dimanche 27 février 2011

Des historiens lamentables

Israël - 26 février 2011
Par Jean-Marie Gläntzlen
Quand on connaît un peu la question ou qu’on la subit dans sa chair et son esprit, ou ne serait-ce que par solidarité déjà, il est en principe très clair que le 29 novembre 1947 est « la mère de toutes les journées les plus dramatiques et mémorables » pour les Palestiniens patriotes qui ne sont pas depuis décédés de mort naturelle ou violente.
Des historiens lamentables
Car même si le fanatique despote sioniste polono-russe David Grün, auto-rebaptisé modestement Ben Gourion (fils du lion) a déclaré le 12 mai au soir, avec son arrogance hypocrite et son double langage habituel : « Les Américains n’avaient pas indiqué les frontières de leur état dans leur déclaration d’indépendance. En dépit de réserves considérables, en particulier sur Jérusalem, les Juifs avaient décidés d’accepter la résolution de partage. Les Arabes n’en avaient pas fait autant et leur attitude les avait déchus de tout droit sur le plan de partage. Les frontières seraient celles qui sortiraient du prochain conflit », malgré tous les efforts admirables des courageux et perspicaces sionistes pacifiques (tels Ahad Haam et d’autres intellectuels juifs comme le rabbin Judah Magnes ou Chaïm Kalvarisky, ou Martin Buber ou Ernst Simon ou Henrietta Szold ou Shmuel Yossef Shai Agnon ou Anna Arendt), les hautains sionistes racistes avaient mobilisés quelques six mois auparavant énormément de temps, d’énergie, de salives, de fourberies et un million de dollars de l’époque (d’après le père toujours sioniste des « « nouveaux historiens » Benny Morris) pour disposer d’un texte officiel cache-sexe de la pseudo-communauté internationale, en l’occurrence le « machin onusien », couvrant juridiquement la création de leur anomalie étatique sioniste. Un texte dont beaucoup qui en parlent ignorent totalement ou presque la teneur insensée particulièrement particulière, entre autres, pour ce qui est du découpage territorial de toute évidence inviable et sans précédent. Avec diffusion d’une carte fausse à propos du port de Jaffa, témoin probant de l’insuffisante maîtrise du sujet.
Quoiqu’il en était, ce texte, d’où l’intérêt majeur d’en bien connaître l’historique, est encore hypocritement utilisé en 2011, et sans cesse depuis plus de 62 ans, comme légitimant la création et la perdurance de ce qui fut hâtivement décidé toujours ce 12 mai au soir de nommer "Israël" et pas "Sion" (qui eut été plus clair !) par six voix contre quatre. Un texte surtout que sa propre Charte ne permettait pas à l’ONU de présenter, même s’il n’était qu’une recommandation et pas une obligation, comme le démontra encore ce triste jour, et après, l’avocat palestinien trilingue de la délégation arabe Henry Cattan !
Et il est lamentable de constater que, outre des articles, de nombreux ouvrages petits moyens ou gros d’auteurs plus ou moins connus et censés sérieux, parlent considérablement brièvement et/ou mal de cette journée et de son vote pour le moins faussé ; ce qui ne peut qu’entraîner chez le lecteur plus ou moins vierge une conceptualisation erronée et le sentiment que, même si, après, cette anomalie étatique sioniste « a eu des comportements regrettables ; mais elle se défend », elle a été tout de même dès le départ légitimement voulu par la mythique pseudo-communauté internationale ; une lamentable rengaine qui ne correspond à rien de réel, la preuve étant que personne ne peut la définir logiquement.
On a, hélas, que l’embarras du choix, mais un des plus tristes mauvais exemples nous est fourni par l’universitaire israélien juif ou supposé de vieille ascendance trimillénaire telle Ilan Pape - pourtant favorable à un seul État respectueux des deux camps - dans son livre de Septembre 2004 « Une terre pour deux peuples » censé pourtant être « L’histoire de la Palestine », puisque c’est le sous-titre. Une telle histoire supposant, surtout de la part d’un historien, qui plus est très concerné puisque maintenant exilé, un minimum d’exhaustivité, surtout à propos de la tristissime journée initiale de la Nakba.
