jeudi 30 juin 2011

Nouveaux écueils pour la flottille

30 juin 2011
Le bateau français «Dignité-Al Karama» participera à la...
Le bateau français «Dignité-Al Karama» participera à la flottille pour Gaza.
Pierre-André NormandinPierre-André Normandin
La Presse
Sabotages, vols, inspections abusives: les militants prenant part à la «flottille de la liberté» accusent Israël de tout faire pour les empêcher de prendre la mer. Un deuxième navire qui s'apprêtait à appareiller, hier, a constaté des dommages qui viennent de nouveau retarder le départ de l'opération visant à briser le blocus de Gaza.
Un premier bateau, le navire français Dignity, a quitté la Corse pour amorcer son périple vers les territoires palestiniens, mais les neuf autres qui doivent le rejoindre en mer sont toujours coincés à quai en Grèce où les obstacles se multiplient. Après avoir obtenu l'autorisation d'appareiller, hier, un bateau irlandais a rapidement constaté des dommages à son hélice. «On soupçonne un nouveau sabotage», confie à La Presse Ehab Lotayef, membre du comité international de coordination de la flottille. Une conférence de presse est prévue aujourd'hui à Athènes pour faire le point.
Cet incident s'ajoute à la découverte, lundi, d'une autre avarie majeure sur l'un des navires amarrés au port du Pirée, près de la capitale grecque. Cette fois aussi, l'hélice du Juliano a été retrouvée brisée et le bateau a dû être mis en cale sèche hier pour réparation, laissant planer le doute sur sa participation à l'opération.
Les militants, qui ont diffusé sur YouTube une vidéo des dommages, parlent d'un acte de sabotage. «Je ne peux pas le prouver - ils n'ont pas laissé de carte de visite -, mais le gouvernement israélien ne fait aucun secret depuis plusieurs mois qu'il prendra tous les moyens, même violents, pour empêcher la flottille de se rendre à Gaza», dit Stéphan Corriveau, porte-parole du navire canadien baptisé Tahrir, qui signifie «libération» en arabe.
Ce dernier affirme qu'il s'agirait d'un acte de guerre s'il était prouvé qu'Israël est à l'origine de ces avaries. «Ce ne sont pas des farces, on parle d'un acte de guerre. Envoyer des soldats dans un autre pays pour détruire des choses, on ne fait pas dans la demi-mesure ici», déplore M. Corriveau, qui assure que le navire canadien n'a pas été saboté. Ce deuxième bris en trois jours incite toutefois les organisateurs à vérifier les hélices de tous les autres bateaux, indique Ehab Lotayef.
Les bris ne sont pas les seuls écueils que la flottille heurte avant même de mettre les voiles. Hier, quatre organisateurs affirment s'être fait voler leurs téléphones mobiles et tous leurs documents.
Rien ne permet de faire un lien entre ces vols et le gouvernement israélien, mais les militants soupçonnent les services secrets de l'État hébreu.
Sécurité renforcée
«C'est sûr qu'on devient un peu paranoïaques, mais quand, dans la même matinée, quatre personnes stratégiques pour l'organisation, dans quatre endroits différents, se font voler leurs cellulaires et leurs documents, on se dit que ça fait beaucoup. C'est pour ça qu'on se dit victimes d'intimidation», dit l'une des Québécoises prenant part à la flottille, Manon Massé, de Québec solidaire.
Depuis ces incidents, la sécurité a été renforcée autour des bateaux devant participer à la flottille. Les militants ont également reçu la consigne, hier, de ne plus se promener seuls.
Reste encore les nombreuses inspections des autorités grecques qui disent recevoir des plaintes de citoyens sur l'état des navires amarrés au port d'Athènes. Ainsi, le Tahrir a été inspecté à deux reprises en quelques jours à peine.
Un peu moins d'une centaine de personnes se sont rassemblées, hier soir à Montréal, pour venir en soutien à la flottille en chantant «Il était un petit Tahrir». D'autres manifestations auront lieu selon le déroulement du périple de la flottille.
Lien

Sheikh Salah : "Israël est derrière mon arrestation"

Grande-Bretagne - 30 juin 2011
Par Ezzedeen AlQassam Brigades
Une délégation de Palestiniens de Grande-Bretagne a rencontré mercredi soir Sheikh Raed Salah, le dirigeant du Mouvement islamique dans les territoires occupés, au centre britannique d'expulsion, à l'aéroport d'Heathrow, à Londres.
Sheikh Salah : 'Israël est derrière mon arrestation'
L'agence de presse Safa a dit avoir été informé par leurs sources au Royaume-Uni que des efforts considérables avaient été faits et qu'on pouvait penser qu'ils seraient couronnés de succès et que Sheikh Salah serait libéré rapidement. Une décision sur son séjour en Grande-Bretagne serait prise dans les prochains jours.
La source a ajouté que l'autorité judiciaire britannique a approuvé la requête d'appel faite par l'avocat de Sheikh Salah et qu'une équipe d'avocats le rencontrera ce jeudi matin pour discuter des prochaines démarches judiciaires.
Selon la source, la délégation palestinienne a pu rencontré Sheikh Raed Salah pendant plus d'une heure, soulignant qu'il est en très bonne santé, que son moral est excellent et qu'il est déterminé à refuser la décision d'expulsion.
Messages de Sheikh Salah
L'écrivain palestinien Ibrahim Al-Hammami, qui vit à Londres et qui était dans la délégation qui lui a rendu visite, a retransmis de nombreux messages de Sheilh Salah. Il a entre autres déclaré que l'establishment israélien était derrière la conspiration et était responsable de son arrestation en Grande-Bretagne.
Sheikh Salah a souligné qu'il ne se plierait pas volontairement à la décision d'expulsion et de déportation, qu'il n'a commis aucun crime et qu'il n'acceptera pas que son nom soit sali ; il ira jusqu'au bout des poursuites judiciaires, même s'il est obligé de rester en prison.
Salah a dit qu'il a le droit avec lui, qu'il n'est pas en position de défense, il a été attaqué et il est celui qui doit accuser, et non pas être accusé.
Les autorités britanniques ont arrêté Sheikh Salah après son arrivée, sans objection du personnel de l'immigration, et bien que le ministère britannique de l'Intérieur l'ait mis sur la liste des personnes interdites d'entrée dans le pays.
Salah devait s'adresser à plusieurs membres du parlement britannique du parti travailliste (dans l'opposition), invité pour parler du conflit israélo-palestinien.
L'arrestation de Salah a été massivement condamnée par les Palestiniens, et louée par les Israéliens.
Note ISM : Sheikh Salah est arrivé en Grande-Bretagne samedi 26 juin où il a commencé une tournée de conférences avant d'être arrêté.
Voir le reportage-vidéo sur Press-TV
Traduction : MR pour ISM

300 arbres déracinés par l'occupation à Salfit

Salfit - 29 juin 2011
Par Palestine Monitor
Mardi 28 juin, les forces de l'occupation israélienne ont déraciné 300 oliviers à Deir Estia, dans le district de Salfit, au nord de la Cisjordanie. Le député Mustafa Barghouthi, secrétaire général de l'Initiative nationale palestinienne, a déclaré que la destruction de la terre et l'arrachage de centaines d'oliviers à Deir Estia étaient des crimes odieux contre la terre et ses citoyens.
300 arbres déracinés par l'occupation à Salfit
Il a ajouté que cette action venait dans le cadre de l'expansion des colonies en Cisjordanie . Les oliviers étant une source vitale de revenus pour les familles de Cisjordanie , Barghouthi a condamné les crimes et appelle à la résilience de la population contre l'occupation dévastatrice de la terre palestinienne.
Il a déclaré que les crimes commis par l'administration Netanyahu contre le peuple palestinien et la terre ne pouvaient être tolérés. "Il faut stopper de telles attaques et dénoncer la complicité de la communauté internationale, qui permet que ces crimes soient perpétrés en toute impunité."
Observant que l'administration Netanyahu semble être lancée dans "une course contre le temps" pour imposer des faits accomplis, Barghouthi a affirmé que le système d'apartheid d'Israël a dépassé ce qui a été mis en place en Afrique du Sud.
Il a salué la résistance inébranlable des villageois de Deir Estia. "Le peuple doit faire face à l'occupation et à ses projets par une accélération de la résistance populaire."
Traduction : MR pour ISM

