jeudi 3 mars 2011

Interpellé par les communistes, Alain Juppé s’« engage à ouvrir le dossier Salah Hamouri ».

publié le mercredi 2 mars 2011
Mouvement Jeunes Communistes de France

 
Alain Juppé s’est officiellement engagé à ouvrir le dossier Salah Hamouri. Première victoire. Et maintenant des actes !
Au cours de la séance publique du conseil municipal de Bordeaux du 28 février 2011, le maire Alain Juppé, ministre d’État en charge de la Défense en passe de prendre ses fonctions de ministre d’État en charge des Affaires étrangères, a été interpellé par Vincent Maurin, élu communiste municipal. Relayant la lettre de notre camarade Vincent Boivinet, coordinateur de la JC de Gironde, l’élu communiste lui a demandé ce qu’il comptait faire pour le cas du jeune prisonnier politique franco-palestinien Salah Hamouri détenu arbitrairement dans les prisons israéliennes.
Alors que les ministres successifs avaient refusé de s’exprimer sur le sujet, Alain Juppé s’est officiellement engagé à ouvrir le dossier Salah Hamouri. C’est une excellente nouvelle pour Salah et ceux, dont nous sommes, qui militent pour sa liberté et une paix juste au Proche-Orient.
Il s’agit maintenant de passer aux actes. Ce qui implique, pour commencer, de rencontrer – enfin ! – la mère de Salah Hamouri au Quai d’Orsay. Salah n’a pas besoin de belles paroles ; il a besoin d’aide, de notre aide à tous, de celle du gouvernement en premier lieu. C’est le sens de la lettre ouverte (ci-dessous) que nous adressons à Alain Juppé en ce jour d’entrée en fonction.

Lettre ouverte à Alain Juppé portant sur l’action nécessaire de la France pour la liberté de Salah Hamouri
Monsieur le ministre d’État,
Vous avez été nommé hier ministre d’État en charge des Affaires étrangères de la République française. Vous succédez ainsi à Michèle Alliot-Marie dont l’action n’a pas été sans taches ni fautes graves, comme vous l’avez-vous-même indiqué.
La mission que vous a confiée le président de la République lors de son allocution télévisée du 27 février est claire : « protéger le présent des Français ». Cela rend pour vous la question des prisonniers et otages français absolument incontournable. Vous vous étiez d’ailleurs déjà engagé dans ce sens le 15 novembre dernier, à l’occasion d’un discours à la mairie de Bordeaux, à la suite de votre nomination comme ministre de la Défense.
Aussi vous sollicitons-nous fort logiquement au sujet de Salah Hamouri, jeune Franco-Palestinien emprisonné depuis plus de cinq ans en Israël. Condamné à sept années de prison par un tribunal militaire israélien – illégal aux yeux de l’ONU – pour avoir eu l’intention de commettre un attentat, Salah Hamouri est un prisonnier politique français coupable du seul crime d’être passé devant la demeure du chef d’un parti religieux israélien fondamentaliste. Il doit être défendu !
Alors que le président de la République a exprimé son souhait de lutter contre le fondamentalisme religieux oppresseur, alors que l’action du gouvernement a été lamentable vis-à-vis des peuples méditerranéens, alors que Michèle Alliot-Marie a sali pour longtemps le nom de la France dans le monde, comment pourriez-vous mieux commencer votre tâche qu’en reprenant le chemin d’une politique de raison au Proche-Orient, en soutenant votre compatriote Salah Hamouri ? Ne vous approcheriez-vous pas ainsi d’un Charles de Gaulle, modèle que vous célébrez bruyamment et dont la politique internationale n’était pas fondée sur la servilité devant les puissances étrangères, fussent-elles israélienne ou états-unienne ?
Une action résolue et déterminée du gouvernement français en faveur de Salah Hamouri – bien au-delà des timides murmures clandestins de Jean-David Levitte révélés par Jean-Claude Lefort – est la seule voie que vous puissiez emprunter pour entrer en cohérence avec les positions générales que vous défendez publiquement avec le président de la République.
À l’inverse, si vous en veniez à maintenir le cap criminel du silence apathique et de l’aphone inertie, vous montreriez au monde combien vaine est votre parole et captieuses vos déclarations de principe. Vous deviendriez à votre tour complice et responsable du sort inique réservé à votre compatriote Salah Hamouri.
La liberté que vous promettez à tous les Français, vous la devez à Salah.
Je vous prie de croire, monsieur le ministre d’État, en l’assurance de mes respectueuses salutations.
Pierric Annoot
Secrétaire général du Mouvement Jeunes communistes de France