mardi 28 décembre 2010

L'Autorité palestinenne exclut un «accord intermédiaire»

27 décembre 2010
Agence France-Presse
Ramallah
De hauts responsables palestiniens ont catégoriquement exclu lundi «toute solution intérimaire», en réponse à une proposition du Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou évoquant «un accord intérimaire» faute de règlement global.
«Toute suggestion de parvenir à une solution intérimaire est inacceptable pour les Palestiniens parce qu'elle omet les questions de Jérusalem et des réfugiés», a déclaré à l'AFP Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas.
«Recommencer à parler d'un État palestinien aux frontières provisoires est absolument inacceptable et ne conduira pas à une paix véritable», a-t-il affirmé.
«Le temps est venu de trancher sur les questions de statut final et d'établir un État palestinien sur les frontières du 4 juin 1967», c'est-à-dire sur l'intégralité de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, a-t-il ajouté.
Plus tôt, M. Nétanyahou avait estimé qu'un accord intérimaire avec les Palestiniens pourrait être une solution, faute de pouvoir conclure un accord de paix global.
«Il pourrait y avoir une situation dans laquelle les discussions avec les Palestiniens se heurteraient à un mur sur les questions de Jérusalem et du droit au retour (des réfugiés palestiniens), et dans ce cas le résultat serait un accord intérimaire», a-t-il affirmé à la Chaîne Dix (privée) de la télévision israélienne.
«C'est certainement une possibilité», a-t-il insisté.
«Mais, si les Palestiniens acceptent un État démilitarisé et renoncent de facto au droit au retour, alors j'irai jusqu'au bout et je pense que la majorité du pays (Israël) me suivra», a encore dit M. Nétanyahou.
Il a tenu ces propos alors que son chef de la diplomatie Avigdor Lieberman a de nouveau préconisé la veille «un accord intérimaire à long terme» avec les Palestiniens, estimant qu'un accord global était impossible dans un proche avenir.
Pour sa part, le principal négociateur palestinien Saëb Erakat a réaffirmé que «les solutions transitoires étaient refusées en bloc et dans le détail».
«Le moment est venu à présent pour des solutions définitives qui englobent Jérusalem, les réfugiés, les frontières, la sécurité, la colonisation, l'eau et la libération de tous les détenus palestiniens dans les prisons israéliennes», a-t-il déclaré à l'AFP.
Les pourparlers directs entre Israël et les Palestiniens, relancés le 2 septembre à Washington, sont suspendus depuis l'expiration le 26 septembre d'un moratoire sur la colonisation juive en Cisjordanie occupée.
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