résistance contre l’occupation.

Il reste beaucoup d’affaires ayant besoin de plus de discussions, dit-il. Il y a également beaucoup de réserves concernant le comité commun et le processus électoral. Cela marque un net refus de la dernière proposition égyptienne.

Il faut une réunion d’entente

Dans le même contexte, Caïd Al-Ghol, membre du comité central du Front Populaire, dit qu’ils ont des remarques sérieuses et importantes à faire sur le document. C’est pour cette raison qu’ils appellent à un dialogue national exhaustif, avant de lui mettre le point final, afin que les avis de toutes les factions palestiniennes soient pris en considération, non seulement celui des deux factions principales (le Fatah et le Hamas).

Il faut tout simplement un document qui reflète la ligne commune de toutes les factions palestiniennes.

Encore des réserves

De son côté, le Front populaire pour la libération de la Palestine, bien qu’il soit connu pour son fort lien avec le mouvement du Fatah, a critiqué la version modifiée du projet égyptien.

Dans un communiqué dont notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a reçu une copie, vendredi 16 octobre, le Front confirme que le projet comporte des points qui ne sont pas l’objet d’un d’accord préalable. Ces points n’amèneront pas à l’unité ni à un partenariat sain, dit-il.

Il ne faut pas toucher à la résistance

Par ailleurs, le mouvement du Djihad Islamique a fait savoir qu’il a plusieurs réserves sur le document égyptien.

Khidr Habib, un des leaders du mouvement, a confirmé que la résistance n’est pas de simples milices. Notre peuple a le droit de résister contre l’occupation israélienne pour y mettre fin. Parmi les points à refuser se trouve celui qui voudrait interdire toute faction ne faisant partie des forces de sécurité, un point voulu par Mahmoud Abbas.

Habib a ajouté : « Nous n’avons pas un Etat. Ce que nous avons, ce sont des factions de résistance. Il est alors de leurs droits de préserver leurs armes et de continuer la résistance jusqu’à la libération de la ville d'Al-Quds et de la Palestine toute entière ».

Le mouvement refuse donc l’idée de défaire son bras armé "As-Saraya".

Le mouvement du Djihad Islamique restera attaché à son droit à la résistance jusqu’à ce qu’il se retrouve dans la ville sainte d'Al-Quds.

Le mouvement du Djihad Islamique n’a pas encore reçu la feuille de route égyptienne. Mais quand il l’aura reçu, il l’étudiera et déclarera sa position, une position qui ne viendra en aucun cas à l’encontre des principes intouchables du peuple palestinien, dit Habib, faisant allusion à un refus très probable du projet égyptien.

Le Hamas note des réserves

Dr. Sami Abu Zahri, parlant au nom du mouvement du Hamas, dans une déclaration faite à notre Centre Palestinien d’Information (CPI), dimanche 18 octobre, a dit que son mouvement avait récemment reçu l’exemplaire modifié de la feuille égyptienne. Le mouvement a des réserves sur cet exemplaire modifié, car cette feuille comporte des points non discutés. Par contre, certains points ont été supprimés, alors qu’il y avait pourtant un accord général à leur sujet.

Cependant, le mouvement du Hamas respecte toujours le projet original, avant qu’il ne soit modifié à l’insu des factions palestiniennes, confirme Sami Abu Zahri, porte-parole du mouvement. Les réserves se posent seulement sur la proposition modifiée.

Le Hamas n’a plus rien à ajouter. « Par conséquent, ne reflètent pas la réalité les allégations lancées ici par le mouvement du Fatah disant que le Hamas fuit ses engagements et ne veut signer l’accord égyptien », confirme-t-il.

Il faut savoir que le Hamas n’avait émis aucune objection au projet égyptien vu auparavant. C’est le Fatah qui l’a faite, cette objection. Mahmoud Abbas, lui-même, a reconnu l’affaire dans son discours donné samedi soir, en disant qu’il avait informé les Egyptiens que tout accord de réconciliation doit comporter la reconnaissance de la légitimité internationale et le programme de l’OLP.

Ainsi, on comprend facilement que le mouvement du Fatah n’a pas accepté l’accord initial, mais l’accord modifié à son goût.

Les conditions d’Abbas

Et dans son discours donné devant son conseil révolutionnaire, dimanche 17 octobre, Abbas a dévoilé une entente entre lui et les Egyptiens consistant à dire que tout accord de réconciliation doit accepter les conditions du Quartet et accepter l’institution de l’OLP. Ainsi, il faut reconnaître l’existence d’"Israël" ; toute réconciliation devient impossible.

Abbas a ajouté qu’il avait informé les Egyptiens qu’il acceptait l’ajournement des élections, en concession (pour les beaux yeux des Egyptiens). Cependant, il tenait à leur dire qu’il n’acceptait pas encore certaines conditions telles que celles de l’Accord de la Mecque. Reconnaître le programme de l’OLP signifie tout simplement reconnaître "Israël", ce qui mettra en péril tout espoir de réconciliation.

Pas de signature

Plusieurs factions palestiniennes réunies dans la capitale syrienne ne signeront pas l’accord dans son état actuel, dit Khaled Abdolmajid, secrétaire général du comité de la poursuite de la conférence palestinienne. Elles ne le signeront pas, sauf s’il comporte l’assurance des droits palestiniens dont surtout le droit à la résistance contre l’occupation.

Les observateurs et le Palestinien moyen se demandent pourquoi les Egyptiens cèdent face à une seule faction, le mouvement du Fatah, qui pourtant s’emmure désormais dans son isoloir de la ville de Ramallah, contre toutes les factions palestiniennes qui ont des remarques essentielles sur la feuille modifiée ?