Les forces israéliennes détiennent 5 palestiniens à Azzun

Qalqilia - 28 juin 2011
Par Maan News
Qalqiliya—Mardi, les forces israéliennes ont arrêté 5 palestiniens d’Azzun au nord de la Cisjordanie après avoir saccagé leurs maisons, rapportent les témoins.
Les forces israéliennes détiennent 5 palestiniens à Azzun
Les habitants ont déclaré que les troupes ont mené un raid dans la ville vers une heure du matin. Ceux qui ont été arrêtés ont été identifiés comme étant Samir Sahir Shelo, 13 ans, Ahmad Basim Shbeita, 17 ans, Othman Samir Shelo, 22 ans, Muath Bilal Sweidan, 19 ans, et Yousif Hussein Sbeita, 49 ans.
Les détenus ont été emmenés vers un lieu inconnu. Les parents ont indiqué qu’ils avaient reçu des coups de téléphone de l’Administration Civile Israélienne leurs demandant de se rendre à la colonie Ariel.
Israël a arrêté environ 20 palestiniens d’Azzun en juin, la plupart étaient âgés entre 14 et 23 ans.
Un représentant de l’armée a déclaré que les soldats avaient arrêtés 11 palestiniens à travers la Cisjordanie cette nuit.
Source : Maan News
Traduction : BL pour ISM

Vaste campagne d'arrestations en Cisjordanie

Naplouse - 28 juin 2011
Par Ezzedeen AlQassam Brigades
L'entité sioniste a lancé une vaste campagne d'arrestation à Naplouse et au nord de la Cisjordanie hier 27 juin contre des députés et des activistes des droits de l'homme. Les forces de l'occupation israélienne ont kidnappé le député Nasser Abdel Gawad, membre du Conseil législatif palestinien représentant le Hamas à Salfit. Son épouse a dit que les forces militaires ont donné l'assaut à leur domicile dans le village de Deir Balut, près de Salfit, et l'ont arrêté immédiatement après avoir vérifié son identité.
Vaste campagne d'arrestations en Cisjordanie
Ils ont aussi arrêté le journaliste Nawaf A'amer, coordinateur des programmes à la chaîne Al-Quds. Sa famille a déclaré lors d'une conversation téléphonique que les forces sionistes ont lancé un raid contre le village de Kafr Qliyel, au sud de Naplouse et ont encerclé la maison de Nawas, elles ont donné l'assaut à la maison puis ont arrêté Nawaf et l'ont emmené pour une destination inconnue. Son épouse a expliqué qu'il travaille dans les média depuis vingt ans.
"Il souffre de plusieurs maladies, en particulier de diabète, et il doit prendre plusieurs médicaments tous les jours, je tiens l'occupation entièrement responsable de sa vie."
Photo
En même temps, les forces sionistes ont détenu Fouad Khuffash, directeur du Centre d'études Ahrar pour les détenus et les droits de l'homme après avoir attaqué sa maison à Naplouse.
Sa femme dit, "Les forces sionistes ont lancé un raid sur notre maison sans avertissement, les soldats ont demandé les identités de chacun d'entre nous puis ont emmené Fouad, je ne sais pas où."
Les forces sionistes ont également arrêté le détenu récemment libéré Firar Jarrar chez lui à Naplouse. Sa femme, Massara Hanbali, a dit que l'armée a surgi dans la maison et emmené son mari de force pour un lieu inconnu.
Traduction : MR pour ISM

Thomas Sommer-Houdeville, porte-parole de la Flottille française, appelle à la mobilisation générale

jeudi 30 juin 2011 - 12h:46
Oumma.com
Exclusivité Oumma TV : face aux obstacles dressés par le gouvernement Grec, à la solde d’Israël et des États-Unis, qui barrent la route de la Flottille française, l’appel à la mobilisation générale vient d’être lancé par le porte-parole Thomas Sommer-Houdeville pour faire pression sur les autorités grecques, en France et sur place, à Athènes.
La détermination de l’équipage reste inébranlable, la Flottille humanitaire pour Gaza mettra bien le cap vers les eaux internationales.
Lien 

La décision du tribunal français sur le tramway de Jérusalem ne doit pas être acceptée

mercredi 29 juin 2011 - 06h:20
D. Machover et A.Nieuwhof
Le jugement d’un tribunal français sur la construction d’une ligne de tramway pour desservir des colonies israéliennes illégales à Jérusalem Est sous occupation trahit un manque de compréhension de la manière dont le tramway soutient l’occupation israélienne.
(JPG)
Le mois dernier un tribunal français a rejeté une poursuite de l’association France-Palestine Solidarité qui concernait le tramway de Jérusalem. ( Anne Paq / ActiveStills )
Le 30 mai la haute Cour de Nanterre a rejeté la requête de l’association France-Palestine Solidarité (connue sous le sigle AFPS) d’annuler en vertu des lois françaises les contrats signés par les géants français du transport, Veolia et Alstom pour construire un tramway à Jérusalem. L’AFPS a jusqu’au 30 juin pour faire appel de la décision.
Dans sa requête, l’AFPS affirmait que la ligne de tramway de Jérusalem devait relier Jérusalem Ouest à des colonies israéliennes de Jérusalem Est sous occupation, normalisant ainsi la situation illégale existante.
Les colonies israéliennes de Cisjordanie occupée qui comprennent Jérusalem Est ainsi que l’annexion de Jérusalem Est sont illégales selon le droit international. De nombreuses résolutions de l’ONU et les recommandations de la Cour Internationale de Justice sur le mur israélien en Cisjordanie l’ont confirmé.
Le tribunal de Nanterre a statué que selon la loi française ces lois internationales n’avaient pas d’incidence directe sur les individus et sociétés privés qui ne sont pas impliqués dans le conflit. Selon le droit français, seuls les états qui ont signé les Conventions de Genève de 1949 et les Conventions de La Haye sont liés par les règles spécifiques du traité que l’AFPS avait listé dans ses arguments juridiques.
L’état est responsable des firmes françaises
Le jugement du tribunal de Nanterre fait de nombreuses références à l’obligation (commune aux quatre Conventions de Genève de 1949) qu’ont tous les états "de respecter et de faire respecter" les termes de ces traités. Le jugement du tribunal rappelle donc que les états qui ont signé ces traités ont promis solennellement de protéger les civils sous occupation militaire de toutes les violations que pourrait commettre la puissance occupante.
Selon la spécialiste française de droit international, Monique Chemillier-Gendreau, qui commente la projet de tramway de Jérusalem dans Le Monde Diplomatique : "Un état doit rendre des compte sur ce que font les principales entreprises de son pays si elles violent le droit international et si l’état ne fait pas tout ce qu’il peut pour les en empêcher" ("Le tramway d’apartheid de Jérusalem", 17 février 2007)
Non seulement la France ne fait pas respecter le droit international mais elle le viole expressément. Gerard Araud, l’Ambassadeur de France en Israël, a pris part à la cérémonie de signature du contrat dans les bureaux du premier ministre de l’époque, Ariel Sharon. A cette occasion, Sharon a dit clairement que le tramway "concrétiserait pour l’éternité que Jérusalem était la capitale du peuple juif, la capitale réunifiée de l’état d’Israël" (" Déclaration du PM Sharon à la cérémonie de signature du contrat du tramway," Bureau du premier ministre israélien 17 juillet 2005).
La France devrait rendre des comptes pour avoir ignoré ses responsabilités dans l’implication de Veolia et Alstom dans les activités illégales d’Israël en Cisjordanie occupée.
Une étude raciste
Le tribunal n’a pas statué sur l’argument des deux multinationales selon lequel le tramway était construit au bénéfice de tous les résidents locaux, sans discrimination. Cependant, les commentaires du tribunal sur le fait que le projet avait pour but de "desservir plusieurs quartiers de Jérusalem et tous leurs habitants, y compris les touristes" prouvent qu’il n’a pas compris que le véritable but de ce service de transport était de relier les colonies illégales à Jérusalem en plus de son évidente utilisation.
Le commentaire du tribunal fait écho aux conclusions d’une étude biaisée faite par Veolia soi-même. L’année dernière, même les officiels israéliens de la municipalité ont qualifié les questions posées dans cette étude de "racistes". On demandait par exemple aux Juifs si cela les dérangerait de partager le tramway avec des Palestiniens.
De plus, les déclarations de Ammon Elian, le porte-parole du consortium CityPass auquel Veolia et Alstom appartiennent, montrent que le projet confortera la statu quo de ségrégation. A l’exception d’un seul arrêt, la ligne a été dessinée pour éviter de desservir les quartiers de Jérusalem à majorité palestinienne.
D’ailleurs il est improbable que les Palestiniens utilisent le tramway parce que les autobus locaux sont plus pratiques pour leurs déplacements et beaucoup moins chers.
Trahison de son code éthique
Veolia et Alstom font tous deux partie du Pacte Mondial de l’ONU (Global Compact), une initiative stratégique dans laquelle les entreprises s’engagent à se conduire de manière responsable dans les domaines écologiques et sociaux. Selon ses deux premiers principes, les entreprises doivent respecter et encourager le respect de la protection des droits humains internationaux dans leur sphère d’influence et s’assurer qu’elles ne sont pas complices de violations des droits de l’homme.
Dans sa requête au tribunal, l’AFPS affirme que Veolia a violé son propre code moral dont les règles sont stipulées dans le Pacte Mondial. Mais dans sa réponse au tribunal, Veolia a contré ces affirmations en disant que "le code d’éthiques n’est pas un contrat et n’a dont pas de valeur légale."
Veolia a affirmé que le code éthique du Pacte Mondial ne concerne que les relations entre la multinationale et ses employés. Le tribunal a conclu que Veolia avait seulement exprimé son intention de respecter les obligations contenues dans le Pacte Mondial mais ne s’était pas engagé à le faire.
Quant à Alstom, elle a argumenté que "le Pacte Mondial invite simplement ses adhérents à respecter, entre autres, la Déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU" et que son adhésion au code d’éthiques correspondait "seulement à l’obligation d’être attentif et diligent, et non à l’obligation d’avoir des résultats concrets."
De plus le tribunal a statué que le Pacte Mondial ne comporte pas une définition précise des droits humains et qu’il est rédigé dans des termes qui encouragent simplement les entreprises à se comporter d’une manière particulière.
Veolia et Alstom se prévalent de leur engagement aux dix principes du Pacte Mondial sur leurs sites web. Au lieu de demander des comptes aux deux entreprises pour avoir violé leur engagement au code d’éthiques du Pacte Mondial, le tribunal a entériné l’argument des entreprises comme quoi elles n’étaient pas liées par ces engagements.
En ignorant les implications légales d’un engagement officiel et publique de respecter certains principes de conduite, le tribunal a commis une erreur judiciaire. Les entreprises qui approuvent ces principes expriment une volonté claire de rendre des comptes sur leur conduite. De plus, il est tout simplement incroyable que Alstom et le tribunal n’aient vu aucun rapport entre ces principes et le projet de tramway de Jérusalem. Que ce projet ne leur paraisse en aucune manière déroger à ces principes est en soi la preuve manifeste de l’impact du système de l’occupation sur les droits humains des Palestiniens.
S’il n’est pas fait appel de cette décision judiciaire maintenant ou dans l’avenir, les entreprises ne se priveront pas de se recommander de codes d’éthiques dans le seul but d’améliorer leur image sans avoir aucune obligation légale de les mettre en pratique à aucun niveau de leurs affaires ni de leur chaîne logistique.
* Daniel Machover est un homme de loi qui vit en Angleterre. Il est le co-fondateur de ->Lawyers for Palestinian Human Rights.
(JPG)
* Adri Nieuwhof est avocate, conseiller et défenseur des droits de l’homme, travaillant en Suisse.
27 juin 2011 - The Electronic Intifada - Pour Consulter l’original :
http://www.uruknet.info?p=79012
Traduction : Dominique Muselet
Lien 

