jeudi 30 septembre 2010

Le Conseil des droits de l’homme accentue la pression sur Israël

30/09/2010
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a approuvé hier le rapport de la mission d'enquête sur l'abordage fin mai par la marine israélienne d'une flottille pour Gaza. Dans leur rapport, les experts de l'ONU concluent que des « preuves » existent pour « appuyer des poursuites » contre Israël pour « homicide intentionnel, torture ou traitements inhumains, le fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou des blessures graves ».
Le 31 mai 2010 à l'aube, des commandos israéliens avaient arraisonné la « Flottille de la liberté », composée de six navires, qui se dirigeait vers Gaza dans l'intention de briser le blocus maritime imposé par Israël. Des affrontements entre militants et soldats israéliens se sont produits sur le Mavi Marmara, au cours desquels neuf Turcs ont été tués, soulevant une vague de réprobation internationale.
« Les circonstances des meurtres d'au moins six des passagers correspondaient d'une certaine façon à une exécution extrajudiciaire, arbitraire et sommaire », ajoutent les experts, estimant qu'il s'agit de « graves violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire ». Le document, qui a été adopté hier par le Conseil des droits de l'homme à l'issue d'un vote sur une résolution déposée par le Pakistan au nom de l'Organisation de la conférence islamique (regroupant 57 pays), ne fait toutefois pas de recommandation sur la façon dont des poursuites pourraient être engagées contre Israël. Un des trois experts en charge du rapport, Desmond de Silva (Royaume-Uni), s'est contenté d'indiquer mardi que la Cour pénale internationale pouvait se saisir du dossier, étant donné que le navire « Mavi Marmara sur lequel la majorité des violences s'est déroulée battait pavillon des Comores, qui sont membres de la CPI ».
La résolution avalisant le rapport des experts a été adoptée avec 30 votes favorables, 1 vote contraire (celui des États-Unis) et 15 abstentions. Les pays qui se sont abstenus sont « la France, la Belgique, la Suisse, la Pologne, la Corée du Sud, la Zambie, le Japon, le Cameroun, la Hongrie, la Norvège, la Moldavie, la Slovaquie, l'Espagne, l'Ukraine et le Royaume-Uni », a indiqué une porte-parole du Conseil, dans un communiqué.
Les trois experts en charge du rapport ont été mandatés le 2 juin par une résolution du Conseil approuvant la mise en place d'une mission internationale indépendante.