« Le 29 Novembre 1947, L’UNSCOP présentait ses recommandations à l’Assemblée Générale de l’ONU. Trois de ses membres furent autorisés à faire une contre-proposition. Le rapport majoritaire suggérait le partage de la Palestine en deux États, rassemblés au sein d’une Union économique. L'État juif, tel qu’il était définit, occuperait l’essentiel de la région littorale, la Galilée Occidentale et le Néguev, le reste devant être intégrait dans l'État palestinien. Le rapport minoritaire proposait la création en Palestine d’un État unitaire, fondé sur le principe de la démocratie. La majorité des deux tiers de l’Assemblée indispensable à la partition ne fut obtenue qu’au prix de manœuvres considérables du lobby juif américain, d’importantes pressions diplomatiques des États-Unis, et d’un vigoureux discours de l’ambassadeur russe aux Nations Unies. Il n’y eut guère de diplomates arabes ou palestiniens pour promouvoir l’autre proposition. Celle-ci attira néanmoins autant de partisans que de détracteurs, révélant qu’un grand nombre d'États membres comprenait fort bien qu’imposer un partage revenait à soutenir un camp et à s’opposer à l’autre. » (page 140 en bas et 141 en haut)
On est là très loin d’une information quelque peu détaillée suffisante et nécessaire pour comprendre l’inacceptabilité éthique et juridique de ce cache-sexe que fut la résolution 181 de l’Assemblé générale des Nations Unies qui recueillit officiellement 33 « oui », 13 « non » et 10 « abstentions », soit effectivement plus que les deux tiers de voix exigés par un règlement absurde, c'est-à-dire ne tenant compte que des seules voix « pour » et « contre » ; alors qu’il n’y pas qu’au sénat français, entre autres, que s’abstenir, c’est s’exprimer, c’est voter. Sachant premièrement que le fait que Haïti, le Libéria et les Philippines aient voté sous pression est quasi de notoriété publique, deuxièmement que le Guatémala, le Costa-Rica et l’Uruguay pour le moins aient bénéficié d’une partie du million de dollars sus-évoqué est donc certifié par Benny Morris, et, troisièmement qu’il faut être naïf ou de parti (communiste ?) pris pour croire que la Biélorussie, la Pologne, la Tchécoslovaquie et l’Ukraine n’ont pas pris leurs ordres auprès du « petit père des peuples » qui fut, pendant quelques mois encore un ardent et paradoxal défenseur d’un « da ». Tout comme, d’abord initialement et surtout, le président des USA Harry Truman ayant besoin du vote et de l’argent juifs pour se faire élire ; ainsi que pour d’autres raisons évidemment totalement opposées, et pour arriver à ses fins, en allant jusqu’à faire espionner par le FBI au profit des sionistes les téléphones des délégations hésitantes pour que soit validé cet invivable et insensé partage amoral.
C’est si vrai que « Dean Rusk, chef du bureau du département d’Etat à l’ONU, nota plus tard que « les pressions directes exercées par les représentants américains et juifs dans une capitale après l’autre pour obtenir ce vote affirmatif sont indesciptibles. » (Extrait de la page 329 de l’excellent ouvrage – néanmoins tout aussi imprécis sur cette résolution - de l’historien luxembourgo-usaméricain et « Juif non juif » Arno J. Mayer, « De leurs socs ils ont forgé des glaives »). Il est intéressant en effet de savoir que le célèbre général Marshall (celui du plan), alors indispensable secrétaire d’état (soit « Ministre des Affaires étrangères) de Truman essaya durant tout l’été et l’automne 1947 de dissuader son patron de faire voter ce texte et l’encouragea constamment par après à en demander la suspension vu tous les problèmes dramatiques qui suivirent. Ce qui n’empêcha pas Truman de faire menacer la France de suspendre l’application du dit plan Marshall si elle persistait à s’abstenir.
Et c’est à cause de l’inefficacité de cette menace sur notre Ministre des Affaires étrangères français Georges Bidault que ce déni de justice ne recueillit qu’au troisième scrutin seulement (après deux abstentions donc) le lamentable et honteux « oui » de la France. Sous l’influence puissante de l’agent sioniste franco-juif Lebel Tsvet, celui qui avait un kibboutz « reconnaissant » à son nom depuis 1943 et qui avait déclaré « J’ai jugé de l’empire extraordinaire qu’Haïm Weizmann exerçait sur les autres hommes par celui qu’il exerçait sur moi moi-même. Je n’ai jamais rien pu lui refuser ». Et qui écrivit encore « Dès le lendemain de la première guerre mondiale, il m’enrôla au service de ses desseins. C’est un grand orgueil et une grande satisfaction pour moi de penser que j’ai pu l’aider dans la difficile négociation dont dépendait la création du Home national juif …. ». A chacun d’apprendre par lui-même, avec son moteur de recherche favori, quel était le célèbre vrai nom de ce Lebel Tsvet, ces propres propos ci-dessus permettant bien de le qualifier honnêtement d’agent sioniste à qui son nom de code fut donné par le sus-dit Weizmann, premier président de l’anomalie étatique sioniste.
Quelqu’un aurait-il jamais lu en français, en anglais, en hébreu, en arabe ou en chinois ou autre, sous un plus ou moins réputé « clavier autorisé », une relation du vote de cette journée capitale pour la paix ultérieure de la planète, et même pour bien des contribuables, « en sus » des Palestiniens patriotes, dénonçant toutes les pressions et concluant par « moins de 24 oui libres sur 56 possibles. » ?
Conclusion honnête à retenir, voire à diffuser : la recommandation 181 de l’Assemblée générale de l’ONU trop souvent utilisée et objectée par les criminels sionistes de tous poils depuis plus de 62 ans (sur laquelle Truman devait essayer de revenir en mars de l’année suivante) a, de fait, recueilli une minorité de moins de 24 « oui libres » et pas les 33 officiels lors de « la mère de toutes les journées les plus dramatiques et mémorables » pour les Palestiniens patriotes qui ne sont pas depuis décédés de mort naturelle ou violente, mais qui tous, à la différence des Palestiniens collabos et/ou profiteurs, sont définitivement marqués psychiquement ; en particulier les jeunes générations, une tristissime réalité qui semble échapper à trop de « bien pensants » vecteurs d’opinons et/ou de décisions objectivement complices par leur ignorance et/ou leur silence des crimes sionistes quotidiens diurnes comme nocturnes.
N.B. On sera gré toutefois à Ilan Pappé d’avoir témoigné de son sens éthique en terminant ainsi - toute dernière phrase (page 287) - de son livre néanmoins intéressant à lire, mais avec circonspection, par : « Un dialogue direct entre les dépossédés et l'État qui les a expulsés pourrait renouveler le discours de paix et conduire la population et les autorités politiques à admettre la nécessité de se mettre en quête de la structure politiques unifiée qui, a plusieurs instants historiques de ce récit, a paru envisageable. »
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