Flottille II : malgré les menaces et sabotages, les militants sont plus déterminés que jamais

mercredi 29 juin 2011 - 10h:52
Apostolis Fotiadis - E.I
Ces jours qui précèdent le départ de la Flottille II - qui doit mettre les voiles vers la bande de Gaza pour tenter de briser le blocus naval israélien a imposé depuis 2007 - les militants se sont trouvés confrontés au pouvoir israélien.
(JPG)
Photo extraite du site : http://www.rumboagaza.org
La flottille comprend une dizaine de navires qui ont déjà atteint Athènes. Deux des bateaux sont des cargos transportant de l’aide médicale et des matériaux de construction. Les autres sont des navires pour le transport de passagers, devant emmener des centaines de personnes avec parmi eux des hommes politiques, des écrivains, des responsables religieux, des intervenants dans le domaines de l’art et de la culture, ainsi que dix membres du Parlement européen et dix députés de France, de Norvège, de Suède et d’Espagne.
« Il y a une énorme pression exercée sur le gouvernement grec par Israël et les États-Unis. Il est maintenant certain qu’ils vont utiliser tous les moyens techniques et administratifs pour nous décourager. Leur plan ne marchera pas, nous sommes prêts et nous allons tout démarrer dans quelques jours » , a déclaré à IPS Vaggelis Pissias, un membre du comité de coordination qui a été physiquement agressé pendant le voyage précédent par les autorités israéliennes, mais qui se prépare à partir à nouveau.
Sabotage des bateaux grecs, et gouvernement sous forte pression
Au cours des derniers jours les autorités grecques ont soulevé des problèmes pour deux des bateaux grecs participant à la flottille. Un a été déclaré incapable de prendre la mer en raison d’un problème de moteur. Les militants ont versé une somme 10 000 Euros de réparation pour contourner ce problème. Le second n’est pas autorisé à naviguer à cause des dettes d’un précédent propriétaire vis-à-vis de l’Etat.
Ce dimanche, l’hélice d’un des bateaux grecs pour le transport de passagers a été gravement endommagée alors que le bateau était encore à quai, et le navire risque de rater le voyage vers Gaza. Le capitaine du bateau a parlé de sabotage.
Des pourparlers intenses et discrets entre Israël et les autorités grecques se sont poursuivies, avec une communication directe entre le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le premier ministre grec George Papandreou. Le gouvernement grec a ouvertement exprimé sa préoccupation que la flottille pourrait compromettre le rapprochement stratégique de la Grèce et d’Israël que Papandréou a poursuivi au cours des 18 derniers mois.
La semaine dernière, le ministère grec des Affaires étrangères a publiquement conseillé aux citoyens grecs de ne pas monter à bord de la flottille.
Après des entretiens similaires avec le gouvernement turc il y a deux semaines, Israël a réussi à faire annuler la participation de l’organisation islamiste turc IHH à la flottille. L’IHH se préparait à renvoyer vers Gaza le bateau Mavi Marmara. Lors de la flottille précédente, en mai 2010, la marine israélienne avait attaqué le bateau, assassinant neuf civils turcs.
Menaces contre les participants à la flottille
Dans le même temps, Israël a fait pression sur tous les fronts. Un porte-parole du gouvernement israélien a prévenu les journalistes que rejoindre la flottille se traduira par une interdiction d’entrée de dix ans en Israël.
Jane Hirschmann de la délégation américaine, a déclaré à IPS qu’une plainte anonyme a été déposée après que leur bateau se soit amarré à Athènes. « Quelqu’un, en utilisant d’abord un nom grec, a signalé à la garde côtière grecque que notre navire n’était pas en état de naviguer, ce qui signifie que désormais nous nous attendons à une inspection sur notre bateau. Nous avons réussi à collecter des informations et à retrouver la source de la plainte et il est sûr qu’elle vient de l’organisation appelée ’Centre de la loi israélienne’. »
Dans une affaire similaire, Cherna Rosenberg, canadienne et israélienne âgée de 68 ans, a déposé une plainte le 2 juin auprès de la Cour supérieure de justice à Toronto, dans l’Ontario, contre le bateau canadien pour Gaza. La plainte accuse l’organisation autour du bateau de collecter des fonds et de fournir un soutien matériel au Hamas, lequel gouverne la bande de Gaza et a été déclaré groupe terroriste par le Canada en 2002.
Vaggelis Pissias explique que ce sont les résultats d’une campagne de propagande israélienne pour fausser le véritable but de la flottille en la présentant comme une initiative radicale religieuse contre Israël. « Les gens ne devraient pas avaler cette propagande ; la flottille n’est pas une initiative islamiste contre les Israéliens ou les Juifs. C’est une action accomplie par des citoyens de toutes les religions et de tous les pays. »
Manuel Tapial, un militant espagnol qui prévoit aussi de naviguer vers la Palestine, a condamné l’approche de son gouvernement envers la flottille. « La complicité du gouvernement espagnol avec Israël est inquiétante », a-t-il dit à IPS. « Certaines des personnes impliquées ont été retenues un court moment par la police pour être interrogées. Ces personnes ont été questionnées et des copies de leurs documents d’identité ont été faites parce qu’elles sont impliqués dans les préparatifs de la deuxième flottille de la liberté. »
Cette pression n’a pas empêché les militants d’atteindre Athènes, et selon Manuel Tapial, cela ne va pas les empêcher de lever l’ancre pour Gaza. « Nous partirons, par tous les moyens possibles. »
28 juin 2011 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/conte...
Traduction : al-Mukhtar
Lien

