mardi 22 février 2011

Abbas ou la chronique d’un rêve brisé

21 Février 2011 09:15 
IRIB- Il y a toujours un moment où il devient crucial d’affronter, non pas les autres, mais ses propres démons ! Apres avoir bradé l’unité palestinienne, sur l’autel de son ego d’homme de pouvoir plutôt que d’homme d’Etat, de s’être raillé des idéaux qui ont fédéré, des décennies durant, tous les peuples arabes, sous une seule et unique bannière, celle de la Palestine, Mahmoud Abbas en aurait dû être là, tout honte bue ! Ce veto américain, qui a empêché, vendredi, une résolution anti-sioniste de trouver force exécutoire et à laquelle même les amis européens d’Israël avaient consenti leur voix, aurait dû l’affliger, susciter son ire, sa profonde réprobation, au point de le pousser à rompre tout lien avec l’Amérique, à faire en sorte que ce pseudo-défenseur des droits de l’humanité comprenne que les Palestiniens ne peuvent pas tout céder sans rien obtenir, que ce jeu de «concessionisme» à gogo, de magouilles, n’a que trop duré. Mais rien de tout cela, Mahmoud Abbas a choisi d’agir autrement : quelques minutes après l’annonce du véto américain, et alors que le Conseil de sécurité discutait du renvoi du texte, devant l’Assemblée générale de l’ONU, où, selon toute vraisemblance, il finirait par être adopté, il a affirmé, à l’intention des journalistes, qu’un «boycott des Américains ne figurait pas à l’ordre du jour et que lui et son Autorité autonome s’estimaient, malgré tout, liés par les pourparlers de paix avec Israël». Mais comment peut-il en être si sûr ? Creuset de toutes les contraintes anti-palestiniennes, de toutes les déceptions et frustrations passées et présentes, l’Autorité que dirige Abbas, sans plébiscite de son peuple, n’est plus que l’ombre d’elle-même. C’est un squelette sans âme, une machine à corrompre qui ne vit que sous assistance américaine, qui ne reçoit d’ordre que de Washington, et dont la mort certaine est évoquée, à mots ouverts, jusque dans les rangs mêmes du Fatah. Et dire que le présent aurait pu être différent, si le passé avait été pris en compte, si le futur avait pesé davantage aux yeux d’Abou Mazen. Vous avez dit Abou Mazen ? Mais qui est-ce ? Celui qui combattait les Sionistes aux côtés d’Arafat ? Non, c’est un homme amer, vieilli, dont l’action ou plutôt l’inaction hantera, pour longtemps, les pires cauchemars des Palestiniens!
Lien