jeudi 30 octobre 2014

Cette décision de la Suède de reconnaître la Palestine, jeudi 30 octobre, ne peut que réjouir Esther Benbassa. Une semaine plus tôt, jour pour jour, la sénatrice écologiste du Val-de-Marne a déposé avec d'autres élus du groupe écologiste une proposition de résolution pour la reconnaissance de l'Etat palestinien. Un texte concis prévoyant que « le Sénat exprime le souhait que laFrance reconnaisse sans délai l'Etat palestinien souverain et démocratique sur la base des lignes de 1967, avec Jérusalem comme capitale des deux Etats ».

Le texte se heurte à de « très nombreux obstacles » et de « très fortes pressions », notamment de la part de l'ambassade d'Israël« Nous avons reçu un courrier nous expliquant que notre résolution était infondée et qu'il fallaitlaisser les pays négocier. Ils ont également demandé un rendez-vous au président du Sénat, Gérard Larcher », témoigne-t-elle, regrettant cet« interventionnisme ». Quant aux autres types de pression, « je préfère ne pas en parler... », ajoute-t-elle.
« UN VÉRITABLE TABOU EN EUROPE »
« Une résolution n'est pas une négociation. Nous ne sommes pas des diplomates mais nous sommes là pour éveiller les consciences », explique cette universitaire qui « croit aux symboles ».
Pour l'instant, le gouvernement ne s'est pas penché sur son texte mais un rendez-vous avec le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, est prévu : « Je prends mon bâton de pèlerin et je vais commencer à taper à toutes les portes. »
De leur côté, les députés du Front de gauche ont demandé lundi l'organisation d'un vote à l'Assemblée sur la reconnaissance de la Palestine, proposant au président, Claude Bartolone, de remettre à l'agenda une proposition de résolution qu'ils avaient déposée en septembre 2012. « Très bien », a réagi MmeBenbassa : « Il faut parler de cette question, sur laquelle il y a un véritable tabou en Europe. » La proposition de résolution écologiste pourrait être examinée début 2015, dans le cadre d'une journée réservée aux textes du groupe écologiste.
A moins que les choses n'évoluent d'ici là. Lucide, Esther Benbassa fait preuve de patience : « Ce ne sera pas fait demain, mais on avance. »