lundi 20 septembre 2010

Lieberman prône un « échange de population » pour les Arabes israéliens

20/09/2010
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a affirmé hier que les négociations avec les Palestiniens devaient être basées sur un « échange de territoires et de populations » concernant les Arabes israéliens. « Les négociations avec les Palestiniens ne doivent pas prendre comme base le principe de la terre contre la paix, mais de l'échange de territoires et de populations », a-t-il affirmé à la radio militaire. « Le refus déterminé de l'Autorité palestinienne de reconnaître Israël comme l'État du peuple juif doit nous conduire à placer la question des Arabes israéliens sur la table des négociations, on ne peut pas esquiver ce dossier », a-t-il ajouté. « C'est comme si un propriétaire vendait son appartement tout en exigeant que sa belle-mère reste dans les lieux, c'est impossible et inacceptable », a-t-il conclu. M. Lieberman défend l'idée d'un échange de territoires peuplés d'Arabes israéliens contre des parties de Cisjordanie. Il entend ainsi parvenir à une « séparation » maximale entre Juifs et Arabes, et faire d'Israël un État « ethniquement homogène ». Ses positions ne reflètent pas la position officielle du gouvernement israélien.
Parallèlement, le président israélien, Shimon Peres, et le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, sont partis hier pour les États-Unis, où était également attendu le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Ces visites interviennent alors que les négociations directes entre Israël et les Palestiniens, qui ont repris le 2 septembre sous l'égide des États-Unis, achoppent sur la poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie. Elles pourraient permettre de chercher une issue à ce désaccord. Shimon Peres doit prendre part aux travaux de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, alors que M. Barak doit rencontrer notamment son homologue, Robert Gates, et la secrétaire d'État, Hillary Clinton. De son côté, Mahmoud Abbas doit se rendre à l'Assemblée générale de l'ONU.
Un haut responsable palestinien a indiqué à l'AFP « qu'il y a des préparatifs en vue d'une rencontre entre (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu, Obama et Abbas. Il y a un espoir qu'ils se rencontrent ». Mais les services de M. Netanyahu ont indiqué qu'il ne prévoyait pas de se rendre aux États-Unis cette semaine et n'ont pas précisé s'il rencontrerait M. Abbas avant la fin du moratoire sur la construction dans les colonies en Cisjordanie, qui expire à la fin du mois de septembre. Israël refuse de prolonger le moratoire en dépit des pressions américaines et des avertissements des Palestiniens qui ont indiqué qu'ils rompraient les négociations en cas de relance de la colonisation. Hier, Mme Clinton a de nouveau espéré que le moratoire serait prolongé.