lundi 25 avril 2011

Les effets destructeurs des évolutions du Moyen-Orient sur la position du régime sioniste

24 Avril 2011 12:49 
Les soulèvements populaires contre des régimes despotiques et inféodés, qui s’étendent du Nord de l’Afrique jusqu’aux émirats arabes du golfe Persique, ont bouleversé les équations géopolitiques de la région, un bouleversement qui inquiète beaucoup le régime sioniste.
Dans un rapport consacré aux effets destructeurs de la situation actuelle sur le devenir du régime sioniste, le quotidien britannique, "Financial Times", faisant état des vives inquiétudes du régime israélien, a écrit : « Cette inquiétude est ressentie parmi les autorités du régime sioniste. Leurs préoccupations portent sur la nature et les intentions réelles des groupes arabes opposés".
A ce propos, un ancien directeur général, au ministère israélien des Affaires étrangères, analyste des questions politiques, s’exprime en ces termes : «L’ordre du jour d’Israël est différent de celui de l’Europe et des Etats-Unis. De l’avis de ceux qui vivent, en Europe, la situation, en Egypte, est mauvaise, mais, ici, en Israël, non seulement, cette situation est mauvaise, mais elle change la vie. Après 30 ans de paix avec l’Egypte, on ne sait pas ce qui arrivera. Israël est très inquiet des récentes violences, dans la bande de Gaza, contrôlée, par le Hamas». Il ressort, également, des propos de l’ancien directeur de la CIA que les autorités du régime sioniste sont, profondément, préoccupées par les soulèvements populaires, dans la région. Dans un entretien avec la BBC, il a déclaré : «Le statu quo ne peut durer. Même, avant les évènements en Egypte, je n’imaginais pas qu’on puisse préserver le statu quo. Par conséquent, nous devons mettre au point une nouvelle politique». Il a précisé : «Au cours de ces 35 dernières années, le lien stratégique avec une Egypte stable a constitué le socle de la politique stratégique d’Israël».
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, aussi, a exprimé ses inquiétudes de voir les évolutions de la région s’inspirer de la Révolution islamique d’Iran. S’agissant de ces évènements, il a dit : «Nous ne savons pas si les évolutions, dans les pays arabes, sont similaires à celles de 1989 de l’Europe de l’Est contre les régimes autoritaires ou à celles de 1979 de l’Iran. Ce que nous espérons voir, c’est le printemps européen, sur le modèle de 1989. Il y a 5 ans, une révolution s’est produite, au Liban. Un million de Libanais sont descendus dans la rue, pour réclamer des changements démocratiques. 5 ans plus tard, nous étions confrontés au Hezbollah. De même, nous nous sommes retirés, il y a 5 ans, de la bande de Gaza, et maintenant, nous sommes obligés de faire face au Hamas», a déclaré Netanyahou.
En 1979, la Révolution islamique d’Iran a défié la politique moyen-orientale des Etats-Unis. Les Etats-Unis ont reposé leur politique sur une stratégie visant à confronter la République islamique d’Iran, avec, pour objectif, de faire main basse sur les ressources pétrolières stratégiques du golfe Persique et de soutenir l’expansionnisme du régime sioniste. La mise en œuvre de cette politique s’avérait impossible, sans le ralliement des régimes despotiques et rétrogrades arabes à la politique américaine. Des régimes, comme celui de Hosni Moubarak, ont joué un rôle stratégique, dans la politique moyen-orientale des Etats-Unis. Le processus de complaisance avec le régime sioniste a commencé avec la signature de l’Accord de Camp David entre les Etats-Unis, le régime sioniste et l’Egypte, ce qui a abouti à l’exécution révolutionnaire d’Anouar Sadat, par Khaled Islambouli. Moubarak, qui était, à l’époque, vice-Président, est arrivé au pouvoir. Sous son règne de 32 ans, il était soumis aux ordres de Washington et de Tel-Aviv, pour appliquer leur politique, dans la région.
Comme nous venons de le dire, les équations géopolitiques de la région avec la Révolution islamique, ce processus s’est accéléré, au cours de la dernière décennie. L’intifada du peuple palestinien a dopé le front de la Résistance islamique, dans les territoires occupés palestiniens, ce qui a porté ses fruits. En 2000, le retrait du Sud-Liban a constitué le point de départ de la fin de l’occupation du régime sioniste, d’autant plus que, depuis sa création, en 1948, ce régime ne s’était retiré d’aucune des régions occupées. Le retrait du Sud-Liban était une acceptation, par le régime sioniste, de l’échec infligé par le Mouvement de la résistance islamique du Liban. En 2006 et en 2009, le régime sioniste, appuyé par les Etats-Unis et les régimes rétrogrades arabes, s’est lancé dans deux guerres contre le Liban et la bande de Gaza. L’objectif en était de détruire la résistance, au Liban et dans la bande de Gaza, un objectif qui, non seulement, n’a pas été atteint, mais qui, en outre, a considérablement ébranlé le mythe d’invincibilité dont il se targuait.
Actuellement, les Sionistes sont plus que jamais préoccupés par leur avenir. Les soutiens, politique, économique et militaire des Etats-Unis et des pays européens, ne peuvent plus assurer la sécurité du régime sioniste. Les pourparlers de paix, qui n’ont, d’ailleurs, abouti à rien, ont rejoint les archives de l’histoire. Le porte-parole du Hamas, en faisant son analyse de la nouvelle réalité, au Moyen-Orient, a déclaré : «A mon avis, les peuples de la région sont en train, actuellement, de forger l’histoire, que ce soit, en Palestine, en Tunisie, en Egypte ou dans d’autres pays. Par conséquent, je pense qu’Israël doit comprendre que l’occupation doit prendre fin. Bientôt, la situation changera, totalement, car les peuples, égyptien, libanais ou syrien, très en colère, veulent soutenir la résistance du peuple palestinien et réclament la fin de l’occupation».
Lien