Piraterie israélienne : multiplication des actes de sabotage contre les navires de la Flottille II pour Gaza

jeudi 30 juin 2011 - 12h:57
Al Qassam Website
Les organisateurs de la flottille d’aide pour Gaza, ont déclaré ce jeudi que les gangs liés à l’occupation israélienne avaient saboté le navire irlandais « Saoirse », ce qui fait de ce sabotage le second contre un navire de la flotille cette semaine.
(JPG)
27 juin 2011 - Manifestation à Athènes, par des participants à la Flotille II pour Gaza - Photo : AP
Plus tôt cette semaine, des militants vaient déjà accusé Israël d’avoir saboté le navire d’aide greco-suédois « Juliano », stationné au Pirée.
Selon un militant, le moteur du navire irlandais a été endommagé d’une telle manière que le navire aurait coulé dans le milieu de la mer et que des vies auraient été perdues. Le navire était à quai dans les eaux territoriales de la Turquie lorsque le sabotage s’est produit.
Le porte-parole de la flottille, Dror Feiler, a déclaré : « J’ai vu les dégâts et il est clair que cela a été fait de façon planifiée et professionnelle... Le gouvernement israélien est le seul qui peut en tirer profit. »
Les organisateurs de la flottille doivent tenir une conférence de presse ce jeudi afin de révéler des détails supplémentaires sur ce qui s’est passé.
Lundi dernier, l’hélice du navire greco-suédois « Juliano » a été retrouvé brisée, et les organisateurs de la flottille de Gaza ont dit être persuadés qu’il s’agissait d’un sabotage délibéré de la part d’Israël. En raison de ces actes de vandalisme, les participants ont organisé un tour de garde autour de chaque navire devant mettre la voile pour Gaza. Le « Juliano » a été remorqué pour des réparations dans un chantier naval dans un autre port ; on a évalué qu’il faudrait deux jours de travail pour la réparation.
Les forces israéliennes d’occupation avaient attaqué le 31 mai 2010 la première flottille d’aide, laquelle se rendait à Gaza pour y livrer de l’aide humanitaire pour la population assiégée. L’attaque israélienne contre le Mavi Marmara avait entraîné l’assassinat de neuf militants turcs.
Le crime a été commis par des commandos de l’occupation israélienne dans les eaux internationales de la Méditerranée où l’occupant israélien n’a aucun droit d’intercepter ou d’agresser tout navire d’aide humanitaire.
30 juin 2011 - Al Qassam Website - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.qassam.ps/news-4671-Aid_...
Traduction : Info-Palestine.net
Lien 

Les amis de M. Netanyahou se vautrent dans l’ignominie

publié le mardi 28 juin 2011
Christian Piquet

 
OPINION :
Par la vitalité de l’aspiration démocratique qu’il manifeste, le cycle des révolutions arabes a commencé de bouleverser la donne planétaire. Et, en dissipant le fantasme, brandi en toute occasion, de l’islamisme et du « choc des civilisations », il a profondément changé les paramètres du conflit israélo-palestinien.
J’imagine sans peine ce que certains d’entre vous me diront en prenant connaissance des faits relatés par cette note : tout ce qui est insignifiant ne mérite que mépris. C’est parfaitement exact… À cette nuance près que, à ne pas réagir aux pires abjections dont on peut être l’objet, on court toujours (je dis bien toujours) le risque de les voir se répandre et, pire, se banaliser. Chacun connaît la célèbre maxime de Sir Francis Bacon : « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose… » Aussi ne peut-on, de nos jours, impunément jouer avec certaines questions, telles les références au génocide hitlérien ou les accusations d’antisémitisme. En l’occurrence, le site Internet de l’association Europe-Israël, vient de mettre en ligne un texte sobrement intitulé : « Comme sous Pétain, des collabos français pour une nouvelle extermination des Juifs. » Il est assorti d’une liste, numérotée et classée par ordre alphabétique, d’élus et responsables politiques nationaux dont le point commun est d’avoir parrainé la campagne « Un bateau pour Gaza. »
J’y figure… dans une liste de 88 noms… En bonne compagnie… Celles, entre autres, de Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon, de nombreux parlementaires ou maires PCF, de dirigeants socialistes (comme Pouria Amirshahi, Kader Arif, François Castex, Monique Cerisier Ben Guiga, Henri Emmanuelli, Martine Faure, Serge Janquin, Louis Mermaz…), de figures d’Europe écologie-Les Verts (de Cécile Duflot à Dominique Voynet), sans compter deux députés UMP, Étienne Pinte et Jean-Luc Reitzer. Un « recensement » auquel il convient d’ajouter l’énumération, encore plus longue, d’élus et responsables locaux, parmi lesquels figurent mes amis Jacques Lerichomme et Nicole Taquet-Leroy, conseillers régionaux Gauche unitaire de Provence-Alpes-Côte-d’Azur et du Nord-Pas-de-Calais…
Le texte, dont l’auteur est un dénommé Jean-Patrick Grumberg, qui se présente lui-même comme ayant été « responsable de la communication à la Chambre de commerce et d’industrie Israël-France », ne s’embarrasse pas de nuances : « Je veux dire les choses clairement : les soutiens du bateau français pour Gaza sont aussi informés du sort réservé aux Juifs israéliens par les auteurs de cette campagne, que l’étaient les collabos qui allaient chercher les Juifs français pour les envoyer en Allemagne, et ils visent le même objectif macabre. (…) S’ils réussissent, Hamas recevra des armes, beaucoup d’armes, et des missiles. Ce faisant, ceux qui soutiennent cette action collaborent, comme sous Pétain, à la tentative d’extermination du peuple juif d’Israël par les nouveaux nazis, le Hamas. »
LE « PRINTEMPS ARABE » A TOUT CHANGÉ
Je ne compte pas, ici, chercher à répondre sur le fond (enfin, quand je dis « le fond », c’est une façon de parler…) à l’énergumène auteur de ces propos délirants. La réalité du combat n’ayant pas cessé d’être le mien contre le racisme, et spécifiquement contre la haine des Juifs, parle pour moi. Toute ma vie publique aussi. Ainsi, si sept ans durant j’ai présidé aux destinées d’une structure de coordination de dizaines d’associations, syndicats et partis agissant sur la question du Proche-Orient, avais-je personnellement tenu à ce qu’elle s’intitulât : « Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens. » Ce qui se voulait le résumé fidèle de la démarche entreprise avec sa constitution ! Je parle naturellement de mes propres « états de service », mes « co-accusés » en auraient autant à faire valoir pour ce qui les concerne.
Cela dit, j’entends profiter de l’occasion que ledit M. Grumberg me fournit pour revenir sur un sujet qui me tient à cœur depuis toujours. À mon sens, démocrates et militants de la paix se doivent, en cet instant précis, de retourner dans l’arène. Par la vitalité de l’aspiration démocratique qu’il manifeste, le cycle des révolutions arabes a commencé de bouleverser la donne planétaire. Et, en dissipant le fantasme, brandi en toute occasion, de l’islamisme et du « choc des civilisations », il a profondément changé les paramètres du conflit israélo-palestinien. Le recours permanent à la force ouverte et à la guerre, le torpillage cynique des négociations ouvertes à partir du processus d’Oslo, la négation des droits fondamentaux d’un peuple entier habillée de l’exigence incongrue que les Palestiniens reconnaissent non seulement l’existence de l’État d’Israël mais son caractère « juif », la colonisation accélérée dans la dernière période de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est en violation de toutes les résolutions des Nations unies, le blocus ayant transformé Gaza en gigantesque prison à ciel ouvert se retrouvent soudainement privés d’alibis. Ces alibis que les partisans les plus fanatisés de l’action des derniers gouvernements israéliens ont répétés, jusqu’à la nausée, par le passé.
Dans le mouvement national palestinien, le nouveau contexte régional a salutairement réactivé les réflexions sur la nécessité d’une nouvelle stratégie, démilitarisée et fondée sur l’appel à des luttes de masse pour faire triompher l’exigence de justice. Par-delà des antagonismes qui demeurent aigus, Fatah et Hamas ont engagé un processus de rapprochement, lequel pourrait amener la constitution d’un gouvernement unique, au terme d’une longue période d’affrontements aussi fratricides que déstabilisateurs pour un peuple n’ayant que trop souffert et, au-delà, pour toute la région. En Israël même, le mouvement de paix vient de connaître un spectaculaire réveil, avec la manifestation de Tel-Aviv, le 4 juin, ayant rassemblé autour de 20 000 personnes pour exiger des autorités en place qu’elles acceptent la création d’un État palestinien dans les frontières antérieures à la guerre des Six-Jours. Je partage, à ce propos, l’analyse du journaliste israélien Marius Schattner, dont je viens de prendre connaissance grâce à la dernière livraison de La Presse nouvelle, le mensuel de l’Union des Juifs pour la Résistance et l’entraide (la qualité de ce petit journal fait, à chaque fois que je le reçois, mon admiration, et il mérite vraiment qu’on le soutienne) : « Pour la première fois, les Israéliens assistent dans le monde arabe à une contestation qui n’est pas anti-israélienne en soi. Pour la première fois, aux yeux des Israéliens, le monde arabe offre quelque chose d’attrayant, ou du moins d’intrigant. »
Cela explique que le mouvement s’accélère, à l’ONU, en vue de la reconnaissance de l’État de Palestine, aux côtés de l’État d’Israël, à l’occasion de l’Assemblée générale de septembre prochain. Nombreuses sont d’ores et déjà les nations qui ont annoncé qu’elles se prononceraient en ce sens, quelques voix seulement manquant encore à un vote majoritaire. Certes, on ne connaît pas les termes exacts d’une future résolution, mais, d’évidence, un tel événement, s’il se produisait, apparaîtrait comme une sanction de la politique mise en œuvre par le pouvoir israélien. C’est d’ailleurs ce que redoute une administration américaine qui, ayant échoué à convaincre M. Netanyahou et sa coalition ultraréactionnaire d’assouplir sa position belliqueuse, voudrait à présent que cet allié des États-Unis ne se retrouvât pas au ban de la communauté internationale. Un vote des Nations unies en faveur d’une solution de partage juste serait pourtant la meilleure manière de freiner la terrible spirale qui ne cesse d’approfondir le fossé de sang séparant les deux peuples présents sur la même terre et appelés, par l’histoire, à y coexister... et, du moins veut-on l’espérer, à y coopérer un jour.
FRANCE ET EUROPE DOIVENT RECONNAÎTRE L’ÉTAT DE PALESTINE
C’est manifestement ce que tentent d’empêcher les dirigeants israéliens actuels et leur relais ici. La « flottille de la paix », qui doit appareiller dans les prochains jours, n’est pour eux qu’un prétexte, nul ne pouvant sérieusement croire qu’elle eût pour finalité d’équiper le Hamas en engins aptes à détruire Israël. S’ils en redoutent la portée symbolique, dès lors qu’elle va replacer en pleine lumière le sort réservé à toute une population au motif que ses représentants - quoi que l’on puisse penser de leurs références idéologiques pour le moins réactionnaires - déplaisent à MM. Netanyahou et Liberman, c’est principalement la décision onusienne qu’ils entendent à tout prix contrecarrer, en organisant une phénoménale pression sur les autorités françaises et, au-delà, sur l’Union européenne. Leur objectif consiste à dissuader celles-ci de se joindre à la reconnaissance d’un État de Palestine.
Ils s’emploient, pour y parvenir, à susciter la mobilisation d’une partie au moins de la communauté juive de France, en encourageant en son sein des réactions de peur et en agitant l’épouvantail d’une nouvelle vague d’antisémitisme qui viendrait des forces engagées dans la solidarité avec le peuple palestinien. D’où la virulence de la charge dont nous sommes l’objet, la menace d’assimiler au pire des terrorismes quiconque ose plaider en faveur du droit international, l’argumentation selon laquelle un nouveau génocide menacerait les Juifs israéliens.
Tout cela n’a pas la moindre consistance, mais entretient un climat nauséabond de nature à détourner une partie de l’opinion des véritables menaces qui pèsent sur la démocratie comme des pulsions discriminatoires qui agitent une société dont l’extrême droite travaille habilement les angoisses. La meilleure réponse, celle du moins dont je n’entends pas m’écarter pour ma part, consiste à poursuivre tranquillement, quoique avec détermination, sur le chemin que nous avons choisi d’emprunter voilà déjà bien des années.
La paix pour toute la région, autant que la sécurité même de la population israélienne, passent par la justice et la reconnaissance de la double réalité nationale caractérisant la terre de Palestine. Autrement dit, par la possibilité que le peuple jusqu’alors spolié puisse enfin disposer d’un État à la souveraineté et à la continuité territoriale assurées, dans les frontières d’avant l’occupation de 1967, aux côtés de l’État d’Israël. Les droits nationaux des deux peuples, palestinien et israélien, se trouvant alors garantis, une nouvelle ère de coopération pourra s’ouvrir à terme, à rebours des entreprises sans issue d’annexion et d’édification d’un véritable Mur de la honte éventrant la Cisjordanie, d’ouverture incessante de nouvelles colonies qui n’ont d’autre visée que de priver les Palestiniens d’une grande partie de leur terre, rendant définitivement inatteignable leur autodétermination.
L’apartheid sud-africain a dû, un beau jour, rendre les armes. Ben Ali et Moubarak se sont vus contraints de plier bagages, les jours de leurs semblables semblant pour le moins comptés. M. Grumberg et ses compères extrémistes perdront tôt ou tard la partie, car l’expérience humaine prouve que l’on ne peut indéfiniment faire obstacle à l’amitié entre les peuples. Je ne me suis jamais voulu un « pro-Palestiniens » exclusif, me revendiquant tel par hostilité à la nation israélienne. Je suis, et je resterai, un militant d’une solution de partage respectueuse des droits fondamentaux de chacun des intéressés. Et ce sont, à l’inverse, les pousse-au-crime, les jusqu’au-boutistes guerriers, les fous d’une loi divine dont ils se croient autorisés à exiger le respect par l’humanité entière qui interdisent au peuple israélien de trouver la paix à laquelle il aspire.
La feuille de route est toute tracée : ignorer les imprécateurs sans jamais tolérer l’infamie, abattre tous les murs de haine que d’aucuns s’efforcent de bâtir pour rendre immuable l’ordre injuste de ce monde, se placer aux côtés des forces démocratiques de Palestine et d’Israël. Avec pour prochain objectif de faire monter la pression en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien par l’ONU…

