dimanche 4 juillet 2010

Voix de l’Occupation

publié le samedi 3 juillet 2010
DCI Palestine

 
L’armée israélienne, de façon courante, arrête et remet des documents rédigés en hébreu aux familles des enfants palestiniens pendant la nuit.
Nom : M
Date de l’incident : 10 juin 2010
Age : 7 ans
Accusation : inconnue
Vers 2 h 45, au matin du 20 juin 2010 des soldats israéliens remettent une sommation à la famille d’un garçon de 7 ans de Beit Ummar, près d’Hébron, dans les Territoires palestiniens occupés.
Nous avons été réveillés aux coups violents frappés sur la porte d’entrée de notre maison accompagnés par les cris en hébreu poussés par des gens : « ouvrez la porte, ce sont les Forces israéliennes de Défense », rappelle ‘Alia la mère de M âgé de sept ans. « Mon mari est allé ouvrir et trois soldats israéliens se sont emparés de la maison. Un des soldats, dans un mélange d’arabe et d’hébreu, a demandé notre fils M, notre plus jeune enfant ».
Le mari d’’Alia a précisé au soldat que M avait sept ans et a montré son certificat de naissance au soldat. « L’officier a lu la date de naissance, le 17 septembre 2002, et a ri, mais lui a cependant remis la sommation « invitant » mon fils au Centre d’Interrogation et de Détention d’Etzion le matin suivant parce qu’il était « demandé pour un entretien » », rappelle Alia.
Le document remis au mari d’’Alia est un formulaire–type imprimé en hébreu et en arabe, rempli à la main pour des détails spécifiques. Le document non signé semble avoir été émis par le Bureau israélien de Coordination du District au nom des Forces israéliennes de Défense à Etzion. Le document est une invitation à M de bien vouloir rencontrer le capitaine Tamir au Centre d’Etzion, à 14 h, plus tard dans la même journée. Le Centre d’Etzion est un endroit bien connu des habitants de la région en tant que Centre d’Interrogatoire et de Détention israélien, situé à l’intérieur de la colonie de Gush Etzion, à mi-chemin entre Hébron et Bethléem dans les Territoires palestiniens occupés.
M, âgé de sept ans ne s’est pas réveillé lors de l’incursion nocturne de l’armée israélienne, mais sa mère lui a raconté le matin suivant ce qui était arrivé. « Mes frères et sœurs et ma mère étaient choqués de savoir que les soldats voulaient que j’aille au Centre d’Etzion parce que je suis très jeune », rappelle M. « Je suis encore dans la seconde classe (= CE1) et après les vacances d’été, je serai dans la troisième classe (= CE2). Je ne veux pas que mon père m’emmène au Centre, parce que je sais, et j’entends des gens le dire, que c’est une prison, et si j’y vais, ils me sépareront de ma famille » .
Le père de M devait rendre visite à un parent à l’hôpital plus tard dans la journée et n’a pas emmené son fils au Centre d’interrogatoire, comme demandé. « Je ne sais pas encore si mon père m’y emmènera ou pas » se tracasse M, « ma famille ne sait pas si les soldats vont revenir à la maison me demander pourquoi je ne suis pas allé. Les soldats israéliens viennent souvent dans notre ville. Il y a six mois, ils sont venus et ont pris mon oncle, et il est encore en prison. Ils ont aussi pris mon cousin, et il est encore en prison. La prison a des chambres entourées de barreaux et ses portes sont toujours fermées, si bien que les prisonniers ne peuvent pas quitter les chambre et ainsi ils restent attrapés à l’intérieur ».
L’armée israélienne, de façon courante, arrête et remet des documents rédigés en hébreu aux familles des enfants palestiniens pendant la nuit. En 2009, les enfants palestiniens ont été arrêtés entre minuit et 4 heures du matin dans 65% des cas traités par DCI-Palestine. Les incursions nocturnes menées par l’armée israélienne dans les villages palestiniens dans les territoires occupés provoquent de la peur et de l’incertitude dans la population locale et particulièrement parmi les enfants. Il s’est passé que la sommation n’était pas destinée à M âgé de sept ans et que le nom sur le document, écrit en hébreu, est celui d’une autre personne. Il semble que l’armée israélienne ait remis la sommation à la mauvaise maison, dans le mauvais village. La famille n’a reçu aucune explication ou excuse des autorités israéliennes. Ce cas a été rapportée récemment dans le journal « Haaretz ».
(Source : Defence for Children International – Palestine Section)
traduction : Y. Jardin, Afps