samedi 2 juillet 2011

Flottille pour Gaza, un bateau américain ramené au port d’Athènes

1/7/11
Pour l’« Audacity of Hope », la virée fut de courte durée. Aux environs de 15 h 30 cet après-midi, le bateau américain a quitté le port d’Athènes, où la flottille internationale est retenue depuis une semaine. « Ils piaffaient d’impatience » , relève Alain Bosc, de la Cimade, pour expliquer le départ du bateau américain en direction de Gaza. « Depuis plusieurs jours, les Américains insistaient beaucoup pour qu’on parte,  rappelle le militant. Leurs équipes étaient prêtes, leurs chargements étaient prêts. Ils en avaient marre d’attendre. »  
Or les autorités grecques leur avaient formellement interdit de quitter le port. Tout l’enjeu était donc de savoir si l’équipage allait atteindre les eaux internationales avant d’être rattrapé. L’espoir a été de courte durée : les vedettes à ses trousses, le bateau a fait demi-tour à peine arrivé à la sortie du port. Le ministère grec de la Protection du citoyen a publié aussitôt un communiqué « interdisant à tout bateau battant pavillon grec ou étranger d'appareiller des ports grecs à destination de Gaza  » .
« Ça ne modifie pas notre objectif,  assure Claude Leostic, porte-parole de la campagne française Un bateau pour Gaza. Mais ça prouve que nous avons peu de chance de réussir. »
« L’équipe américaine nous a mis dans l’embarras , affirme même Alain Bosc. D’abord parce qu’on venait de multiplier les manifestations pour que les autorités grecques se fassent plus conciliantes. Ensuite parce qu’on voulait frapper un coup fort en partant tous ensemble. »  
En une semaine, le départ de la flottille internationale qui entend défier le blocus maritime de Gaza imposé par Israël a été plusieurs fois reporté. Les activistes attendaient en effet que le navire suédois soit réparé, samedi soir, et annonçaient un départ « en début de semaine prochaine » , selon Claude Leostic. Alors qu’il mouillait au Pirée, le célèbre port d’Athènes, le « Juliano » avait vu son arbre d’hélice à moitié sectionné en deux endroits bien distincts. Un sabotage, selon les ONG. Les militants pro-palestiniens subissent aussi, selon Claude Leostic, « une forme de harcèlement de la part des autorités grecques, qui vérifient et revérifient nos papiers pour voir si tout est en règle. Ils espèrent que nous renoncerons, bien sûr. Mais nous restons déterminés. »  
Israël justifie son blocus par la volonté d’empêcher que des armes soient livrées aux islamistes du Hamas, qui contrôlent Gaza depuis quatre ans, et considère cette nouvelle initiative comme une provocation.
MARION QUILLARD 
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