Pnina Feiler, du kibboutz à la flottille

publié le mardi 28 juin 2011
Elise Barthet

 
C’est la doyenne de l’expédition, mais, à 88 ans, Pnina Feiler fait certainement partie des plus enthousiastes. Ce petit bout de femme, la "Maman de Dror" comme l’appellent les autres militants, est arrivée d’Israël il y a quelques jours.
Assise sur un scooter devant l’immeuble du centre d’Athènes où se tenait la conférence de presse, elle m’assure que "contrairement à l’année dernière où elle allait trop mal", cette fois elle est suffisamment en forme pour supporter les aléas du voyage en mer.
"Et puis j’en ai vu d’autres", sourit la vieille dame. Née à Lodz, en Pologne, Pnina a migré en Palestine en 1938, à l’époque du mandat anglais. Dix ans plus tard, infirmière pendant la guerre d’indépendance israélienne, elle soignait les jeunes soldats blessés transportés à l’hôpital de Tel-Aviv. Toute sa vie, elle a pansé, apaisé, réparé. Un engagement "contre la souffrance" qui l’a poussé en 2002 à rejoindre l’organisation israélienne Physicians for Human Rights, une ONG qui réunit des médecins juifs et arabes.
"Vous savez, j’habite à Yad Hana, un ancien kibboutz, juste à côté de la ville de Toulkarem en Cisjordanie, explique-t-elle. Jesais ce qui se passe côté palestinien, j’ai appris un peu l’arabe. Je ne peux pas rester sans rien faire". Activiste de longue date, elle a même tâté de la prison en Israël. "Je suis restée trois jours enfermée, dans les années 1960, après une petite manifestation pour la libération des prisonniers palestiniens en Israël." Pas vraiment un bon souvenir...
Ce qui l’inquiète aujourd’hui, c’est qu’on "la batte" si le navire sur lequel elle doit embarquer est arraisonné par l’armée. En 2010, son fils, le compositeur et musicien suédois né en Israël Dror Feiler, avait fait les frais de son engagement dans la première flottille. Pour beaucoup d’Israéliens, il était le "traitre", l’homme à punir. "J’espère que cette fois le gouvernement se fera pousser un cerveau et qu’ils nous laisseront passer, conclut Pnina. Si nous échouons, ce sera dommage pour le peuple palestinien, mais c’est l’image d’Israël dans le monde qui en pâtira le plus".
Elise Barthet
NB : Un documentaire a été consacré à "l’infirmière communiste" en 2010. Les références sont ici

