vendredi 17 octobre 2014

Une mosquée incendiée à Aqraba dans ce qui semble être une attaque "prix à payer"

Aux premières heures de mardi matin [14 octobre], un groupe de colons sionistes venant des colonies illégales proches d'Aqraba, près de Naplouse, ont mis le feu à la mosquée, à la sortie du village. L'enquête montre jusqu'à présent que le bâtiment a été incendié vers 2h du matin, par un cocktail Molotov jeté dans la salle de prière des femmes par une fenêtre du rez-de-chaussée. Quelques heures plus tard, les villageois qui habitent près de la mosquée ont vu les flammes et ont réussi à éteindre le feu. L'incendie a provoqué des dégâts importants à l'intérieur de la mosquée.
La police est arrivée vers 6h30 et a entrepris le recueil des preuves. Le policier a cependant expliqué aux activistes d'ISM que la responsabilité principale de l'enquête reposerait sur l'autorité israélienne.
Gloria Nafiz Abu Saqer, chargée des relations publiques à la mairie d'Aqraba, explique la difficulté de la situation : "Le village d'Aqraba est encerclé par pas moins de 7 colonies illégales ; les Palestiniens vivent sous menace constante du harcèlement et sont confrontés tous les jours à la violence des colons."
Selon Ayman Banifadl, maire d'Aqraba, les auteurs pourraient être du même groupe de colons qui a commis plusieurs crimes haineux auparavant dans la région. Il fait cette déduction d'après les graffiti écrits en hébreu sur le murs de la mosquée incendiée, avec la même signature que la dernière fois, quand des colons ont incendié un bâtiment à proximité du village. Le message fait référence à ce qu'on appelle "campagne prix à payer" qui est basée sur l'idée que les Palestiniens doivent payer pour des actions que les colons considèrent comme prises contre les colonies illégales.
Banifadl a déclaré : "Les graffiti disent 'prix à payer' mais nous ne savons pas de quel prix il s'agit. Nous sommes sous occupation et nous payons d'ores et déjà tous les jours un prix pour quelque chose, sans savoir pourquoi."
Mot à mot, le graffiti dit : Prix à payer / Tappuah / Kahane.
Il se réfère peut-être au sioniste extrémiste Meir Kahane (1932-1990) qui vivant dans la colonie illégale de Kfar Tappuah. Kahane et son fils Binyamin Ze'ev Kahane (1966-2000) sont connus pour leur extrémisme de droite très actif et leur parti politique, Kahane Chai (ce qui signifie, Kahane vit). Kahane Chai a été interdit en 1994 et est considéré comme une organisation terroriste par l'Union européenne et les gouvernement des Etats-Unis, du Canada et d'Israël.
Source : Palsolidarity
Traduction : MR pour ISM