lundi 25 avril 2011

Cheikh Amara, un homme de bien toujours derrière les barreaux israéliens

[ 25/04/2011 - 01:21 ]
Ramallah – CPI
La joie de la famille du cheikh Chaker Amara s’est transformée en des gémissements, des larmes et des pleurs. Elle comptait les secondes, attendant sa sortie de la prison israélienne. Les occupants israéliens ont, comme à leur habitude, déclaré le prolongement de sa « Détention administrative », une heure seulement avant le moment fatidique de la libération. Les occupants israéliens veulent jouer avec ses sentiments et briser son moral. Ils ont oublié qu’ils sont devant un homme de patience, un maître de la patience, un symbole de la patience pour ses collègues et pour les Palestiniens. Reporter la libération consolide la foi en son destin dessiné par Allah (le Tout Puissant).
Une longue histoire
Le rapport du cheikh avec la prison est une longue histoire. L’histoire de cet homme de cinquante et un ans a commencé avec la Première Intifada, mais elle n’a toujours pas pris fin pour autant. Depuis lors, sa vie se résume à aller d’une prison à une autre, de la maison au centre de détention. A chaque campagne d’arrestation menée par les occupants israéliens dans les territoires palestiniens, le cheikh Chaker est sur la liste des arrêtés.
Ses racines vont jusqu’au village de Sarfand, à l’ouest de la ville d’Ar-Ramla occupée en 1948. Les occupants sionistes ont volé ce village de ses grands-parents, par la force, en commettant des massacres. Depuis, ils vivent comme des sans-abri, allant d’un camp à un autre, sans pour autant laisser tomber leur rêve d’y retourner un jour, aussi loin que soit ce jour.
Cheikh Chaker est né dans le camp Aqaba Jabr, dans la ville d’Ariha, le 11 janvier 1960. Il y a grandi, ainsi que son amour pour sa patrie et sa religion.
Sa vie est une série de plusieurs épisodes de « Détentions administratives ». Il est souvent interné sans chef d’accusation, mais seulement parce qu’il fait partie des chefs et des cadres des mouvements islamiques. On dirait que les occupants israéliens ne veulent tout simplement laisser aucun Palestinien mener une vie normale dès qu’ils le voient notable et respecté. La notoriété a volé sept ans de sa vie, les occupants israéliens l’ont détenu des dizaines de fois.
Cette notoriété, le cheikh l’a eu dès son jeune âge, lorsqu’il a pris le chemin des Frères Musulmans, et lorsqu’il a fait partie de ce groupe de 415 cadres palestiniens envoyés vers l’exil, à Mardj Al-Zohour, au Sud du Liban.
Une énorme respectabilité
Le cheikh Abou Abada profite d’une grande respectabilité de la part de toutes les couches palestiniennes, de toutes les tendances politiques. Il est connu comme étant une soupape de sécurité, un bon élément d’apaisement lorsqu’il une tension règne entre les frères de la maison palestinienne.
Cheikh Chaker est un homme marié, et il y a quatre enfants dont trois universitaires. Lui-même, il a un master en éducation islamique.
Il se trouve actuellement derrière les barreaux de l’occupation israélienne. Cela ne fait pas longtemps qu’il a quitté les prisons israéliennes, l’après-midi du 16 mars 2010.
Cette fois aussi, la joie a été de courte durée. Il a encore une fois été détenu six mois plus tard, le 7 septembre 2010, le dernier jour du mois béni de Ramadan, sous prétexte d’un dossier secret. Les occupants israéliens devaient le libérer le 7 mars 2011, mais jouant le chaud et le froid, ils ont déclaré la prolongation de sa détention, une heure seulement avant la fin de sa « Détention administrative ».
Par ce jeu, les occupants israéliens ont l’intention de briser le moral des captifs palestiniens et de jouer avec les nerfs de leurs familles qui attendent la sortie des leurs, croit Fouad Al-Khafach, directeur du centre Ahrar pour les études des captifs et les droits de l’homme.
Il souligne que le cheikh Chaker a été détenu à onze reprises et qu’à chaque fois, il a été transféré vers cette maudite « Détention administrative », dont on ne connaît pas la fin.
Chaque fois que la famille se prépare à recevoir leur père, elle se heurte à une nouvelle prolongation, et cela s’est passé à plusieurs reprises, confie la femme du cheikh Chaker au centre Ahrar.
En dépit de tous les agissements des occupants israéliens, en dépit de toutes les larmes versées, en dépit de toutes les souffrances, le famille du cheikh Amara reste confiante, ainsi que toutes les familles des captifs.