mercredi 1 décembre 2010

Nétanyahou : "Il y a consensus pour dire que l’Iran est la menace"

publié le mardi 30 novembre 2010
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters

 
"Israël n’a subi aucun dommage à la suite des publications de WikiLeaks", a affirmé, lundi 29 novembre, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, lequel a même estimé que le pays en sortait renforcé dans ses prises de position contre l’Iran. "
"Il s’avère que tout le Moyen-Orient est terrifié par la perspective d’un Iran nucléaire. Les pays arabes poussent les Etats-Unis à une action militaire de manière bien plus effrénée qu’Israël", a-t-il relevé lors d’une conférence de presse. Selon ces documents, Israël, mais aussi les pays du Golfe, ont fortement incité les Etats-Unis à la fermeté pour déjouer les présumées ambitions nucléaires militaires de l’Iran, le roi Abdallah d’Arabie saoudite soutenant l’option militaire.
Une analyse partagée par le général israélien à la retraite Giora Eiland. "Ces [révélations] n’affectent pas du tout Israël, peut-être même est-ce le contraire", a estimé l’ancien conseiller d’Ariel Sharon et d’Ehoud Olmert, ajoutant que ces fuites "montrent que des pays arabes tels que l’Arabie saoudite s’intéressent bien plus à l’Iran qu’au conflit israélo-palestinien, par exemple".
UN PAS SUR LE CHEMIN DE LA PAIX
Benyamin Nétanyahou s’est ainsi félicité que "pour la première fois dans l’histoire, il y ait consensus pour dire que l’Iran est la menace", ce qui conforte le sentiment israélien selon lequel "[la] région a été l’otage d’un récit fondé sur soixante ans de propagande, dépeignant Israël comme la plus grande menace". Le premier ministre a indiqué que ces révélations constituaient la preuve qu’"il existe un fossé entre les discours faits en public et les propos tenus en privé. En Israël, il n’est pas immense, mais dans d’autres pays de la région il est très large". La publication de ces nouveaux documents est un "jour particulier dans [l’]histoire [du pays]", a-t-il commenté, espérant que, "si la divulgation amène les dirigeants de la région à parler ouvertement contre Téhéran, alors les révélations auront contribué à la paix dans le monde".
Le premier ministre israélien a par ailleurs indiqué que "pour le moment", les révélations de documents confidentiels américains confirment essentiellement les prises de position officielles d’Israël. "Qu’Israël considère l’Iran comme un danger est un secret de Polichinelle", a ironisé un ancien chef du conseil de la défense nationale, le général de réserve Giora Eiland, en référence aux multiples mises en garde des dirigeants israéliens pour que Washington durcisse son approche envers l’Iran. Un journaliste du quotidien israélien Haaretz note ainsi que toutes les informations transmises aux diplomates américains par le ministre de la défense, Ehoud Barak, l’ancien directeur du Mossad Meir Dagan et l’ancien chef des renseignements militaires Amos Yadlin avaient été divulguées à la presse israélienne et aux membres de la Knesset. Aucun des câbles révélés à ce jour ne portent sur les conversations entre le président Obama et M. Nétanyahou, ni entre l’ancien président George W. Bush et les anciens premiers ministres israéliens Ehoud Olmert et Ariel Sharon. "Israël est une société libre et largement ouverte", n’a ainsi pas manqué de souligner le premier ministre.