mercredi 13 octobre 2010

Relents de fascisme en Israël

Le ministre travailliste israélien des Affaires sociales, Yitzhak Herzog, a mis en garde dimanche contre « des relents de fascisme » peu avant une discussion sur un projet de loi prévoyant le fait d'imposer un serment d'allégeance à un « Etat juif » pour toute naturalisation, voté en fait par le Conseil des ministres. Courageux Herzog relève que « le processus engagé chez nous depuis un an ou deux me fait peur, il y a des relents de fascisme dans les marges de la société israélienne. (...) Le tableau général est très inquiétant et menace le caractère démocratique de l'Etat d'Israël ». En fin de compte, cet aspect n'est-il pas une menace autant pour la paix au Proche-Orient qu'à la survie de l'Etat d'Israël lui-même ? S'il se laisse aller à ces visions, pourra-t-il parvenir à une paix avec ses voisins ? La paix est fondée sur le respect et la reconnaissance de l'autre, ce qui est de plus en plus absent en Israël.
« Il y a eu un tsunami des mesures qui limitent les droits. On ne le voit pas mais cela a lieu devant notre nez, je le vois dans les couloirs de la Knesset, dans les commissions ministérielles chargées de la législation. On paiera le prix fort pour tout cela », a prévenu le ministre.
Herzog a fait ces déclarations peu avant le Conseil des ministres, qui a voté dimanche un projet de loi prévoyant que tout candidat à la naturalisation jure de « respecter les lois de l'Etat d'Israël, juif et démocratique ».
Ce texte, qui satisfait à une revendication du parti ultranationaliste du ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, deuxième formation du gouvernement, intervient au moment où Netanyahu serait sous pression pour décréter un nouveau gel de la colonisation, sans lequel les négociations de paix avec les Palestiniens apparaissent condamnées. Lieberman, dont le parti a fait campagne en 2009 pour une version plus radicale encore de ce projet, qui prévoyait le fait d'exiger un tel serment de la minorité arabe d'Israël, s'est évidemment félicité de l'initiative du premier ministre. C'est vers l'impasse que se dirige Israël, entraînant toute la région avec lui. D'ailleurs, un journaliste vient de relever qu'il failli faire un lapsus en écrivant le prénom de Lieberman, il a mis Adolph au lieu d'Avigdor. Cela se comprend.
Al-Ahram Hebdo
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