Pourquoi Israël s’oppose aussi fortement à la flottille vers Gaza

publié le mercredi 29 juin 2011
Nouvelobs

 
Le gouvernement israélien et une majorité de l’opinion publique israélienne s’opposent fermement au départ d’une flottille à destination de la Bande de Gaza. Ces bateaux, dont deux transportent des vivres et du matériel dont une partie est proscrite par Israël, doivent partir cette semaine de Grèce.
Pourquoi Israël s’oppose aussi fortement à la flottille vers Gaza
Au moins quatre raisons à cela. Interview du politologue Denis Charbit par Céline Lussato.
Le gouvernement israélien et une majorité de l’opinion publique israélienne s’opposent fermement au départ d’une flottille à destination de la Bande de Gaza. Ces bateaux, dont deux transportent des vivres et du matériel dont une partie est proscrite par Israël, doivent partir cette semaine de Grèce.
Au delà d’une simple protestation, les réactions israéliennes sont particulièrement fortes. Plusieurs raisons à cela :
La politique intérieure
"L’attitude du gouvernement israélien s’explique par le sentiment qu’il mène ici une bataille idéologique et politique à des fins intérieures", affirme le politologue israélien Denis Charbit. "C’est l’opinion publique israélienne qui est visée ici, bien plus que l’opinion internationale qu’on estime perdue d’avance", indique cet enseignant à l’Open University de Tel Aviv.
"Il s’agit là de montrer une détermination : comme on pensait avoir raison en 2010, on a toujours raison en 2011. C’est une façon d’avertir, aussi : si on n’oppose pas une détermination sévère à l’avance, cela pourrait se reproduire."
La situation de guerre avec le Hamas
Le blocus de la Bande de Gaza a été constitué en 2006 après la victoire du Hamas aux élections législatives.
"Le gouvernement israélien s’appuie sur une mesure tout à fait légale. Le droit international inscrit le blocus parmi les différents moyens, dans une situation de conflit, par lequel, deux entités mènent leur lutte. Le blocus n’est donc ni illégal, ni illégitime. Il y a une situation de guerre depuis que la Bande de Gaza est passée aux mains du Hamas et que celui-ci détient Gilad Shalit sans permettre à la Croix-Rouge d’assurer son droit de visite et d’assurer une correspondance avec ses proches", avance Denis Charbit.
"Autre argument israélien : le blocus a été allégé. Alors que jusqu’à l’année dernière tout était interdit et une petite liste de produits étaient autorisés, aujourd’hui c’est l’inverse, tout est autorisé et il y a une liste de produits interdits. Ce qui a fait évoluer les choses. Il n’y a pas, aujourd’hui, de crise humanitaire dans la Bande de Gaza, même si évidemment la situation économique est difficile. Après tout, dans une situation pareille, il ne tient qu’à l’autre partie d’accéder à une part au moins des revendications pour voir le blocus encore allégé. Ce n’est pas un blocus total jusqu’à la fin de temps…" précise le politologue.
La situation politique palestinienne
Alors que le Fatah et le Hamas ont conclu un accord de réconciliation, sans qu’un nouveau gouvernement n’ait à ce jour été encore constitué, la question de la politique intérieure palestinienne semble jouer également un rôle.
"Ce n’est pas là qu’une affaire morale et humanitaire. C’est aussi une affaire politique", affirme Denis Charbit". "Et faire aujourd’hui des concessions au Hamas ce serait aussi rendre plus difficile la situation du Fatah. Il y a aussi ce jeu politique intérieur palestinien. Ce n’est pas la raison pour laquelle le blocus est maintenu mais c’est une dimension qui existe".
La question de la communication Pour les Israéliens, l’organisation de la flottille est une opération de communication et non d’aide humanitaire. Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman s’est d’ailleurs félicité du fait que "beaucoup de nos interlocuteurs ont été convaincus qu’il est possible d’apporter de l’aide à Gaza via les ports d’Ashdod (Israël) et d’El-Arish (Egypte) ou par l’ONU", plutôt que par une aide directe à Gaza.
"Cette opération est pour les Israéliens de la politique-spectacle et n’est donc pas acceptable", argumente Denis Charbit.
"De fait, au niveau local, il y a une communication tacite avec le Hamas depuis l’opération Plomb durci. Israël peut toujours dire que le Hamas refuse de reconnaître Israël, que ce n’est pas un interlocuteur, le Hamas gouverne à Gaza", rappelle le politologue. "Or, l’intérêt d’Israël est que les choses aillent mieux sur le terrain, même s’ils ne peuvent pas le dire clairement –la politique ne suppose pas toujours de dire les choses à haute voix".
"En revanche, dès que ça devient des opérations de communication spectaculaire, Israël ne peut l’accepter. Et ce n’est pas une question de gouvernement, même si sur la question des journalistes un autre gouvernement plus centriste ou de centre-gauche aurait sans doute été plus pragmatique en ne faisant pas de tout correspondant de presse un complice du Hamas et ennemi d’Israël".
Interview de Denis Charbit, politologue à l’Open University de Tel Aviv, par Céline Lussato
(le lundi 27 juin 2011)

Que doit faire la France face au blocus israélien de la bande de Gaza ?

publié le mercredi 29 juin 2011
Le Monde

 
A la fin du mois, une série de navires, dont un bâtiment français, va appareiller en vue de se rendre dans la bande de Gaza pour y délivrer des biens à caractère humanitaire. Plusieurs citoyens français seront à bord des navires.
On se souvient que le 31 mai 2010 l’assaut par l’armée israélienne du Mavi Marmara avait coûté la vie à neufs ressortissants turcs et fait des dizaines de blessés. La question de la position de la France vis-à-vis du blocus israélien de la bande de Gaza et de cette nouvelle initiative humanitaire mérite donc d’être posée.
Depuis la prise de contrôle de ce territoire par le Hamas en juin 2007, Israël a mis en place un blocus terrestre, naval et aérien autour de la bande de Gaza, qui se manifeste par de très sévères restrictions sur l’accès des biens et des personnes. Ce blocus n’a pas été autorisé par le Conseil de sécurité de l’ONU. Il résulte d’une décision unilatérale d’Israël, qui se considère en guerre avec le Hamas et voit dans le territoire de la bande de Gaza une "entité hostile". Subissant régulièrement des tirs de roquettes et de mortiers, Israël estime ce blocus indispensable pour assurer sa propre sécurité et éviter le réarmement du Hamas.
Le blocus actuel n’apparaît pas illégal en soi. En effet, en cas de conflit armé, le droit international coutumier permet le recours au blocus contre une puissance ennemie. Le manuel de San Remo du 12 juin 1994 sur le droit international applicable aux conflits armés sur mer autorise notamment le blocus naval (section II points 93 et s.). Il est permis de recourir à la force pour mettre en œuvre ce blocus lorsqu’un navire, même d’un Etat tiers, tente de le franchir. S’appuyant sur cette disposition, la marine israélienne interdit, au besoin en faisant usage de la force létale, l’entrée et le passage de tout navire étranger dans les eaux territoriales de Gaza et dans une zone élargie jusqu’ à 40 milles.
Toutefois, la maîtrise (et la fermeture) complète des frontières terrestres, aériennes et maritimes revient à faire de la bande de Gaza, en dépit de son évacuation par l’armée israélienne en septembre 2005, un territoire sous contrôle effectif israélien. Par conséquent, la bande de Gaza est juridiquement considéré comme un territoire occupé.
Dans ces conditions, en application des articles 55 et suivants de la IVe Convention de Genève du 12 août 1949, Israël a le devoir, en sa qualité de puissance occupante, d’assurer une vie la plus normale possible aux 1,6 millions de civils qui vivent sur ce territoire fermé de 360 km2. La Convention lui impose très précisément d’assurer l’approvisionnement en vivres, médicaments, vêtements, matériel de couchage, logement et autres biens essentiels à la survie de la population civile et de permettre aux organisations humanitaires d’y conduire leurs activités.
Pourtant, en pratique, comme le soulignent aussi bien les Nations unies que le Comité international de la Croix-Rouge, les conséquences alimentaires, médicales, sociales et économiques d’un tel blocus affectent très durement la population palestinienne. Ainsi, 61 % des habitants de la bande de Gaza sont "en situation d’insécurité alimentaire" ; les structures médicales demeurent dans un état de délabrement et de dysfonctionnement avancé ; toute la vie scolaire, universitaire, professionnelle des habitants est durablement entravée ; les pénuries en fuel, électricité, ciment et matières premières rendent quasi-impossible le développement des activités économiques et commerciales. La levée très partielle du blocus terrestre pour certains biens à usage civil décidée en juin 2010 n’a pas eu d’effet substantiel et les restrictions continuelles à l’unique point de passage terrestre d’Erez n’ont guère changé.
Or, le manuel de San Remo prohibe le blocus naval lorsque son établissement inflige un dommage à la population civile qui s’avère excessif par rapport aux avantages militaires directs qui peuvent en être obtenus (section II, point 102). Ce blocus revient, en outre, à imposer une punition collective à la population civile de Gaza, alors que le droit international humanitaire prohibe ce type de punition (art. 50 du Règlement de La Haye de 1907, art. 33 de la IVe Convention de Genève). Enfin, s’agissant d’un territoire occupé où les conventions internationales des droits de l’homme s’appliquent depuis qu’Israël les a ratifiées en 1991, le blocus porte atteinte à la dignité humaine des habitants, en particulier à leur droit à la nourriture et à l’eau, à la santé, au logement, au travail et à l’éducation, sans oublier qu’il dénie leur liberté de mouvement et leur droit de quitter et de rentrer dans leur propre pays.
Dans sa forme actuelle, ce blocus de la bande de Gaza est donc illégal au regard du droit international. Tirant la conséquence de cette illégalité, le secrétaire général des Nations unies, tout comme le Comité international de la Croix-Rouge, a demandé sa "levée immédiate" et le respect de la résolution 1860 du Conseil de sécurité de l’ONU du 8 janvier 2009 qui "appelle à la fourniture et à la distribution sans entrave dans tout Gaza de l’aide humanitaire, y compris les vivres, le carburant et les traitements médicaux".
La France, qui dispose de leviers pour influencer l’Etat d’Israël, est tenue de mettre en œuvre ces moyens d’influence pour l’inciter à se conformer au droit international. Rappelons qu’en vertu de l’article 1er de la IVe Convention de Genève, chaque Etat partie à la Convention, qu’il soit partie ou non à un conflit armé, a l’obligation de "faire respecter" par les autres Etats son contenu. On ne peut pas dire que Paris ait pour l’instant rempli ses obligations en la matière, l’absence de toute réelle pression contre l’Etat d’Israël faisant écho à la prudence verbale excessive de la diplomatie française.
Puisque le blocus est illégal dans sa forme actuelle, l’usage de la force pour le faire respecter est également illégal. Défaillantes dans leurs obligations internationales vis-à-vis de la population civile gazaouie, les autorités israéliennes n’ont a fortiori pas le droit d’empêcher par la force les navires de livrer leur cargaison humanitaire dans la bande de Gaza. Il appartient à la France et à l’Union européenne de le rappeler très clairement et de prendre toutes les mesures concrètes, notamment politiques, diplomatique et militaires, pour que cette opération humanitaire puisse aller à son terme. De même, il appartient à Paris et à Bruxelles de rappeler que toute atteinte à l’intégrité des personnes et des biens qui participent et contribuent à cette opération serait considérée comme une violation du droit international, qui donnerait lieu, d’une part, à des sanctions contre l’Etat d’Israël, et d’autre part à la saisine des juridictions internationales.
Ghislain Poissonnier est notamment l’auteur d’un ouvrage sur le conflit israélo-palestinien Les chemins d’Hébron (L’Harmattan, 2010).
Alima Boumediene-Thiery, sénatrice Europe Ecologie-Les Verts, et Ghislain Poissonnier, magistrat

