jeudi 2 septembre 2010

Quinze jours d’injustice à Sheikh Jarrah

Jérusalem - 01-09-2010

Par ISM 
Ces deux dernières semaines à Sheikh Jarrah ont vu une résurgence du harcèlement et de la violence des colons contre les Palestiniens, au-delà des abus de basse intensité qui sont la norme.
Des échanges d’insultes ont éclaté lorsqu’un jeune colon est entré, le 16 août, dans maison Al-Ghawe occupée . L’adolescent est alors monté sur le toit et y a installé un immense drapeau israélien, près d’une menora surdimensionnée, un acte délibéré de provocation visant à insulter encore davantage la famille palestinienne expulsée.

Après des échanges verbaux musclés partant des deux côtés en hébreu et en arabe, le colon israélien a ramassé une très grosse pierre et a commencé à menacer de la jeter sur la famille palestinienne. Quatre ou cinq membres de la communauté se sont précipités sur lui et ont réussi à lui enlever la pierre et à le contenir. Le colon a appelé la police, lui a donné une version déformée des événements et le résultat habituel s’en est suivi – un des jeunes palestiniens a été arrêté.
Après une nouvelle bagarre entre un groupe important de colons et les Palestiniens locaux, la police a été à nouveau appelé par les colons et, comme d’habitude, un Palestinien a été arrêté et aucun Israélien, en dépit du fait que ce soit eux qui soient à l’origine de la violence. Ayman Al-Ghawe a été incarcéré pendant une semaine, accusé d’avoir attaqué trois colons, sans tenir compte du fait qu’il n’y avait aucune preuve de cette soi-disant attaque et que ce soit lui qui était en sang au moment de l’arrestation.
2 août 2009 : les colons sionistes jettent dans la rue les affaires de la famille Al-Ghawe...

... et s'installent à sa place...

La police a aussi essayé d’arrêter un gamin de onze ans, que les colons accusaient d’avoir jeté du verre sur « leur » maison – une maison qui appartient à la famille Al-Ghawe et que les colons occupent depuis le 2 août 2009. Le jeune a été convoqué au poste de police de Jérusalem mais il ne s’y est pas rendu.
Le 22 août, vers 7h du matin, un autre habitant de Sheikh Jarrah nommé Jad a découvert les pneus de sa voiture lacérés. Bien que l’attaque n’ait pas eu de témoins, les Palestiniens soupçonnent fortement que les jeunes colons soient derrière l’attaque parce que de nombreux incidents similaires ont eu lieu par le passé.
Le van était l’outil de travail de Jad, qui transporte des personnes handicapées. A la suite de ce vandalisme, des activistes d’ISM ont suggéré que l’entreprise israélienne qui l’emploie pourrait payer les frais de réparation, puisqu’il était victime d’une attaque raciste.
Toutefois, c’est le contraire qui s’est produit. L’entreprise israélienne a dit qu’elle craignait qu’une prochaine fois, le véhicule soit incendié – et a décidé que la vulnérabilité de Jad en tant qu’habitant d’un quartier fréquemment sujet à des attaques des colons le rendait responsable, et il a été licencié.