lundi 17 octobre 2011

Fouad Ar-Razem voit la lumière du jour après trente ans de détention

[ 16/10/2011 - 23:00 ]
Al-Quds occupée, Gaza – CPI
Après trente ans passés derrière les barreaux de l’occupation israélienne, Fouad Qassem Arafat Ar-Razem, doyen des captifs de la ville d'Al-Quds, verra enfin la lumière du jour, le printemps de la liberté. Les brigades Ezziddine Al-Qassam ont mis le paquet pour mettre son nom sur la liste des détenus palestiniens libérables dans la transaction d’échange de prisonniers, une reconnaissance pour son parcours et ses sacrifices.
Le correspondant du Centre Palestinien d’Information (CPI) a appris qu’auparavant, tous les efforts donnés pour libérer Ar-Razem ont été voués à l’échec. Les forces israéliennes d'occupation le plaçaient parmi les lignes rouges à ne pas dépasser, ayant tué des Sionistes tout d’abord et étant de la ville d'Al-Quds ensuite. Il sera libéré et envoyé vers la bande de Gaza, en attendant de rejoindre sa ville natale, Al-Quds occupée, plus tard.
Sa naissance dans la ville d'Al-Quds
Le captif Ar-Razem est né dans la sainte ville d’Al-Quds, le 9 décembre 1957. Il a fini ses études primaires et secondaires à l’école du village de Salwan, puis au lycée islamique de Dar Al-Aytam. Après son baccalauréat obtenu en 1977, il a étudié à l’institut religieux de la ville d'Al-Quds. Parallèlement à ses études à l’institut, il occupait un poste de fonctionnaire au bureau des legs islamiques. Il était aussi l’imam d’une mosquée de la banlieue de la ville d'Al-Quds.
Un parcours de combattant
Ar-Razem a débuté son combat en participant aux manifestations qui sont parties des sanctuaires de la sainte mosquée d’Al-Aqsa et qui se sont poursuivies deux mois durant, en 1976.
Puis il a appris à fabriquer le cocktail Molotov. Il en a fabriqué plusieurs et en a jeté sur les forces israéliennes d'occupation. Après cette expérience, il a constitué avec des copains une cellule de résistance.
Un membre du groupe, qui portait une ceinture noire en karaté, a commencé à les entraîner.
Mais la première arme que cette nouvelle équipe a pu obtenir était un simple revolver à six coups repris d’un soldat, dans la ville d'Al-Quds. Avec cette arme, il a pu tuer un soldat de l’occupation israélienne.
En 1978, le groupe a tué un autre soldat et un colon en 1979.
L’arrestation
En 1981, un étudiant a vendu la mèche, sous la torture, et les forces israéliennes d'occupation ont attaqué sa maison et l’ont arrêté. A 22 ans, il a subi toutes sortes de tortures. Quatre mois de torture ont été suffisants pour altérer sa santé.
Pis encore, les occupants israéliens ont arrêté ses parents pour faire pression sur lui. Ils les ont enfermés dans une cellule jusqu’à ce que la mère perde connaissance. En vain, le fils a refusé de reconnaître quoi que ce soit. Ils en ont fait de même avec sa sœur, en vain également.
Le jour J est arrivé, le 9 juin 1982, le jour de la prononciation du jugement. Le juge portait des vêtements militaires et une arme. Dès qu’il a fini de prononcer le jugement, trois perpétuités et douze ans pour avoir tué des soldats, entre autres, Ar-Razem a sauté sur le juge et a essayé le désarmer, mais les gardes l’ont aspergé de gaz et l’ont frappé jusqu’à ce qu’il perde connaissance.
Le départ de sa mère
Ar-Razem a connu beaucoup de moments difficiles, dit le chercheur Abdou An-Nasser Farwana. La mort de sa mère en est un. Elle est partie avant de voir son fils, privé de visite durant six ans. Il n’a vu sa mère que quelques jours avant son départ, après l’intercession de plusieurs organisations humanitaires.
D’une prison à l’autre
Ar-Razem est le plus ancien prisonnier du mouvement du Djihad Islamique. Il est dans les prisons israéliennes depuis trente ans. Il est transféré d’une prison à l’autre. Il a goûté à quasiment toutes les prisons telles que celles d’Ar-Ramla, Asqalan, Bir Al-Sabaa, Nafha, Chatta, Hidarim.
Malgré toutes ses peines, Ar-Razem mobilisait les captifs, surtout dans les prêches des vendredis. Pour ce dévouement, les occupants israéliens l’isolaient, le privaient de toute visite. Il demandait à sa famille et à ses amis de ne prier que le Tout Puissant pour sa libération, espérant qu’elle soit proche, inchallah.