Comment les militants se préparent à l’arraisonnement

publié le jeudi 30 juin 2011
Elise Barthet

 
L’assaut lancé en 2010 par les commandos israéliens contre la première flottille s’était soldé par la mort de neuf passagers turcs. Pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise, les organisateurs du convoi ont mis en place cette année une "formation à l’arraisonnement". C’est Stellan Vinthagen, un grand Suédois de 47 ans aux joues piquées d’une épaisse barbe noire, qui s’est chargé d’initier les militants français rassemblés au premier étage de l’hôtel Iniohos.
Professeur de sociologie à l’université de Göteborg, ce spécialiste reconnu de la résistance non-violente est également un militant aguerri. Arrêté plus d’une trentaine de fois, il a été incarcéré plusieurs mois en Allemagne pour détérioration de lanceurs de missiles nucléaires Pershing II. De quoi acquérir une certaine expérience des techniques de répression musclées. Sa méthode pour apprendre à y faire face consiste en une série d’exercices pratiques suivis de longues séances de discussions.
Pour commencer, le formateur demande aux "flottileurs" en herbe de former des petits groupes de trois ou quatre personnes. "Ces équipes fonctionneront comme autant de "cellules d’affinités" une fois que vous aurez embarqué", explique-t-il. Leur but : souder entre eux les passagers afin qu’ils soient capables, le moment venu, de veiller les uns sur les autres. "Pour se rassurer, ajoute avec malice le professeur, les militants suédois, ont pris l’habitude de se masser la nuque". Une technique, paraît-il, efficace et que les Français auraient tort de ne pas adopter.
Alignés ensuite les uns en face des autres, les militants doivent s’entraîner à dire "oui" ou "non" en alternant calme et fermeté. "Vous avez affaire à de jeunes militaires gavés de propagande et sur-entraînés, explique Stellan Vinthagen. Ils sont persuadés que vous êtes des antisémites convaincus, décidés à en finir avec l’Etat d’Israël. Maîtrisez vos gestes. Le simple fait de mettre la main dans une poches peut leur sembler suspect".
Le scénario suivant se révèle un peu plus éprouvant. "Imaginez, dit Stellan Vinthagen, que les soldats israéliens ont pris d’assaut votre bateau. Ils ne contrôlent pas encore complètement la situation et deux militants qui ont essayé de s’interposer pacifiquement sont pris à part et battus. Vous les entendez hurler. Certains d’entre vous sont bouleversés, prêts à en venir aux mains. Les autres doivent les calmer." A la ligne des sages de contenir les forte-têtes :
En quelques secondes, le ton monte au point que l’exercice vire littéralement au pugilat. Particulièrement convaincante dans le rôle de la passagère en colère, la porte-parole de l’Union syndicale Solidaires, Annick Coupé, se débat comme une diablesse. "On ne peut pas les laisser faire ça, on est des lâches ", crie-t-elle à la figure de la députée européenne, Nicole Kil-Nielsen, qui essaie désespérément de la raisonner.
Satisfait, Stellan Vinthagen, met fin aux hostilités. "Quelles conclusions tirez-vous de ce corps-à-corps ?", demande-t-il. Un peu perturbés, les militants hésitent. Ils ont essayé d’immobiliser leurs équipiers, de les regarder dans les yeux, d’en appeler à leur responsabilité... "Mais allez neutraliser un bonhomme plus grand et plus lourd que vous", sourit une militante. "Je crois que les plus énervés doivent surtout comprendre qu’ils mettent vraiment nos vie en danger".
Plus théâtral encore, le dernier tableau de la formation met aux prises des militants déguisés en soldats israéliens et de simples passagers. Le visage masqué par des keffiehs faute de cagoules appropriées, les assaillants sont censés débarquer sur le pont avec des tubes en plastique dans les mains en guise d’arme de poing. Ce sont Jean-Paul-Lecoq, Stellan Vinthagen et Annick Coupé (encore) qui s’y collent. Cette fois, on nous interdit de les photographier de crainte que les images ne soient détournées. C’est vrai qu’ils ressemblent d’avantage à des fédayins, qu’à des recrue de Tsahal... Plaqués au sol, les passagers n’opposent aucune résistance.
La réunion s’achève par une discussion à bâtons rompus sur les meilleures techniques de protection contre les gaz lacrymogènes. Oignon, citron, sérum physiologique ou Maalox dilué… Toutes les recettes sont bonnes à prendre. "A Tunis par exemple, pendant la révolution, les gens se mettaient du Coca-Cola sur le visage, explique l’une des représentantes du syndicat des travailleurs tunisiens. Ça marchait bien et ça peut nous être utile parce que les policiers utilisaient des gaz israéliens".

Interview de Julien Bayou, membre de la délégation française

publié le jeudi 30 juin 2011
LCI 

La liste des passagers sur le Louise Michel et le Dignité Al Karama

publié le jeudi 30 juin 2011

47 passagers au total.
La liste des passagers sur le Louise Michel et le Dignité Al Karama
NomOrganisation
Alain BoscCimade
Alain ConnanCommandant
Alima Boumedienne (Sénatrice)Europe Ecologie-Les Verts
Aman Ben SaïdMédecin
Annick CoupéUnion syndicale Solidaires
Antoine ChauvelCoordination Interuniversitaire pour la Palestine
Catherine GuilyardiRFI
Catherine LecoqCollectif 13
Chafik FilaliAlliance for Freedom and Dignity
Claude Léostic Association France Palestine Solidarité (AFPS)
Délégation étrangère : 1 place pour la coalition internationale
Délégation étrangère : 1 place pour la coalition internationale
Elise BarthetLe Monde
Eugène RiguidelMarin
Fairouz Ferjani Union Générale Tunisienne du Travail
Franck PairaudFrance 3
Georges Gumpel Union Juive Française pour la Paix/ Fédération des Juifs Européens pour une Paix Juste
Henri Stoll (Maire) Collectif 68
Hilaire Folacci Marin
Ismahane ChouderParticipation et spiritualité musulmanes
Représentant italien Fédération des Juifs Européens pour une Paix Juste
Jacqueline Lecorre Médecin
Jean-François Courbe Confédération Générale du Travail
Jean-Paul Lecoq (Député)Parti Communiste Français
Jean-Philippe Ksiazek AFP
Jo le Guen Marin
Julien Bayou Sortir du colonialisme
Julien RivoireNouveau Parti Anticapitaliste
Laurence Pache Parti de Gauche
Laurent Marin
Luc Lagun BoucherFrance 3
Marie-Jo Parbot Dessinatrice BD
Mathieu Jeuland Documentariste
Medhi Amadir Union Nationale des Étudiants de France
Nabil EnnasriCollectif des Musulmans de France
Nawfel SeddikFédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives
Nicole Kiil Nielsen (Députée européenne)Europe Ecologie-Les Verts
Olivier Besancenot Nouveau Parti Anticapitaliste
Oussama MouftahCollectif Nord
Pierre LassusFrance 3
Quentin GirardLibération
Raymond FabrèguesCoalition contre Agrexco et Confédération Paysanne
Sabrina KassaRegards / Mediapart
Thomas Sommer Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien
Tony OrengoMouvement de la Paix / Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples
Vincent De LignacCommandant
Yamin Makri  Collectif 69

