mardi 22 février 2011

Fayyad appelle le Hamas à soutenir un gouvernement d'union

Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a appelé lundi le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, à favoriser la formation d'un gouvernement d'union nationale en vue des élections prévues d'ici septembre.
"La compatibilité de fait entre la politique adoptée par l'Autorité nationale et celle appliquée par le mouvement Hamas sur le terrain dans la bande de Gaza (...) ouvrira la voie à un gouvernement d'union nationale pour gérer immédiatement les affaires du pays", a déclaré M. Fayyad, en allusion aux efforts du Hamas pour prévenir les tirs sur Israël à partir de Gaza.
Cette "compatibilité de fait" contribuera à "mettre fin à la division et rétablir l'unité de la nation et de ses institutions en vue de l'échéance de septembre prochain", a-t-il ajouté lors d'une rencontre avec les représentants de la société civile palestinienne.
Le Hamas, qui a pris le contrôle de Gaza en juin 2007, a mis en doute lundi la volonté de réconciliation du Fatah, l'appelant à commencer par libérer ses membres détenus en Cisjordanie.
"Ces déclarations manquent de sérieux et de crédibilité, elles ne veulent rien dire au vu de la poursuite des arrestations et de la torture dans les prisons du Fatah en Cisjordanie", a affirmé à l'AFP un porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri, commentant les appels de dirigeants du Fatah à une reprise des pourparlers pour une réconciliation interpalestinienne.
"La véritable voie vers la réconciliation, c'est l'arrêt des arrestations, la libération des détenus et l'autorisation pour les institutions de bienfaisance du mouvement de reprendre leur rôle au service du peuple palestinien", a-t-il ajouté, estimant que les conditions n'étaient pas réunies pour la formation d'un gouvernement d'union nationale.
M. Fayyad a été chargé le 14 février par le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas de former un nouveau gouvernement pour préparer les élections présidentielle et législatives, prévues d'ici septembre.
M. Abbas a néanmoins mis en doute le 17 février la tenue de ces scrutins s'ils ne pouvaient avoir lieu dans la bande de Gaza contrôlée par le Hamas.
"Les élections présidentielle et législatives doivent avoir lieu en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et à Jérusalem-Est et il est inacceptable qu'elles se tiennent en Cisjordanie uniquement, sans Gaza et sans cela il n'est pas possible de les tenir et nous ne le pourrons pas", avait-il déclaré.
Un haut responsable du Fatah, Azzam al-Ahmad, avait appelé dimanche à une reprises des discussions "pour mettre un terme à la division" entre Palestiniens.
"Nous sommes prêts à rencontrer les dirigeants du Hamas afin de parachever la signature du document égyptien", a-t-il souligné, en référence à un accord conclu sous la médiation du régime du président déchu Hosni Moubarak, resté lettre morte en raison des réserves du Hamas.
Lien