jeudi 30 octobre 2014

Le 29 octobre 1958 : Kafr Qassem, un massacre sans prescription

« Nous ne pardonnerons pas, nous n’oublierons pas, et nous n’excuserons pas, car le sang des Martyrs coule dans nos veines », ainsi est la parole répétée par les Palestiniens de 48 qui ont commémoré mercredi le 58e anniversaire du massacre de Kafr Qassem, en assurant que, même si le temps a passé depuis, cette boucherie restera dans les consciences.
Après une longue journée de manifestations et de discours condamnant le massacre, avec des drapeaux noirs restés sur les toits des bâtiments, le mémorial, une grève de tous les secteurs vitaux, Kafr Qassem est retournée à la vie active en sourire, enrageant les autorités d’occupation avec leur détermination à vivre sans oublier ce massacre horrible.
Le maire de la ville, Adel Badir, a déclaré : « La vie doit continuer, mais les habitants de Kafr Qassem se souviennent de leur massacre et de leurs victimes incluant des femmes et des femmes, alors ils ne pardonneront pas »
Sous les larmes et la colère,  l’étudiante Mona Mansour dit : « Nous resterons fidèles à nos martyrs, et la grande marche qui a eu lieu hier (mardi) est la véritable expression de l’unité de l’ensemble des Palestiniens de 48 contre l’occupation, et montre que l’on n’oublie pas cet affreux massacre, nous continuerons à poursuivre les criminels jusqu’à ce qu’ils soient punis, car ce massacre est un crime qui n’a pas de prescription » 
Les Palestiniens de 48 rejettent les paroles de la Première ministre israélienne de l’époque, Golda Meir, qui a déclaré au sujet de ces meurtres sauvages par les soldats de l’occupation  : « Les plus âgés meurent, et les jeunes oublient ». Ahmad Aghbarieh de Kafr Qassem a commenté : « Nous n’oublierons pas nos martyrs, les grèves et les marches annuelles en commémoration du massacre en témoignent, et hier, une marche commémorative s’est déroulée dans un climat de colère en se terminant par la visite du mémorial des martyrs, et des couronnes de fleurs posées en récitant la sourate Fatiha sur leurs âmes pures ».
Mercredi était le jour du 58e anniversaire du massacre de Kafr Qassem qui a eu lieu dans la ville du même nom le 29 octobre 1956, alors située sur la ligne verte entre Israël et la Jordanie. Les gardes-frontières israéliens ont perpétré le meurtre de 48 civils arabes dont des femmes et 23 enfants âgés de 8 à 17 ans. D’autres sources indiquent que les victimes étaient de 49 si l’on ajoute le fœtus d’une des femmes tuées.
Selon l’Encyclopédie palestinienne, les dirigeants de l’armée d’occupation présents sur la frontière israélo-jordanienne avaient annoncé un couvre-feu dans les villages arabes en Israël près des frontières : Kafr Qassem, Kafr Bira, Jaljuliya, Tayba, Qalnaswa, Bir Sikka et Ibthan. L’interdiction de sortir fut imposée de 17 heures à 6 heures du matin, et tout contrevenant n’était pas arrêté mais exécuté.
Aussi, à 17 heures, le massacre a commencé aux abords du village où était présente l’unité du caporal Shalom Ofer. 43 Palestiniens furent assassinés à l’est, et 3 autres au nord. A l’intérieur du village, deux civils furent tués, et dans les autres localités, un jeune garçon de 11 ans fut assassiné. A Kafr Qassem, les martyrs incluaient 10 enfants et 9 femmes.
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