jeudi 16 septembre 2010

Mitchell tentera dès demain de convaincre le Liban de négocier directement avec Israël

Par Khalil FLEYHANE | 16/09/2010
Dès demain jeudi et pour 48 heures, l'émissaire spécial américain pour l'opération de paix au Proche-Orient George Mitchell mènera plusieurs entretiens à Beyrouth, où il se réunira notamment avec le chef de l'État Michel Sleiman, le président de la Chambre Nabih Berry, le Premier ministre Rafic Hariri, le commandant en chef de l'armée le général Jean Kahwagi, le représentant personnel de Ban Ki-moon au Liban Michael Williams, et des responsables de la Finul.
George Mitchell évoquera d'abord le volet sécuritaire entre le Liban et Israël, ainsi que son éventuel retrait du village de Ghajar-Nord - un retrait promis depuis longtemps, sauf que l'État hébreu ne cesse d'atermoyer. Un diplomate étranger assure qu'Israël continuera de tergiverser jusqu'à ce qu'il soit sûr qu'il encaissera de son retrait un dividende substantiel de la part du Liban : des négociations directes libano-israéliennes. L'émissaire américain veillera également à ce que l'incident de Adaïssé ne se reproduise plus, parce qu'Israël répliquera bien plus violemment qu'il ne l'avait fait à cette époque, où Washington l'avait sensiblement retenu.
George Mitchell se penchera aussi sur la situation politique extrêmement tendue malgré les visites à répétition de Saad Hariri à Damas - une situation politique qui pourrait en un clin d'œil dégénérer sur le plan sécuritaire.
Enfin, le diplomate US entend discuter d'une future participation du Liban aux efforts de paix dans la région qui sont en cours sous la houlette de Washington, sachant que les négociations bilatérales, directes ou pas, sont au point mort depuis 16 ans. Sauf que, selon une source ministérielle, le gouvernement n'a défini aucune réponse, et les responsables libanais qui s'entretiendront avec George Mitchell ne manqueront pas de rappeler à ce dernier qu'une importante faction libanaise s'oppose très fermement aux négociations et que le gouvernement ne peut pas outrepasser cette réalité, sans compter que « tous » les Libanais refuseront net tout règlement qui reposerait sur l'implantation des réfugiés palestiniens au Liban.
Quant aux autres dossiers, Beyrouth statuera en fonction de l'évolution des négociations israélo-palestiniennes et israélo-syriennes. 
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