mercredi 2 avril 2014

Les Palestiniens vont "payer cher" leur décision de se tourner vers l'ONU, avertit Israël

AFP
Les Palestiniens vont "payer cher" leur décision de relancer leurs démarches d'adhésion aux agences de l'ONU et traités internationaux, a averti mercredi un ministre israélien, les menaçant de sanctions économiques, voire d'annexion de territoires occupés.
"S'ils menacent maintenant (de se tourner vers les institutions de l'ONU), ils doivent savoir une chose: ils le paieront cher", a déclaré à la radio publique le ministre du Tourisme Uzi Landau. Ce dernier, un faucon de la coalition gouvernementale, n'a pas exclu la possibilité pour Israël d'annexer des portions de territoire palestinien occupé. "L'une des mesures possibles serait pour Israël d'appliquer sa souveraineté sur des secteurs qui feront clairement partie de l'Etat d'Israël dans le cadre de toute solution future", a menacé M. Landau, un membre du parti ultra-nationaliste Israël Beiteinou.
Le ministre faisait référence aux secteurs de la Cisjordanie occupée où sont implantés des colons juifs, Israël espérant conserver ces zones après un futur accord de paix.
Israël pourrait aussi prendre des mesures de rétorsion économiques en intervenant "pour bloquer leurs aides financières", a-t-il ajouté. 
Le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé mardi que la direction palestinienne avait décidé de demander l'adhésion à 15 agences et traités internationaux. Cette décision intervient peu après l'annonce d'un nouvel appel d'offres par le gouvernement israélien pour 708 logements dans le quartier de colonisation de Gilo, à Jérusalem-Est occupée et annexée.
Un accord conclu sous l'égide du chef de la diplomatie américaine John Kerry a permis la reprise en juillet pour neuf mois des négociations de paix, un délai arrivant à échéance le 29 avril.
En vertu de cet accord, la direction palestinienne avait suspendu jusqu'à la fin des pourparlers toute démarche d'adhésion aux organisations et conventions internationales auxquelles le statut d'Etat observateur obtenu en novembre 2012 à l'ONU lui donne accès.
En contrepartie, Israël s'engageait à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant les accords d'Oslo de 1993, dont les trois premiers groupes ont été relâchés. Mais le dernier contingent n'a pas été libéré comme prévu samedi dernier.
A la suite de l'annonce palestinienne mardi soir, M. Kerry a annulé une visite prévue mercredi à Ramallah pour rencontrer M. Abbas.