mercredi 14 juillet 2010

Condamnation à mort d’un « espion » pour le compte d’Israël, le jour anniversaire de l’agression de l’été 2006

14/07/2010
Ali Mantache écoutant le juge Nizar Khalil prononçant la sentence 
de mort.Photo Nasser Traboulsi
Ali Mantache écoutant le juge Nizar Khalil prononçant la sentence de mort.Photo Nasser Traboulsi
Le Libanais Ali Hassan Mantache, coupable de collaboration avec Israël, a été condamné à mort hier par le tribunal militaire permanent. Cette condamnation coïncide avec la quatrième commémoration du déclenchement de la guerre de juillet-août 2006, ce qui n'est certainement pas un hasard. Elle est symbolique de l'intention des autorités d'appliquer les peines de mort prononcées, estime-t-on.
« Mantache a été condamné à mort par le président du tribunal militaire, le général Nizar Khalil, après avoir été déclaré coupable de collaboration avec Israël et d'avoir fourni des informations sur certaines cibles », précise-t-on de source judiciaire.
« Israël a profité de ces informations lors de son agression sur le Liban en juillet 2006, provoquant la mort de martyrs et des blessés parmi les militants et les civils », ajoute la source.
C'est la deuxième condamnation à mort d'un agent présumé depuis la vaste opération lancée par les autorités en avril 2009 contre des réseaux d'« espions ».
La première condamnation, celle d'un ancien officier des Forces de sécurité intérieure (FSI), Mahmoud Kassem Rafeh, 63 ans, remonte à février dernier.
Ali Mantache (53 ans) a été arrêté en mai 2009. Il s'agissait d'un boucher qui avait fourni des informations utilisées par Israël lors de la guerre de l'été 2006 contre le Hezbollah.
Par ailleurs, un technicien travaillant pour la compagnie alpha, l'un des deux opérateurs de téléphonie mobile au Liban, a été inculpé d'espionnage au profit d'Israël, selon la même source judiciaire.
« Le procureur du gouvernement près le parquet militaire Sakr Sakr a inculpé le détenu Charbel Azzi de collaboration avec l'ennemi israélien, de lui avoir fourni des informations et d'entrée dans le pays ennemi », selon l'acte d'inculpation.
Ceux qui collaborent avec Israël encourent une peine de prison à vie assortie de travaux forcés. Si le juge estime que cette collaboration a causé la mort, il peut demander la peine capitale.
Azzi a été arrêté fin juin et est soupçonné d'avoir fourni des informations à l'État hébreu à travers le réseau de télécommunications.
La vaste opération menée depuis 2009 a abouti à l'arrestation de 70 agents présumés, dont des officiers de la police et de l'armée.