jeudi 3 mars 2011

Des colons appellent à une « journée de la colère »

02/03/2011
Des colons israéliens extrémistes ont appelé hier à une « journée de la colère » pour protester contre l'intervention de la police lors de la démolition d'installations illégales dans une implantation du nord de la Cisjordanie. Ces colons, rendus furieux par les heurts de la veille avec les policiers dans la colonie de Havat Gilad, ont l'intention d'organiser des manifestations et des barrages demain dans toute la Cisjordanie.
Leur colère s'est traduite par des représailles antipalestiniennes à Hébron et dans la région de Naplouse, où les forces de sécurité israéliennes ont été déployées autour de villages palestiniens pour les protéger des attaques. Un groupe de colons a lancé des pierres sur des véhicules palestiniens circulant à proximité de l'implantation de Beit Haggaï, près de Hébron. D'autres extrémistes juifs ont fait voler en éclats la vitrine d'un commerçant du quartier arabe de Hébron, selon des témoins.
Hébron est le théâtre de tensions permanentes entre Palestiniens et Israéliens en raison de la présence de quelque 600 colons installés au cœur de la cité palestinienne, tandis que 6 500 autres habitent l'implantation de Kyriat Arba située dans la périphérie.
En outre, dans la nuit de lundi à mardi, une maison d'Hiraoua a été la cible de jets de cocktails Molotov, les vitres d'une autre ont été brisées et plusieurs voitures incendiées, selon des habitants. Les colons se sont ensuite rendus à Bourine, où les forces israéliennes les ont empêchés de s'en prendre à une mosquée. Aucun blessé n'a été signalé.
Les colons les plus extrémistes pratiquent souvent une politique de représailles - dite du « prix à payer » - qui consiste à se venger sur des cibles palestiniennes à chaque fois que les autorités israéliennes prennent des mesures jugées hostiles à la colonisation. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, a condamné ces actes de violences, affirmant que leurs auteurs ne représentaient qu'une minorité. La police israélienne a annoncé par ailleurs l'ouverture d'une enquête. Au total, 29 personnes impliquées dans ces violences ont été interpellées depuis lundi soir, selon le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld.
Par ailleurs, à Gaza, un nouvel accrochage a opposé hier l'armée israélienne à des combattants palestiniens, faisant un blessé palestinien, a-t-on appris auprès des deux camps. Selon l'armée israélienne, un char a été la cible d'une roquette antichar lors d'une opération de patrouille dans la zone frontalière méridionale du territoire palestinien.