jeudi 26 août 2010

Fatah/Hamas : la réconciliation impossible?

25/08/2010 
La récente déclaration du leader du Hamas en exil, condamnant la politique de l'Autorité palestinienne et la reprise des négociations, ne laissent plus de chances à une éventuelle réconciliation entre les deux partis.
Khaled Mechaal, secrétaire général du Hamas en exil, a condamner la politique menée par l'Autorité Palestinienne. Il juge le président Mahmoud Abbas trop faible pour tenir tête à Israël au cours des négociations. Pour Mechaal, les négociations, si elles ont lieu, seraient un coup fatal porté à la résistance palestinienne, et tout accord qui en résulterait se ferait au détriment du droit des palestiniens.
"Si les pourparlers aboutissent, ce sera un succès au regard des critères israéliens qui liquidera la cause palestinienne. Ils (les Israéliens) ne nous restitueront pas les territoires pris en 1967. Ils redessineront les frontières selon leur bon vouloir, en confisquant notre souveraineté"at-il déclaré mardi lors d'une conférence à Damas. 
Mechaal accuse l'AP de se soumettre à la pression des Etats-Unis, notamment en acceptant de renoncer à imposer ses conditions prélables à la reprise des négociations. Il accuse également l'AP de se détourner du peuple palestinien en cherchant du soutien à l'étranger, aussi bien chez les Etats-Unis que dans les pays arabes voisins. "Les palestiniens n'ont aucun intérêt dans ces négociations  qui sont le fruit d'un accord entre Barack Obama et Benjamin Netanyahu."
Il a également appellé les chefs d'Etats jordanien et égyptien a boycotté ces négociations qui visent à "liquider la cause palestinienne."
Cependant le Hamas n'exclut pas toutes négociations avec Israël, mais il juge nécessaire qu'elles garantissent les droits des palestiniens. En revanche il refuse ces négociations qui serait une soumission face à Israël, et qui mènerait à la fin de la résistance, sans pour autant que les palestiniens en profitent. La voix dans laquelle semble s'engager les pourparlers semble donner raison au Hamas : les américains ont appelé à la reprise des négociations sans conditions préalables, le gel de la colonisation est plus qu'incertain et Netanyahou a déclaré qu'Israël devrait garder une présence militaire dans la vallée du Jourdain et que le futur Etat palestinien, si il voyait jour, devrait être démilitarisé.
La semaine précédente, le Hamas avait invité l'AP a un rendez vous pour parler d'une éventuelle réconciliation. Cependant, le Hamas avait lui même annulé cette rencontre, déclarant que la priorité des palestiniens était de mettre fin aux conflits internes et non la négociation avec Israël et que la ligne politique de l'AP empêchait tout rapprochements entre les deux partis. De plus, un climat de tension est entretenu par l'AP en Cisjordanie. Récemment, le Hamas a déclaré que 60 de ses militants avaient été emprisonés par l'AP et que celle ci menait une véritable "guerre religieuse contre l'Islam en Cisjordanie". Ces accusations suivaient la décision de l'AP de diminuer le volume sonore de l'appel à la prière, suite à des plaintes de colons israéliens. L'AP dément ses accusations concernant l'incarcération de partisans du Hamas.
Il faut néanmoins préciser que, les tensions entre les partis rivaux ne sont pas toujours présentes aux seins des militans eux mêmes. Nombreux sont ceux qui appelent à la réconciliation nationale. Au sein même du Fatah, des affrontements idéologiques divisent le parti entre ceux qui soutiennent la politique de l'AP et ceux qui dénoncent une dérive colabarationiste avec Israël. Le peuple palestinien fait égalament de moins en moins confiance à l'AP. En juillet, l'autorité avait reporté les élections municipales en Cisjordanie sans donner une nouvelle date, prétextant que l emoment était mal venu et que des élections fragiliseraient le pouvoir qui se devaient d'être fort.