samedi 27 février 2010

Colère à al-Khalil, l'OCI réclame des institutions internationales d'intervenir

26/02/2010  
Pour la cinquième journée consécutive, des accrochages ont opposé dans la matinée de ce vendredi des jeunes Palestiniens à des soldats israéliens, dans la ville d'al-Khalil, en Cisjordanie occupée 
Protestant contre la décision d'"Israël" d'inscrire à son patrimoine la mosquée d'Ibrahim (Caveau des Patriarches), le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a participé ce vendredi à la prière dans ce lieu saint.
Jeudi, la tension entre Palestiniens et soldats israéliens était également monté, à l'occasion du 16e anniversaire du massacre par un colon israélien de 29 Palestiniens dans la Mosquée d'Ibrahim, à al-Khalil.
Deux manifestants palestiniens ont été blessés, au cours d'affrontements avec des soldats de l'occupation israélienne. Plusieurs autres ont été asphyxiés par les bombes lacrymogènes.
Quatre autres manifestants ont été arrêtés dans la journée, selon de sources palestiniennes. Les manifestants en colère ont jeté des pierres en direction des forces d'occupation.
Les manifestants organisaient une marche en souvenir du massacre perpétré il y a 16 ans contre des fidèles palestiniens. Ils protestaient également contre la décision de Netanyahu d'inscrire cette mosquée et celle de Bilal sur la liste des sites du patrimoine israélien.
Soutenant vivement la décision provocatrice de Netanyahou, les colons à al-Khalil (Hébron) ont dit vouloir organiser, jeudi soir, une prière spéciale, dans la Mosquée d'Ibrahim, pour protester contre la suspension de la colonisation.
Et puis, dans la ville de Naplouse, plus de 500 colons sionistes ont envahi, jeudi matin, le tombeau du prophète Youssef, sous prétexte de faire des prières. Protégés par des dizaines de blindés militaires sionistes, les colons sionistes ont attaqué une école voisine et écrit des slogans anti-arabes sur les murs.

NETANYAHU JOUE AVEC LE FEU
 
La presse israélienne a accusé vendredi le Premier ministre Benjamin Netanyahu de jouer avec le feu après sa décision provocatrice sur les lieux saints de Cisjordanie occupée.
Le quotidien Haaretz et le journal Yediot Aharonot assortissent leurs critiques de caricatures du visage du Premier ministre israélien sur une boîte d'allumettes.
Pour Haaretz,  Netanyahu s'avère un "maître pyromane" qui risque une fois de plus de mettre le feu aux poudres, après avoir déjà provoqué en 1996 "des heurts sanglants en ouvrant un tunnel" antique le long de l'Esplanade des mosquées, sous la ville d'al-Quds occupée.
Le journal s'interroge s'il "fallait ouvrir une telle boîte à Pandore, à l'heure où le monde attend une reprise des négociations entre "Israël" et les Palestiniens", suspendues depuis plus d'un an.
Sous le titre "l'héritage de Bibi (surnom de Netanyahu)", le journal Maariv l'accuse "de n'avoir rien appris du passé" et d'avoir cédé à l'extrême droite.
 
L'OCI RECLAME DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES D'INTERVENIR

Entre-temps, l'Organisation de la conférence islamique a réclamé des institutions internationales d'intervenir auprès d'"Israël" pour qu'il renonce à inscrire à son patrimoine deux lieux sacrés de Cisjordanie occupée, a annoncé jeudi l'ambassadeur de Syrie à l'ONU.
Le diplomate, Bachar Jaafari, a déclaré à la presse que le groupe des pays membres de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) avait "condamné" la décision d'"Israël", la qualifiant d'"agressive, provocatrice et irresponsable".
Le groupe de l'OCI "a décidé d'appeler le Conseil de sécurité, l'Assemblée générale et le secrétaire général (Ban Ki-moon) à assumer leurs responsabilités face à cette très sérieuse situation", a-t-il dit.
Le groupe a également décidé d'appeler toutes les institutions compétentes, telles que l'ONU, le Conseil des droits de l'homme, l'Unesco et le Quartette (pour le Proche-Orient), ainsi que les pays dépositaires de la Convention de Genève, à "prendre les mesures nécessaires pour contraindre "Israël" à revenir sur sa décision", a-t-il ajouté.
La décision provocatrice de Netanyahu a également été critiquée par l'ONU et la communauté internationale, les Etats-Unis mettant en garde contre des "actions provocatrices".