lundi 20 septembre 2010

Après «la paix contre la nourriture» «Territoires contre populations», la trouvaille de Lieberman

le 20.09.10 | 03h00
Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a affirmé hier que les négociations avec les Palestiniens devaient être basées sur un «échange de territoires et de populations» concernant les Arabes israéliens.
«Les négociations avec les Palestiniens ne doivent pas prendre comme base le principe de la terre contre la paix, mais de l'échange de territoires et de   populations», a affirmé M. Lieberman à la radio militaire. «Le refus déterminé de l'Autorité palestinienne de reconnaître Israël comme l'Etat du peuple juif doit nous conduire à placer la question des Arabes israéliens sur la table des négociations, on ne peut pas esquiver ce dossier», a ajouté le chef de la diplomatie. «C'est comme si un propriétaire vendait son appartement tout en exigeant que sa belle-mère reste dans les lieux, c'est impossible et inacceptable», a ajouté M. Lieberman. Dirigeant d'Israel Beitenou, un parti ultranationaliste, M. Lieberman défend l'idée d'un échange de territoires peuplés d'Arabes israéliens contre des parties de Cisjordanie. Il entend ainsi parvenir à une «séparation» maximale entre Juifs et Arabes et faire d'Israël un Etat «ethniquement homogène».
Vision raciste
M. Lieberman accuse en effet une partie de la minorité arabe israélienne – descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l'Etat hébreu en 1948 et représentent près de 20% de la population totale d'Israël – de constituer un danger pour la sécurité du pays.Ses positions ne reflètent pas la position officielle du gouvernement israélien notamment celles du Premier ministre Benjamin Netanyahu, chef de file du Likoud, le grand parti de la droite. Dans un entretien au quotidien israélien Haaretz, la députée arabe israélienne Hanin Zoabi a jugé «raciste» la vision de M. Lieberman.
«Lieberman représente l'apartheid et le nettoyage ethnique», a dit la députée, dont une partie des privilèges liés à sa fonction ont été retirés après sa participation en mai à la flottille humanitaire pour la bande de Ghaza. Il «base ses revendications sur une doctrine raciste, tandis que je base la mienne sur un principe de pleine égalité entre les citoyens», a ajouté Mme Zoabi, précisant : «Mais tous deux nous sommes d'accord sur le fait que cette question (des Arabes israéliens, ndlr) mérite un débat.»     
R. I. et agences
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