mercredi 2 avril 2014

Mahmoud Abbas se rebiffe, enfin

Nul ne peut avaler une quantité illimitée de couleuvres : cela vaut aussi pour Mahmoud Abbas, le chef de l’Autorité Palestinienne, qui a tiré mardi les conséquences des dernières tricheries américano-israéliennes, et mis un terme à la comédie des pseudo-négociations.
Dans la foulée, l’Autorité Palestinienne a annoncé, ce qu’elle s’était jusqu’à présent abstenue de faire sous la pression occidentale, qu’elle entamait les démarches pour que l’Etat de Palestine, comme il en a la possibilité depuis son admission à l’ONU en 2012, fasse également partie de toutes les agences et institutions internationales.
Pour commencer, l’Etat de Palestine va demander à signer la 4ème Convention de Genève, cet élément du droit international qui définit comme crimes de guerre une série d’agissements commis par une puissance occupante dans des territoires occupés, notamment la colonisation.
La démarche palestinienne vise également à l’adhésion au Tribunal Pénal International, qui permettrait d’engager des poursuites contre les criminels de guerre israéliens.
Abbas et la direction de l’OLP se sont résolus à ce geste –on ne dira pas à « montrer les dents », tant celles-ci sont aujourd’hui élimées à force de concessions à la puissance occupante- parce que Netanyahou et les dirigeants israéliens n’ont même pas fait le minimum pour maintenir la fiction de « négociations », exigées par les Etats-Unis (et leurs vassaux type Hollande, Merkel, etc).
Lancé l’été dernier pour une durée prévue de 9 mois, le énième cycle de « négociations » ne s’est traduit par strictement aucune avancée, Israël poursuivant de manière imperturbée ses pratiques criminelles de colonisation, arrestations massives , étranglement des territoires à Gaza comme à Jérusalem et en Cisjordanie.
La seule concession israélienne, dans le cadre de ces « négociations », concernait des prisonniers palestiniens, que Netanyahou s’était engagé à libérer, en petites quantités, et en quatre « lots » séparés.
Mais les Israéliens sont revenus sur leur promesse, et ont finalement refusé de libérer le 4ème contingent de prisonniers, quelques dizaines d’hommes, dont plusieurs sont détenus depuis avant les accords « de paix » d’Oslo il y a vingt ans.
En se comportant ainsi, le gouvernement israélien a délibérément mis un terme à la sinistre comédie, ridiculisant au final plus le ministre Etats-unien John Kerry, dont c’était le hochet, que les dirigeants palestiniens eux-mêmes.
Sans surprise, le gouvernement israélien, qui semble rechercher une déflagration lui servant de prétexte à un nouveau bain de sang à grande échelle, a multiplié ces dernières 48 heures les provocations : nouvel appel d’offres pour des centaines de maisons de colons en Cisjordanie, confiscation de dizaines d’hectares de terres dans la région de Naplouse, arrestation de collégiens de 12 ans à Abou-Dis, entre autres.
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