mercredi 27 juillet 2011

Roland Dumas: Israël contrôle la France

27-07-2011 
Dans son dernier livre intitulé "Coups et blessures - 50 ans de secrets partagés avec François Mitterrand", l'ancien ministre des Affaires étrangères Roland Dumas parle de ses souvenirs auprès de l'homme, mais aussi… (Et c’est là où l’auteur étonne et détonne), il dénonce l’ingérence israélienne dans les affaires françaises !
Pour ce faire, l’homme a dû enlever ses gants diplomatiques, et se livrer à cœur ouvert : sans un seul tabou, il parle de tout, relate tout, explique tout, sans fioriture ni faux-semblants.
Les Israéliens manipulent la DST
«  Les Israéliens en font à leur guise en France, et manipulent les services de renseignements français (DST) comme bon leur semble », dénonce-t-il, non sans courage.
Il évoque les circonstances qui ont entouré la visite du chef de l’organisation de libération de la Palestine Yasser Arafat en France à la fin des années 80, assurant être lui-même l’architecte des relations avec le leader palestinien.

Selon lui, Mitterrand n’était pas contre l’idée de le rencontrer mais craignait la réaction du lobby juif : «  le lobby juif, comme l’appelait Mitterrand, œuvrait ardemment. Les pressions étaient très fortes lorsque j’ai annoncé que je comptais rencontrer Arafat durant sa visite au parlement européen en septembre 1988. J’ai obtenu du président Mitterrand après de pénibles tractations la permission de l’accueillir. Après m’avoir répété ses mises en garde, il m’a dit : bon d’accord, mais tu en assumeras la responsabilité…peut-être voulait il insinuer par-là ma démission si les choses tournaient mal ».
Et d’ajouter : «  je ne suis pas d’accord avec la politique israélienne, j’ai toujours été fidèle au principe d’équilibre instauré par le général de Gaule au Moyen Orient. Les peuples arabes ont droit au respect. La politique israélienne actuelle inspirée des activités proches des sionistes ne suit pas le bon chemin ».
Les révolutions arabes auront une impact forte sur Israël
Dans son ouvrage paru le mois d’avril dernier, le diplomate français estime que les révolutions arabes sont l’événement le plus  important  après celui la fin du colonialisme et celui de  la chute du mur de Berlin, et leur impact sur Israël sera formidable.
Mais d’après lui, l’Égypte est en train de payer le prix de l’humiliation qu’elle a fait pâtir au peuple Palestinien, et ce de par son laxisme avec les Américains et les Israéliens.
 Bachar ElAssad est un homme charmant
 L’ancien ministre français des affaires étrangères s’est longuement attardé sur la Syrie.
Il a révélé avoir visité l’ancien président syrien Hafez Al Assad en 1992 sur une suggestion de Shimon Perez qui était alors chef de la diplomatie israélienne.
Rapportant leur longue discussion qui a porté sur le Liban, durant laquelle Assad s’est attelé à lui expliquer que le Liban est une terre syrienne et que les problèmes sont dus aux Britanniques et aux français qui ont opéré un partage injuste, Dumas affirme qu’il sentait qu’Assad voulait par là le taquiner sans aller pour autant jusqu’à mettre en question les frontières léguées par le colonialisme.
«  Bien au contraire, c’est une chose qu’il  a refusée, lorsque certains leaders maronites le lui ont suggérée, comme l’a rapporté Karim Bakradouni », un ancien responsable des Phalanges-les Kataëb.
Indiquant avoir aussi connu le président syrien actuel Bachar ElAssad, il le qualifie « d’homme charmant qui détient un esprit plus ouvert que celui de son père, un esprit pétillant, qui ne récuse pas les questions embarrassantes », estimant que les israéliens se trompent de ne pas négocier avec lui.
Pas d’armes nucléaires en Iran
Roland Dumas a consacré un chapitre important à l’Iran, qu’il a visité plusieurs fois pour y rencontrer son ancien homologue Ali Wilayati et l’ancien président Ali Akbar Hachémi Rafsanjani.
«  La bombe nucléaire iranienne est à mon avis à l’instar des armes de destructions massives de Saddam Hussein. C’est-à-dire que je n’y crois pas. Tout ce qui se passe n’est que de l’intoxication.
Les tergiversations de la politique française sont dues à des immixtions aux origines connues », a-t-il signifié, signalant que la présence d’Israël aux portes rend toute analyse différente suspecte.
Dumas défend le point de vue iranien qui explique la nécessite d’édifier des réacteurs nucléaires pour des besoins énergétiques vu que leur stock en pétrole devrait tarir dans 60 ans.
«  Ce qui est vrai est que les Iraniens veulent poursuivre leur programme nucléaire civil et que tous les rapports indiquent qu’il n’y a pas d’armes nucléaires », conclut-il.
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