dimanche 4 juillet 2010

Poursuite des provocations de la Finul: changement des règles du jeu ?

03/07/2010 
Les soupçons sur les dernières provocations de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban contre les villageois au Sud se confirment de jour en jour.
Depuis quelque temps, les habitants des différents villages et localités du sud sont surpris de voir exercer dans les ruelles et entre leurs maisons les manœuvres militaires de la Finul, escortées de comportement suspects, comme des prises de photos, comme si la mission consistait à les espionner.
 Pis encore, les soldats de la Finul passaient à l’action à l’insu d’un feu vert de l’armée libanais et en son absence.  
Selon des observateurs libanais, au vu des récentes positions émanant de l’ONU et de la France, s’entrevoit un changement des règles du jeu en vigueur depuis le vote de la résolution 1701.
Aussi bien dans le dernier rapport du secrétaire général de l’organisation onusienne, Ban Ki Mon, que dans le communiqué du ministère français des affaires étrangères, on retrouve la même idée: celle que la Finul dispose d’une indépendance et n’a pas besoin de coordonner ses activités avec l’armée libanaise, ni de l’en informer au préalable.   
Ce que contestent le Hezbollah, le chef du parlement libanais Nabih Berri ainsi que l’armée libanaise. Vendredi, même le président libanais Michel Sleïmane a estimé que « les manœuvres de la Finul ne devraient guère se faire entre les maisons des villageois et des habitants, mais loin des villages et des localités ».
Pour sa part, le chef de son bloc au sein du Parlement libanais, Mohammad Raad a déclaré que «  la Finul ne dispose pas de prérogatives absolues, et n’est en aucun cas une force de tutelle », limitant sa mission en fonction de la 1701, « au fait que c’est une force d’assistance à l’armée libanaise ».
Selon lui, « ce qui s’est passé ces deux derniers jours ne devraient pas soulever des questions politiques sur l’avenir de ces forces au Liban, mais rectifier son comportement dans le cadre des missions dictées par la 1701 ».  
Même son de cloche chez le chef du parlement libanais Nabih Berri, devant son hôte onusien, le représentant de Ban au Liban, Michael Williams, lequel lui a exprimé «  l’inquiétude de l’Onu des restrictions imposées à la liberté d’action de la Finul au sud ».
Selon Berri, chef du mouvement Amal, les derniers incidents au sud sont dus « à une seule chose : au manque de coopération de la Finul avec l’armée libanaise ». Elles visent d’après lui à troubler la relation entre la force onusienne et les villageois du sud,  en vue d couvrir les violations flagrantes commises par Israël, par air, par mer et par terre.
L’armée libanaise, elle aussi  semble être sur la même longueur d’onde.
Pour répondre aux accusations qu’elle ne collabore pas suffisamment avec la Finul, une source militaire haut-placée interrogée par le quotidien libanais AsSafir a tenu à préciser que « c’est à l’armée libanaise seule qu’il revient d’évaluer le degré de collaboration et de coordination avec la Finul, en fonction des intérêts du Liban et de la logique de la 1701, et non en fonction de l’humeur de certains diplomates ou des intérêts des autres pays. »
La source a précisé que c’est aussi l’armée libanaise qui décide de l’effectif militaire qui devrait être déployé et des régions de son déploiement. L’un des griefs que certains diplomates reprochent à l’armée libanaise a été qu’elle n’a pas dépêché au sud les 15 mille soldats convenus, et que le nombre des soldats libanais ne dépasse pas les 3500.
«  Le nombre déployé est suffisant » rétorque le responsable libanais pour AsSafir.