Les obstacles s’accumulent sur le départ de la Flottille de la Liberté II

publié le jeudi 30 juin 2011
Communiqué de la délégation française à Athènes

 
Après le sabotage du bateau gréco-suédois, compte tenu des tracasseries administratives concernant 3 autres navires et de l’avarie d’origine inconnue sur le bateau irlandais, nous ne pouvons envisager le départ de la Flottille avant la fin de cette semaine.
Dans la situation politique explosive que connait la Grèce aujourd’hui, il est difficile d’imaginer que le gouvernement puisse résister aux diverses pressions visant à nous empêcher de partir.
Malgré ces difficultés, les participants à la Flottille restent totalement déterminés à mener à son terme son projet de briser le blocus de Gaza et à le faire ensemble.
La délégation française, composée de 30 hommes, dont 5 pour les équipages, et de 16 femmes, ne reste pas inactive.
Elle appelle également toutes celles et tous ceux qui en France sont mobilisés derrière la Flottille à poursuivre leurs initiatives et à interpeller les parlementaires afin qu’ils obligent le gouvernement à reconsidérer sa position de désapprobation de notre initiative citoyenne et qu’il assure la protection de ses ressortissants lorsqu’enfin nous serons en mer en direction de Gaza.

Bateaux pour Gaza : Israël poursuit ses menaces

publié le jeudi 30 juin 2011
Un bateau français pour Gaza

 
Israël accuse sans preuve et continue ses intimidations. Le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Liebermann, a accusé certains bateaux de la Flottille de transporter des « éléments radicaux » et des « produits dangereux ». La campagne « Un bateau français pour Gaza » reste déterminée. La Flottille partira.
Le sabotage d’un bateau grec en début de semaine et les différentes pressions sur d’autres bateaux montrent la logique choisie par Israël : ce sera celle de la force. C’est pourquoi une protection des autorités françaises, autre que seulement diplomatique, est nécessaire. Nous en renouvelons la demande.
Nous le répétons, nous ne cherchons pas la confrontation. Notre action est non violente et se base sur le droit. Au contraire d’Israël.
L’ensemble des passagers de la Flottille et des deux bateaux français ont signé une promesse solennelle de ne pas recourir à la violence. Aucun « produit dangereux » ne sera transporté à bord. Les seuls produits à bord seront ceux nécessaires pour la traversée vers Gaza.
A bord des deux cargos, la cargaison est composée de médicaments et de ciment. A plusieurs reprises la coalition internationale a demandé à plusieurs organisations internationales que soit inspectée cette marchandise, cette proposition formelle est toujours d’actualité.
Tous les bateaux de la Flottille sont maintenant surveillés de près et sous protection des passagers. Sur le « Louise Michel », des relais sont organisés jour et nuit. Le « Dignité-Al Karama » (parti de Corse samedi dernier) est en cours de route et ne devrait pas tarder à arriver en Grèce.   Notre détermination ne change pas. Tous les obstacles seront surmontés et nous partirons pour Gaza.
Paris, le 29 juin 2011

État palestinien à l'ONU: les Palestiniens rejettent les menaces américaines

30/06/2011
L'Autorité palestinienne a rejeté jeudi la résolution du Sénat américain menaçant les Palestiniens de mettre fin à certaines aides américaines s'ils continuent à rechercher une reconnaissance de l'Etat palestinien à l'ONU en dehors de toute discussion avec Israël.
"Nous rejetons cette résolution qui reflète aveuglément la position israélienne", a déclaré à l'AFP Nimr Hammad, un haut conseiller du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
"Le peuple palestinien ne cèdera jamais à de telles pressions et à de telles tentatives", a-t-il souligné.
Le texte adopté à l'unanimité par le Sénat américain exprime une "opposition forte" à tout effort des Palestiniens auprès des Nations unies visant à obtenir en septembre une reconnaissance de leur Etat devant l'organisation internationale.
Il avertit que les législateurs américains "réfléchiront à restreindre l'aide à l'Autorité palestinienne si elle persiste dans ses efforts de contourner des négociations directes (avec Israël) en s'adressant aux Nations Unies ou à d'autres instances internationales".
La Chambre des représentants pourrait voter le même type de résolution.
Les Palestiniens sont déterminés à réclamer le statut de membre à part entière pour leur Etat à l'ONU en septembre.
Les Etats-Unis et plusieurs pays européens, comme l'Allemagne et l'Italie, alliées d'Israël, sont opposés à une telle démarche. D'autres, comme la France et l'Espagne, gardent cette option ouverte, ayant laissé entendre qu'ils pourraient éventuellement reconnaître un Etat palestinien. 

Un bateau irlandais de "la flottille vers Gaza" saboté en Turquie

30/06/2011
Un bateau irlandais de "la flottille vers Gaza" a été saboté dans le port turc de Gocek, a affirmé jeudi à Dublin le comité irlandais parrainant le navire, en considérant Israël comme "le principal suspect" dans cette affaire.
Le Saoirse (freedom) a été "victime d'un sabotage (...) dans le port turc de Gocek, où il mouillait depuis quelques semaines", a déclaré le comité organisateur dans un communiqué, ajoutant qu'"Israël doit être considéré comme le principal suspect dans cet acte de sabotage professionnel".
"Israël est le seul susceptible d'avoir conduit cette opération et le gouvernement irlandais et les autorités d'Irlande du Nord doivent insister pour que les auteurs de cet acte de terrorisme soient traduits devant la justice", a indiqué Fintan Lane, chef du comité d'organisation.
Le Saoirse transporte des militants d'Irlande et d'Irlande du Nord.
L'arbre de transmission a été endommagé, selon les organisateurs, compromettant l'équilibre du navire qui aurait pu prendre de la gîte et sombrer. Le sabotage est selon eux très similaire à celui qui a endommagé le Juliano, un autre navire de la flottille, en Grèce.
Le Juliano transporte des militants suédois, norvégiens et grecs.
"Si nous n'avions pas vu les dégâts, le bateau (Saoirse) aurait pu partir en mer avec un arbre de transmission endommagé et le bateau aurait pu couler", entraînant "des morts et blessés", a souligné M. Lane.
Des militants pro-palestiniens de 22 pays avaient prévu de se retrouver "jeudi ou vendredi" au large de la Crète (sud de la Grèce) pour partir livrer de l'aide humanitaire à Gaza à bord d'une flottille d'une dizaine de bateaux, selon les organisateurs lundi à Athènes. 

Découverte de deux nouveaux gisements gaziers au large d'Israël

30/06/2011
Une société israélienne a annoncé jeudi la découverte de deux nouveaux gisements de gaz naturel offshore en Méditerranée.
Selon la compagnie Hacharat Energia, "il y a plus de 50% de chances" pour que les réserves de ces deux gisements, baptisés Sarah et Mira, situés à 70 kilomètres au large de la ville de Hadera, au nord de Tel-Aviv, s'élèvent à 184 milliards de m3.
De telles réserves s'ajouteraient à celles des importants gisements Tamar et Léviatan, découverts à 130 km du port de Haïfa (nord d'Israël).
Les réserves de Tamar sont estimées à 238 milliards de m3 de gaz naturel et celles de Léviatan "pourraient atteindre le double et assurer la consommation d'Israël pour 25 ans", selon le ministère des Infrastructures nationales.
Ces richesses se trouvent cependant dans des zones maritimes contestées, ce qui n'est pas le cas pour les deux nouveaux gisements Sarah et Mira.
L'exploitation de ces nouveaux gisements devrait réduire fortement la dépendance d'Israël en gaz naturel égyptien. L'Egypte fournit 43% du gaz naturel consommé en Israël.
Les livraisons égyptiennes de gaz à Israël ont repris le 10 juin un mois et demi après leur interruption provoquée par un attentat à la bombe contre le gazoduc.