jeudi 30 septembre 2010

Israël et ses visions raciales

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, persiste et signe représentant tout un courant de la société et de l’establishment israélien basé sur un rejet des Palestiniens en tant que tels. Il a affirmé ainsi que les négociations avec les Palestiniens devaient être basées sur un « échange de territoires et de populations » concernant les Arabes israéliens. « Les négociations avec les Palestiniens ne doivent pas prendre comme base le principe de la terre contre la paix, mais l’échange de territoires et de populations », a affirmé Lieberman à la radio militaire israélienne. C’est le transfert des populations, leur déportation, ni plus ni moins ; un des crimes les plus graves contre l’humanité. Pour tenter de se justifier, le ministre israélien dit que le refus déterminé de l’Autorité palestinienne de reconnaître Israël comme l’Etat du peuple juif doit nous conduire à placer la question des Arabes israéliens sur la table des négociations. Or, donner à un Etat un caractère et une définition confessionnels, raciaux ou ethniques, est contraire à l’esprit de citoyenneté, qui est à la base de tout Etat. Le dirigeant d’Israël Beitenou, un parti ultranationaliste, fasciste c’est-à-dire, Lieberman défend l’idée d’un échange de territoires peuplés d’Arabes israéliens contre des parties de Cisjordanie. Il entend ainsi parvenir à une « séparation maximale entre juifs et Arabes, et faire d’Israël un Etat ethniquement homogène ». C’est du racisme pur et simple. Dans un entretien au quotidien israélien Haaretz, la députée arabe israélienne Hanin Zoabi a d’ailleurs jugé « raciste » la vision de Lieberman. « Lieberman représente l’apartheid et le nettoyage ethnique », a dit la députée.
De plus, cette vision raciste n’est pas celle du seul ministre israélien des Affaires étrangères. Elle fait partie du mode israélien de réflexion et des conditions de Tel-Aviv pour un règlement. L’ex-premier ministre israélien Ehud Olmert a ainsi déclaré que les Etats-Unis auraient été prêts à accueillir 100 000 réfugiés palestiniens dans le cadre d’un éventuel accord de paix au Proche-Orient, lors des précédentes négociations de paix directes en 2007-2008. En droit humanitaire international, le crime de transfert forcé de population est une infraction grave. Mais Israël s’est-il jamais soucié du droit humanitaire ou tout autre droit ?.
Al-Ahram Hebdo